Lycanthropes et Loups-garous au cinéma

Catégorie : Littérature

Hurlements n°3

Hurlements n° 3 de Gary Brandner

Ne cherchez pas de similitudes entre Hurlements n° 3 et les deux précédents romans de la saga. Le personnage de Karen, véritable souffre-douleur des lycanthropes durant deux récits, ne figure même pas dans ce nouvel opus. En revanche, il est possible de trouver de surprenants points communs avec un film comme Ginger Snaps évoquant les difficultés liées à la puberté…

Histoire revisitée

Un adolescent est retrouvé dans la forêt. Les autorités estiment que cet enfant sauvage est le seul rescapé du village de Drago, incendié il y a maintenant un an. Hospitalisé, celui que l’on surnomme Malcom, est confié au Dr Holly Lang qui le prend sous son aile. Malheureusement, le Dr Wayne Pastory, médecin ambitieux et sans scrupules, kidnappe l’enfant loup afin de l’étudier et lui faire subir de cruelles expériences dans sa clinique privée. Dans le même temps, Derak, ancien chef de la communauté de Drago toujours en vie, souhaite ramener Malcom parmi les siens. Holly arrivera-t-elle à tirer Malcom des griffes de Pastory avant que Derak ne lui mette la main dessus ?

L’histoire se déroule après les événements du premier livre, tout en se permettant quelques libertés vis-à-vis de la conclusion du récit original. Ainsi, nous apprenons que ce sont désormais les habitants d’un village voisin qui ont mis le feu et détruit Drago. Cette petite incartade à ce qui s’avérait communément admis permet d’offrir aux maudits lycanthropes un background plus avantageux, les assimilant presque à des victimes. Cette étrange impression n’est pas démentie par la suite. L’auteur n’hésite pas à donner parfois le mauvais rôle aux êtres humains.

D’autres changements importants surprennent… Par exemple, les loups-garous de Hurlements n° 3 n’ont plus l’apparence de loups ordinaires… Ce sont désormais de “vrais” loups-garous comme on a l’habitude d’en voir en 1985 au cinéma. Dès lors, fiers de leur nouvelle capacité à se dresser sur leurs pattes arrières, ils semblent tout droit sortis du Hurlements de Joe Dante. Gary Brandner s’inspirerait-il de l’adaptation cinématographique de son livre… Drôle de retour à l’envoyeur…

Hurlements n° 3 de Gary Brandner

Malcom, un loup-garou pas comme les autres

Une partie du livre raconte comment Malcom le sauvageon s’adapte à la civilisation en travaillant dans une fête foraine. Cette partie pourrait avoir servie de source d’inspiration pour Hurlements VI dans lequel le héros trouve également refuge dans une troupe de monstres. Mais, cette partie est surtout intéressante car elle permet de voir évoluer le personnage de Malcom. Là, durant son numéro, notre héros est enfermé dans une cage et se transforme lentement, ce qui l’amène à détruire son cagibi et effrayer les spectateurs. L’élément déclencheur est la contrariété, une émotion que l’on peut facilement provoquer. Ainsi, Malcolm s’avère dorénavant capable de contrôler sa transformation en générant les conditions pour la provoquer, y compris en pleine journée.

C’est une évolution par rapport aux loups-garous traditionnels qui dépendent des pleines lunes pour libérer leur nature destructrice. Cette singularité dont a hérité Malcom peut être vue comme une parabole sur la puberté. On peut la subir, mais Malcolm décide de transformer cet élément en quelque chose de bénéfique, qui lui permettra même de s’émanciper de sa condition de victime maudite et d’orphelin. Et ainsi de trouver sa place.

La puberté est une période que tout le monde connaît bien. En conséquence, cette composante participe à générer de l’affection envers Malcom. Et en effet, très vite, le lecteur développe sympathie et compassion pour ce héros atypique.

Des émotions en veux-tu, en voilà

D’autres personnages suscitent la compassion. Parmi eux, Jones, le géant vivant en reclus dans la forêt et qui accueille le malheureux Malcom. Il s’est révélé touchant, au point qu’on aurait apprécié que l’auteur lui réserve un sort moins sinistre.

Si le livre s’avère riche en émotions fortes, c’est aussi parce qu’il comporte un méchant emblématique dont la menace se fait sentir durant toute la lecture. Le docteur Pastory est effectivement une ordure de premier ordre. Pour exploiter les caractéristiques de Malcom, il n’hésite pas à vilement le soustraire au docteur Lang. Alors que Malcom montrait des avancées et commençait à sortir de sa condition d’enfant sauvage, il se retrouve enfermé dans une clinique privée éloignée de tout. Là, il est confié à une brute épaisse et sadique qui n’hésite pas à lui faire subir quelques supplices. Pastory est sans nul doute un véritable danger pour Malcom et génère, pour le lecteur, un suspens de tous les instants.

