Le loup-garou de Londres : le loup-garou au service de la comédie
Au cours d’un voyage à travers l’Europe, les deux étudiants américains David et Jack se retrouvent dans le nord de l’Angleterre, dans un village isolé du nom d’East Proctor. À l’auberge, ils font connaissance avec les autochtones, inhospitaliers, qui semblent dissimuler un secret. Littéralement jetés à la porte, David et Jack doivent reprendre la route sur la lande. Durant cette nuit de pleine lune, ils subissent l’attaque d’un loup-garou. Quelques jours plus tard, David se réveille dans un hôpital à Londres et apprend que son ami n’a pas survécu.
Dès lors, chaque nuit, David souffre de cauchemars atroces dans lesquels il voit sa famille assassinée par des monstres portant des uniformes SS. Dans ses rêves, il se découvre également nu, courant dans la forêt pour chasser et se nourrir de viande crue. C’est alors que son ami Jack lui rend visite. Atrocement mutilé, Jack est désormais mort-vivant et supplie David de se donner la mort. Selon lui, son ami est un loup-garou et ses victimes erreront éternellement dans les limbes tant qu’il continuera à sévir…
Comme l’indique le titre original, le film raconte aussi les tribulations d’un américain à Londres ; l’humour se manifestant chaque fois que David est confronté aux différents clichés attribués aux britanniques.
La thématique du loup-garou sert ainsi à faire avancer le scénario vers des situations surprenantes, accentuant encore l’aspect comique des stéréotypes britanniques. Ainsi, Le loup-garou de Londres n’est pas seulement un film fantastique ; c’est aussi une comédie et c’est probablement la raison pour laquelle il bénéfice aujourd’hui encore d’une belle cote de popularité auprès du grand public.
D’autant plus que le film n’hésite pas non plus à verser dans l’action lors d’un final haut en couleurs avec cascades et scènes de foule en panique à Piccadilly Circus, l’un des quartiers les plus touristiques de Londres.
Tout comme Rob Bottin avec Hurlements, Rick Baker propose des effets-spéciaux inédits en 1981. Le spécialiste propose même une transformation entière du corps de David, et pas seulement certaines parties comme dans Hurlement. Inédits et originaux à l’époque, les effets du Loup-garou de Londres ont également moins vieillis que ceux du film de Joe Dante. Par ailleurs, la célèbre scène de transformation surprend encore aujourd’hui en surgissant sans crier gare, dans un salon sous une lumière crue et avec en fond sonore une chanson pop qui passe à la radio.
De même, alors que Hurlements est un film spectaculaire où les effets-spéciaux impressionnent, Le loup-garou de Londres est plus timoré. Il montre finalement très peu sa créature, et joue sur l’attente du public, comme dans un film de monstre classique.
C’est d’ailleurs l’une des autres réussites du film d’être parvenu à transporter le thème classique du loup-garou à l’époque contemporaine. Pour ce faire, le film joue sur les deux tableaux. D’un côté, les classiques de l’Universal sont commémorés grâce à une référence à Lon Chaney Jr. De l’autre, le loup-garou ressemble cette fois-ci à un vrai loup, et pas à un être humain au faciès lupin. Il marche même à quatre pattes à l’aide des effets-spéciaux modernes…
En mariant comédie et épouvante sur un rythme soutenu, John Landis signe un film très agréable et ouvert à tous car n’étant pas uniquement un film d’horreur. Par ailleurs, l’interprétation excellente amène le spectateur à s’émouvoir pour les personnages et en particulier David dont la fin tragique est particulièrement poignante.
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Bande-annonce VO :