Hurlements n° 3 constitue une excellente conclusion à la trilogie initiée par Gary Brandner. Le roman se hisse sans problème au niveau des deux précédents. Plus encore que le second livre, Hurlements n° 3 exploite avec originalité l’idée de départ afin de souffler un vent singulier sur la mythologie. Une caractéristique décidément commune à tous les romans de la saga. Le soin apporté aux personnages toujours séduisants est une autre constante de chacun des ouvrages. Alors que les deux premiers romans proposaient une Karen dépressive, cette fois-ci nous avons un gamin se démenant pour exister et qui doit choisir entre vivre comme un humain ou suivre la voie de la nature. En exploitant les traumatismes psychologiques dans les deux premiers livres, puis les réflexions sur la condition humaine dans le troisième, la saga Hurlements au format bouquin se montre également profondément moderne.

The Howling III: Echoes – USA – 1985

Hurlements n° 3 de Gary Brandner
hurlements 2 le livre

Hurlements n°2 : Loups-garous mexicains

Avec Hurlements n°2, Gary Brandner livre une suite directe à son roman paru en 1977…

Trois années après la destruction du village de Drago, Karen est toujours hantée par des visions épouvantables de hordes de loups-garous se ruant sur elle. La jeune femme consulte bien un psychiatre, mais les interventions du médecin ne l’aident pas beaucoup à traverser son traumatisme car, évidemment, il ne croit pas à ces histoires d’êtres humains capables de se transformer en loup.

Par ailleurs, Karen, l’héroïne du premier livre, ne vit plus avec Chris avec qui elle a affronté les loups-garous ; ils ne sont pas parvenu à surmonter la terrible expérience.

Elle s’est remariée, mais son nouveau compagnon est également incapable de croire à son histoire.

Au final, Karen est donc dans une impasse.

De son côté, Marcia, la rivale louve qui a dérobé à Karen son mari Roy dans le premier livre, nourrit une haine tenace envers elle depuis qu’elle l’a gravement blessée. Désormais, elle est incapable de se transformer en un loup-garou digne de ce nom et prend l’apparence d’une créature pitoyable. Honteuse, elle n’ose même plus se montrer à Roy qui doit dorénavant arpenter seul les bois lors des nuits de pleine lune.

Hurlements n°2 : Loups-garous mexicains

Sang Pour Sang

C’est pourquoi Marcia exige vengeance. Le moment venu, le couple diabolique décide donc de se rendre à Seattle avec la ferme intention de faire payer à Karen le prix de la déchéance de Marcia.

À de nombreux égards, le premier livre se distinguait beaucoup de son adaptation cinématographique. Le second opus de la saga littéraire, quant à lui, a également bénéficié d’une version cinéma qui n’a strictement rien en commun avec son pendant imprimé sur papier…

D’ailleurs, à la suite de cette mésaventure, Gary Brander jura sur sa tête qu’il ne participerait plus jamais à un épisode cinématographique de la franchise….

Au final, Hurlements n°2 s’avère bien plus sérieux que son adaptation cinématographique. D’une part, l’action intense est souvent rythmée par des drames violents et sanglants. D’autre part, le roman évite soigneusement de verser dans l’humour.

En réalité, le livre est empreint d’une véritable dépression.

Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir

La plupart des histoires d’horreur imposent un voyage en enfer à leurs héros mais aussi une bienheureuse rédemption en guise de conclusion.

Plus les épreuves traversées sont horribles, plus l’allégresse du happy end est gratifiante pour le lecteur qui s’est identifié aux personnages.

Celui qui se sera attaché au personnage de Karen aura, quant à lui, constamment l’impression que son salut est impossible. Son trouble post-traumatique semble effectivement insurmontable, même en tuant un ou deux loups-garous supplémentaires. On a ainsi l’impression d’assister à une lutte perdue d’avance. Ce choix dramatique apporte une dimension touchante et particulièrement crédible à l’histoire, ainsi qu’au personnage de Karen.

Les autres protagonistes de Hurlements n°2 n’en sont pas moins intéressants. Tous bénéficient d’un développement qui les rend uniques et intrigants. Autour de Karen, il y a les incrédules sympathiques comme son nouveau mari. D’autres sont détestables comme la nouvelle maîtresse de Chris ; elle n’hésite pas à tendre un piège qui aurait pu être fatal à Karen.

Chris est aussi un personnage passionnant. Même s’il correspond un peu trop au cliché du beau mec qui abandonne tout pour venir au secours de la belle en détresse, il y a quelque chose de déchirant dans son attitude qui le ramène toujours vers Karen. Lui aussi est incapable de reconstruire sa vie, la preuve en est sa collection stérile de conquêtes féminines…

Bien sûr le couple formé par Marcia et Roy suscite également l’intérêt. Marcia est aveuglée par sa haine tandis que Roy est incapable de prendre ses propres décisions tant il est sous la coupe de sa louve.

Hurlements n°2 : Loups-garous mexicains

Laisse les filles

Le contexte des personnages offre ainsi de nombreuses possibilités d’intrigues, et pas seulement horrifiques comme en témoigne cet épisode doucement sensuel durant lequel Marcia séduit Audrey, la maîtresse de Chris.

L’épouvante répond bien sûr également présent lors de plusieurs attaques monstrueuses, de surcroît dans des endroits différents qui nous font voyager aux États-Unis pour nous rendre au Mexique.

Quelques aventures auprès de la population gitane offrent également leur lot de dépaysement avec la présence d’une sorcière qui vit en ermite dans la montagne.

Tout comme dans le premier opus, les loups-garous ressemblent plutôt à de simples loups, ce qui les rend très vulnérables, offrant une possibilité de survie aux protagonistes, seul rayon d’espoir de cet excellent roman…

Retour sur le premier roman :

Hurlements de Gary Brandner

Au commencement était Hurlements le livre

Lorsque Hurlements le livre sort en 1977, la nouvelle vague de films de loups-garous avec ses effets spéciaux fascinants et terrifiants n’avait pas encore déferlé sur les écrans. C’est probablement ce qui explique pourquoi le roman de Gary Brandner ne cherche pas à montrer des lycanthropes spectaculaires, marchant sur deux pattes. D’ailleurs, l’auteur avouait lui-même avoir puisé son inspiration dans les films de l’Universal, dont les monstres étaient on ne peut plus classiques….

Roy et Karyn forment un couple modèle de la classe moyenne américaine. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où un type s’infiltre dans la maison alors que Roy est absent. L’ordure profite de l’absence du mari pour violer Karyn. La jeune femme sombre dès lors dans une grave dépression. Pour tourner la page, Roy et Karyn décident de changer d’atmosphère et emménagent dans un village isolé, près de la forêt. À Drago, les deux amoureux trouvent effectivement un certain calme, mais le jour seulement… Car la nuit, c’est une autre histoire… Les hurlements des loups empêchent en effet Karyn de dormir paisiblement.

Au commencement était Hurlements le livre

Hurlements le livre a été un succès critique et public, au point que Gary Brandner écrira deux suites en 1979 et 1985.

Cette renommée n’empêche pas Joe Dante de radicalement remanier l’histoire en faisant par exemple de Karyn une présentatrice de télévision et en transformant les loups-garous en une communauté de personnes à la psychologie tourmentée.

Si Karyn est passée du statut de femme au foyer à celui de reporter, ce n’est pas un hasard. En effet, le réalisateur souhaitait aborder l’hypocrisie de notre société qui censure la violence tout en acceptant les déviances sexuelles dans les médias. Le livre, en ce qui le concerne, s’intéresse plutôt aux conséquences d’un traumatisme sexuel. À ce titre, il s’avère beaucoup plus sombre que son adaptation.

Au commencement était Hurlements le livre

Ainsi, l’une des grandes qualités du roman s’avère la description de ses personnages, attachants. L’évolution de Karyn est intéressante puisqu’elle passe du statut de victime d’un odieux viol à celui de femme devant se battre contre une horde de loups-garous.

Roy, son mari, est également brossé de manière passionnante. D’une part, il est tourmenté par l’amour sincère qu’il éprouve pour sa femme qui le met à l’écart du lit conjugal depuis le viol. D’autre part, il n’est pas insensible à la troublante et belle louve garou qui vit seule à l’orée du bois… Il finira par céder aux avances de cette dernière mais, à l’inverse du film de Joe dante, sa relation avec elle est bien plus intense, ne se limitant pas à une simple escapade extraconjugale… D’ailleurs, le livre explique mieux la fascination qu’il ressent en présence de la louve, une attirance dont les origines ne sont pas uniquement sexuelles.

Le final haut en couleur est particulièrement intense, alignant révélations, surprises, action, attaques de loups-garous, suspense et passages spectaculaires.

En France, Hurlements est disponible chez Fleuve Noir, au sein de la collection Gore. Cette édition est vivement conseillée, même s’il s’agit d’une version raccourcie pour les besoins de la collection.

Pour aller plus loin…

Hurlements de Joe Dante : la renaissance du film de loup-garou

Les loups garous sont invités dans le recueil Les Saigneurs de la nuit

La rentrée littéraire bat son plein de fin août à début novembre. Profitons de cette période pour nous intéresser aux loups-garous couchés sur papier.

Au milieu des années 80, NéO publie une série de recueils mettant en avant différentes créatures du bestiaire fantastiques. Ainsi étaient célébrés goules, vampires et, bien sûr, loups garous dans le premier tome des Trois Saigneurs de la Nuit sorti en 1986.

Les loups garous sont invités dans le recueil Les Saigneurs de la nuit

Éditeur du fanzine Moonbroth qui connut 29 numéros entre 1971 et 1979, Dale C. Donaldson est l’auteur de la première nouvelle consacrée à notre créature préférée. Pia! (1969) est une bien jolie histoire : Plusieurs couples sont invités à dîner et découvrent qu’ils ne sont pas là par hasard… En effet, leur hôte est persuadé que l’un des convives est un loup-garou. Avec un ton souvent empreint de second degré, le narrateur nous conte cette folle soirée qui, très vite, rappelle le meilleur d’un woodunit légèrement teinté de gore à travers les descriptions des massacres commis par la créature.

Fourrure Blanche (The Were-wolf – 1890) est une nouvelle d’une quarantaine de pages dans laquelle une louve-garou prend l’apparence d’une jolie femme pour séduire un jeune homme refusant d’accepter l’évidence. L’histoire qui se déroule en plein hiver dans une région isolée et enneigée, la fascination érotique que la louve exerce sur la famille, la passion que l’un des frères vénère à la jeune femme font de Fourrure Blanche une belle incursion dans la littérature victorienne. Les infructueuses tentatives du frère pour sauver la victime qui a succombé aux charmes de la louve amplifient la tragédie… Comme le disait HP Lovecraft au sujet de la nouvelle de Clemence Housman : “grâce à l’authenticité du folklore décrit par l’auteur le degré de tension que l’on ressent à la lecture est manifeste.”

Les autres récits du recueil, en partie inédits et parfois signés par certains des plus grandes plumes du Fantastique anglo-saxon, valent tous le détour…

Quietly, Now de Charles L. Grant, texte consacré aux goules, est particulièrement sombre avec son protagoniste principal confronté à d’étranges disparitions d’enfants. Quant à Pendant que luisait la lune écrit par Manly Wade Wellman, spécialiste du fantastique puisqu’il est l’un des contributeurs le plus populaire des Weird Tales, il met en scène Edgar Poe lui-même, tombant sous le charme d’une créature de la nuit.

The Were-wolf (1890) – Auteur : Clemence Housman | Pia! – Auteur : Dale C. Donaldson | Les Trois saigneurs de la nuit – 1 – n° ISBN : 2-7304-0357-4 – Textes réunis et traduits par Jacques Finné

La compagnie des loups, le recueil qui inspira Neil Jordan

La compagnie des loups est un recueil de nouvelles écrits par la britannique en 1979 Angela Carter.

Angela Carter commence sa carrière comme journaliste avant de devenir écrivain et de publier des romans, des nouvelles, des contes de fées et des livres pour enfants. Elle écrit aussi des essais, parmi eux, The Sadeian Woman : An Exercise in Cultural History où elle explore la relation entre la sexualité et le pouvoir. En 1968, elle décroche le prix Somerset Maugham, décerné à des écrivains de moins de 35 ans considérés comme les meilleur parmi leurs pairs.

La compagnie des loups, le recueil qui inspira Neil Jordan

Le recueil La compagnie des loups est composé de nouvelles pour adultes reprenant différents contes de fées classiques en accentuant l’aspect violent et érotique. L’anthologie, auréolée du prix littéraire du festival de Cheltenham en 1979, se voit adaptée pour la radio avant d’être une nouvelle fois arrangée pour le cinéma. C’est Neil Jordan qui, en 1984, s’est occupé de cette version cinéma reprenant plusieurs nouvelles dans celle donnant le titre français du recueil (dont le titre original est The Bloody Chamber).

Lors de la lecture du recueil, les spectateurs qui ont vu le film de Neil Jordan reconnaîtront sans problème les deux nouvelles qui ont inspirées La Compagnie des Loups. Cependant, la grande réussite de Neil Jordan est aussi d’avoir su coloré son film de l’ambiance du livre, de son lyrisme et de son féminisme à peine voilé.

La compagnie des loups, le recueil qui inspira Neil Jordan

D’ailleurs, le recueil ne traite pas uniquement d’histoires de loups garous. Ainsi, Barbe Bleue, Le Chat botté, Blanche Neige, Alice au pays des merveilles, et même la BD Vampirella sont adaptés dans des nouvelles, pour la plupart de plusieurs dizaines de pages.

Le cabinet sanglant : Une jeune fille se marie avec un homme riche qu’elle n’aime pas. Avant de partir en voyage d’affaires, il remet à sa jeune épouse un trousseau de clés tout en lui déconseillant formellement d’utiliser l’une d’elle qui ouvre une pièce qui lui est interdite…

M. Lyon fait sa cour : Un homme s’égare en voiture et trouve une rose blanche dans un jardin. Pour l’offrir à sa fille, il cueille la fleur ce qui provoque la colère d’une créature ressemblant à un lion.

La jeune épouse du Tigre : Aux cartes, un père joue et perd sa fille au profit d’un homme masqué qui ressemble à un tigre.

Le chat botté : Le matou Figaro mène une vie dissolue avec son maître qu’il aide à tricher et gagner aux cartes mais voilà que le jeune homme tombe amoureux d’une femme accablée, mariée à un homme plus âgé et avare.

Le roi des Aulnes : En errance dans les bois, une jeune femme est attirée dans un piège par le sinistre roi des Aulnes.

L’enfant de la neige : un comte souhaite adopter une fille à la peau blanche comme la neige. Lorsque le souhait se réalise, c’est au grand dam de son épouse.

La dame de la maison d’amour : Un jeune soldat traverse la Roumanie à bicyclette et arrive dans un village déserté où Il découvre un manoir habité par une séduisante créature de la nuit.

Le loup-garou et la compagnie des loups : Une jeune fille rend visite à sa grand-mère qui vit au centre de la forêt. En chemin, elle rencontre un loup-garou qui se dissimule sous son apparence humaine.

Louve Alice : Une sauvageonne à civiliser découvre sa transformation de jeune fille en femme.

La compagnie des loups, le recueil qui inspira Neil Jordan

L’ensemble des textes bénéficie d’une écriture magnifique s’inscrivant parfaitement dans une littérature classique. Mais le second degré est également présent, ainsi qu’une certaine causticité, car Angela Carter s’amuse à égratigner la morale des contes qu’elle a en ligne de mire.

En effet, grâce à une prose éclairée par la psychanalyse, Angela Carter retourne les situations et étonne. Ainsi, Par exemple, dans sa version de “La Belle et la Bête” intitulée La Fiancée du Tigre, la Bête ne se transforme pas en être humain. C’est la Belle qui se transforme en bête. Métamorphosée, elle est emmenée nue dans la chambre de la Bête… Ainsi, les histoires sont souvent frivoles (Le chat botté) et impudiques (Le cabinet sanglant). Mais l’ensemble des contes est également féministe comme dans Le cabinet sanglant qui revisite Barbe-Bleue : ce ne sont plus les frères qui arrivent au galop pour sauver leur sœur, mais la propre mère de l’héroïne.

Avec une plume flamboyante, Angela Carter réécrit des contes célèbres et les transforment en nouvelles fantastiques. Les textes, très féminins dans leur tournure sont truffés d’émotions et d’esprit, offrant une nouvelle interprétation à ces mythes qui nous accompagnent depuis l’enfance.

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La compagnie des loups Titre original : The Bloody Chamber (1979) Auteur : Angela Carter Editeur France : Seuil (1997) n° EAN : 9782020331586 Traductrice : Jacqueline Huet

Plongez dans la psyché d’un lycanthrope avec la Nuit du sang

Thomas Tessier cherche à perdre le lecteur dans la psychologie de son personnage principal, Bobby Ives, un américain qui vit à Londres, à la fin des années 70.

Plongez dans la psyché d’un lycanthrope avec la Nuit du sang

Bobby se présente comme un type instable. Mais Bobby est surtout dangereux. Il aime se promener dans Hyde Park la nuit où chaque matin des cadavres sont découverts. À la suite d’une vision, Bobby est persuadé d’avoir été zombie dans un passé éloigné, en Guadeloupe, aux Antilles. Le jeune homme décide alors de consulter un médium qui admet ne pas pouvoir l’aider. En effet, selon elle, Bobby est un homme perdu et maudit : un loup-garou.

Mais Bobby est-il réellement un loup-garou ? Et si par malheur c’est le cas, pourrait-il contrôler la bestialité qui l’habite ?

La Nuit du sang est un roman qui, à l’instar de ces questions, proposent de nombreuses pistes d’exploration. Par exemple, dans son périple, Bobby rencontre aussi Annie, jeune femme qui va s’avérer être capable d’apaiser sa soif de violence. Plus loin, Bobby se remémorera un acte dont il s’est montré coupable au Viet-Nam et qui continue de le hanter. Il raconte aussi qu’il y a été déclaré mort par l’armée…

Plongez dans la psyché d’un lycanthrope avec la Nuit du sang

Ces multiples informations données au lecteur ne forment pas une panoplie de fausses-pistes servant à le perdre. Ces éléments brouillent plutôt notre perception de Bobby. Le discernement du lecteur est d’autant plus mis à mal que Bobby est le narrateur et qu’il est particulièrement persuasif. Dès lors, on ne doute pas de sa bonne foi lorsqu’il nous raconte ses virées nocturnes sous l’apparence d’un loup-garou.

Ainsi La Nuit du sang n’est ni un livre clairement fantastique décrivant la solitude d’un lycanthrope assoiffé de sang, ni un roman décryptant la dérive psychologique d’un tueur en série complètement désaxé. La Nuit du sang c’est un peu les deux. D’ailleurs, par respect vis-à-vis de son choix, La Nuit du sang fait l’impasse sur les transformations et les descriptions d’une bête éclairée par un rayon de pleine lune. Le titre original, the Nightwalker, soit « celui qui marche la nuit, est sans doute plus à propos, mais le titre français évite heureusement d’influencer le lecteur.

Il n’en reste pas moins passionnant de partager la triste descente aux Enfers de Bobby, d’autant plus que l’écriture est particulièrement efficace. Bien que l’approche de l’auteur soit quelque peu psychologique, le roman n’est jamais pompeux ou barbant. Bien au contraire, il apporte des éléments de réflexion sur ce qui crée un monstre, et éventuellement, qui sait, un lycanthrope.

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Plongez dans la psyché d’un lycanthrope avec la Nuit du sang
La nuit du sang Titre original : The Nightwalker (1979) Auteur : Thomas Tessier Editeur France : J’ai Lu (1989 et 1996) n° ISBN : 2-277-22693-9 Traducteur : Patrick Marcel

Notre-Dame des Loups d’Adrien Tomas, la traque du dernier des loups-garous

Notre-Dame des Loups d’Adrien Tomas, la traque du dernier des loups-garous

Après La Geste du Sixième Royaume est paru La Maison des Mages en 2013, puis Notre-Dame des Loups en 2014, tous les trois chez l’éditeur Mnémos.

L’histoire se déroule en 1868, dans une Amérique encore toute jeune et nous propose de suivre une petite troupe d’hommes et de femmes qui a renoncé à tout pour embrasser une seule et unique cause. Au lieu de traquer les hors-la loi comme le voudrait la coutume, les « veneurs » disposent de munitions forgées d’argent et parcourent les immensités de l’Ouest sauvage pourchassant les Rejs, des créatures capables de se transformer en un être mi-homme, mi-loup, autrement dit, des loups-garous. Eux qui terrifiaient auparavant les contrées européennes ont désormais élus domicile dans le Nouveau Monde. L’une de ces créatures est la première d’entre elles. La détruire anéantira l’espèce.

Croisement parfait entre le western fantastique et le roman d’aventure, empruntant aux westerns comme aux films d’horreur, Adrien Tomas nous emporte dans un tourbillon de neige, de sang et d’action parfaitement maîtrisé. Le roman, à l’atmosphère furieusement fantastique, nous plonge dans un Ouest sauvage balayé par les blizzards et aux forêts infinies.

Notre-Dame des Loups commence alors qu’on arrive au terme d’une traque qui dure depuis des générations, une dizaine d’années pour les protagonistes, au cœur du roman. Chacun devient un bref instant le héros de l’histoire. Le temps d’un chapitre intégralement raconté à la première personne, le lecteur partage le point de vue de l’un des protagonistes, ses motivations, ses craintes, mais aussi découvre les secrets qu’il dissimule à ses compagnons.

Cette façon de procéder, alternant les points de vue, permet d’approfondir sans lourdeur le sujet mais aussi de rythmer agréablement l’histoire qui change de ton et de style selon les caractères des personnages.

Bien qu’ils ne se manifestent que rarement, les loups-garous exercent sur les personnages de très forts sentiments de haine qui imprègnent intensément chaque page du roman. Les veneurs, tel est le nom que portent les chasseurs de Rejs, les détestent littéralement et éprouvent un tel désir de les exterminer que l’on peut parler de fanatisme. Ils ne trouvent d’ailleurs aucune circonstance atténuante à leurs ennemis et réfutent d’ailleurs l’idée que les lycanthropes seraient victimes de leur condition. Selon eux, les loups-garous profitent et jouissent même de leur état :

« L’infection est une terrible malédiction, elle rend les contas sauvages, imprévisibles, mauvais… Ils n’ont pas le choix, ils ne peuvent que succomber à l’instinct de sauvagerie… Mon cul. L’infection donne seulement aux humains contaminés l’occasion de laisser rejaillir le mal ancien, le goût du sang, de la haine, de la vengeance, qui se tapit au fond de chaque homme depuis la nuit des temps. La forme de monstre lupin, c’est juste un déguisement, une excuse pour expliquer le plaisir qu’ils tirent à étriper des inconnus, sans jamais oser se l’avouer »

Notre-Dame des Loups d’Adrien Tomas, la traque du dernier des loups-garous

La Geste du Sixième Royaume, le premier roman d’Adrien Tomas, a remporté le prix Imaginales en 2012.

L’auteur semble d’ailleurs abonder lorsque l’un des protagonistes est contaminé et qu’il décrit ce qu’il ressent :

« Je me rue sur la porte, et enfonce de l’épaule le panneau de bois couvert de chaînes. L’air glacé s’engouffre dans mes poumons, et le doux reflet de la lune me caresse tendrement la peau. Mes bottes s’enfoncent dans la neige. Je titube, je perds le contrôle de mon corps… Et pourtant, j’ai l’impression de revivre. J’ai besoin de courir, de m’élancer dans la forêt glaciale, de sentir la terre sous mes pas, les arbres autour de moi…

Mon manteau en cuir m’étouffe, et mon stetson me démange. Je m’en débarrasse, et continue à courir à perdre haleine. Derrière moi, j’entends les cris étouffés des autres. Pourquoi ne comprennent-ils pas ? Ce soir, je n’ai rien à craindre des Rejs, rien à craindre de la Dame ! Ce soir, je suis libre !

D’un violent revers, j’arrache la chaînette d’argent qui me brûle cruellement la peau, et pousse un long hurlement de bonheur.

Mes vêtements se déchirent, tandis que mes membres se tordent, sans douleur, seulement pour me donner davantage de puissance, de vitesse, de force… Ma vue devient perçante, j’entends les plus infimes bruits de la forêt, et les mille odeurs du monde m’envahissent. Les hurlements de mes congénères s’élèvent et répondent à mon appel. Je les entends, je les rejoints.

La liberté, enfin. »

Alors que les loups-garous sont généralement des créatures maudites qui subissent leur condition, les Rejs de Notre-Dame des Loups ne souffrent pas de leurs différences. Ils profitent de la puissance que leur confère leur nouvel état et s’en délectent même puisqu’ils sont débarrassés de tout scrupule, de tout remords. C’est l’une des nombreuses originalités du roman de Tomas Adrien.

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Une variante du mythe du loup-garou dans les Voies d’Anubis de Tim Powers

Avec Les Voies d’Anubis, Tim Powers propose une variante originale du mythe du loup-garou, ce qui est diablement intéressant, même s’il ne s’agit que d’une intrigue secondaire. Les Voies d’Anubis de Tim Powers s’avère un confus mélange de sorcellerie égyptienne, de portes qui permettent de voyager dans le temps, d’un héros universitaire spécialiste de poètes anglais du début du 19e siècle et de pérégrinations incroyables et variées dans le temps et l’espace. L’une des forces du roman réside dans la peinture particulièrement intéressante et très vivante de la vie à Londres en 1810.

Une variante du mythe du loup-garou dans les Voies d’Anubis de Tim Powers

Avertissement : il s’agit dans cet article de parler d’une variante du mythe du loup-garou, il faut donc savoir que le mystère ne sera pas préservé.
Si l’histoire peut sembler surprenante, le héros spécialiste d’un poète anglais chargé d’accompagner un riche groupe d’admirateurs contemporains dans un voyage dans le temps pour rencontrer le fameux poète, la forme se révèle plus confuse. Les portes sont parcourues par d’antiques sorciers égyptiens, des hommes du 20e siècle se promènent d’époque en époque, les motivations des uns et des autres restent parfois bien obscures.
Néanmoins, au milieu de cette histoire un peu poussive, l’auteur réserve au lecteur une très jolie surprise : une intéressante version de Loup-garou de Londres !
Tim Powers ne se lance pas dans un mythe du loup-garou revisité. En effet, l’affaire ressemble plutôt à un détail au milieu des péripéties des protagonistes, cependant l’idée est séduisante et vaut largement le détour.
Dans la ville de Londres, sombre et miséreuse du début du 19e siècle, notre héros entend parler d’un monstre qui hante les rues et terrifie les habitants. Le tueur est surnommé Joe Face de chien car son visage, son torse, ses mains, tout son corps sont recouverts d’une dense toison de longs poils. L’auteur reste assez confus sur l’origine de la créature et sur la « chasse » que les Londoniens mènent pour l’empêcher de nuire. En effet, il est tué mais revient, disparaît et est retrouvé, tous ces allers retours ne semblent surprendre personne et laissent le lecteur un peu embrouillé. Cependant, l’essentiel réside dans les caractéristiques de Joe Face de chien. Il s’agit en réalité d’un ancien sorcier égyptien déchu. Il avait un maître : Le Dieu Anubis de l’Egypte antique, gardien des nécropoles et protecteur des embaumeurs. Par incompétence, notre sorcier a été puni par le dieu à tête de chacal. Sa malédiction ? Son corps est condamné à se couvrir, progressivement mais inexorablement, de poils hirsutes. Nous voici donc avec un monstre velu en liberté dans une ville ultra-urbanisée et densément peuplée. Cependant, l’affaire ne s’arrête pas là. Nullement à court d’ingéniosité et de savoir-faire, notre sorcier a été capable de créer une potion qui lui permet de quitter son corps et d’entrer dans celui de la personne à laquelle il aura précédemment fait boire le breuvage. La conscience de sa nouvelle victime intègre alors le corps que Joe Face de Chien laisse derrière lui pendant que lui-même prend possession du corps convoité.

Une variante du mythe du loup-garou dans les Voies d’Anubis de Tim Powers
Au milieu de cet imbroglio fantastique s’invite un élément sanglant et dramatique ingénieux : pour éviter que l’âme chassée ne puisse révéler le subterfuge à quiconque, Joe Face de chien se mange lui-même la langue avant d’opérer le changement. Le malheureux dépossédé se retrouve alors, déboussolé et terrifié, dans un corps qui n’est pas le sien, couvert de poils, la bouche pleine de sang et vide de langue. Traumatisée et incapable de parler, la première réaction de sa victime, hystérique et folle de douleur, est de se précipiter chez elle. Devant une créature gesticulant en tous sens et grognant comme une bête immonde, les gens la tuent sans coup férir. Mais, croyant avoir affaire à quelque créature démoniaque, ils ont en réalité abattu leur parent, muet prisonnier du corps d’une autre victime.
Cette drôlerie n’est qu’une digression annexe de l’intrigue principale et ne fait donc pas l’objet d’un développement poussé dans Les Voies d’Anubis. Cependant, l’idée est très intéressante et mérite ainsi quelques lignes dans L’Écran Méchant Loup.

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Les Voies d’Anubis
Titre original : The Anubis Gates (1983)
Auteur : Tim Powers
Editeur France : Bragelonne (2013)
n° ISBN : 978-2-35294-636-6
Traducteur : Gérard Lebec
Illustrateur : Didier Graffet

Le dernier loup-garou

Le dernier loup-garou
Glen Duncan
Lunes d’encre chez Denoël
2013

Glen Duncan, auteur britannique né en 1965 et issu d’une famille anglo-indienne, a publié dans la collection Lunes d’encre chez Denoël une trilogie évoluant dans le monde merveilleux des loups-garous. Enfin, merveilleux, plutôt pour le lecteur avide que pour les personnages. Le premier tome, Le dernier loup-garou donne le ton, cela va être épique !
Le héros, Jack Marlowe est un loup-garou, un vrai, un avide de sang et dont le corps s’écartèle à chaque pleine lune. Une fois par mois, il se transforme et se nourrit. Il tue, mange, et continue sa route.

Le dernier loup-garou

Il conserve sa nature humaine mais le loup est là, affleurant constamment, lui prêtant ses qualités extraordinaires et lui permettant d’échapper à ses ennemis. Malheureusement, Jack ne pourra pas le faire éternellement, surtout pas maintenant qu’il est le dernier des loups-garous.
Les autres sont tombés, pourchassés et abattus par l’OMPPO, l’Organisation Mondiale pour la Prédation des Phénomènes Occultes. Et puis, continuer à fuir n’a pas de sens, Jack n’en peut plus. Il est détaché, lassé, suicidaire par ennui.
Il sortira de sa léthargie sous le coup d’un hasard inespéré. La course contre la montre, la course contre la mort, la course à l’échalote… tout devient tourbillon, confusion, conjuration et aspiration.

Glen Duncan s’attarde dans un fantastique codifié. Les loups-garous existent, ils se transmettent la malédiction par morsure ou griffure. De simples êtres humains développent des capacités que leur donne le loup en eux, odorat, ouïe, guérison miraculeuse des blessures désargentées, longévité extraordinaire. Il explore l’éternel dilemme : l’humanité et l’animalité.
Ces fameux loups-garous ont des ennemis, les êtres humains rassemblés en organisation armée et belliqueuse et les vampires, car oui les vampires existent aussi. On reste en terrain fantastique connu et c’est toujours très plaisant.

Le dernier loup-garou

Mais loin de ces poncifs rassurants, ce qui détonne dans le livre de Duncan, c’est son traitement. Les personnages fument, boivent, copulent, puent, déchiquettent, ils sonnent clairs et vrais. L’auteur décrit avec force détails l’état de l’homme-loup et parvient à le faire vivre devant les yeux du lecteur emporté. C’est un livre rempli d’images, de couleurs, d’odeurs. Ces dernières, très présentes, offrent un contrepoids rafraîchissant à notre époque aseptisée. En plus d’images vivantes, l’auteur livre avec profusion réflexions philosophiques et humaines, le tout sous couvert d’un humour noir, faussement cynique, et drôle.

Le début plante son personnage de manière approfondie et on peut craindre que tout l’ouvrage soit un recueil de pensées philosophiques et humanistes mais à partir de la moitié du livre, l’action prend plus d’ampleur et cette crainte s’envole devant l’enchaînement interrompu des événements, le lecteur est emporté, pour son plus grand plaisir.

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