Howl, un survival mordant à la sauce film catastrophe
Terrain de jeux de tueurs psychopathes dans Creep (2004) ou de dangereux serpents dans Des serpents dans l’avion (2006), assiégé de zombies dans Terreur dans le Shanghaï-Express (1972), le train et ses wagons sont désormais les lieux de prédilection des loups garous de Howl.
L’une des qualités du second film de Paul Hyett est certainement de parvenir à maintenir un suspens constant dans un lieu clos. Pour cela, il s’appuie sur une ribambelle de personnages différents et intéressants, donnant au film des aires de film catastrophe des années 70. Le réalisateur n’oublie pas non plus d’exploiter le contraste intéressant constitué entre la forêt inquiétante (immense, sombre, inconnue) et les wagons rassurants (chauffés, éclairés, confortables), n’apportant cependant aucune solution aux protagonistes. Et comme Paul Hyett ne cherche pas à expliquer la présence ou l’origine des loups garous, le spectateur se retrouve face au même dilemme que les protagonistes : Faut-il quitter le wagon ou tenter sa chance dans la forêt ?
Joe (Ed Speleers, Eragon dans le film du même nom), contrôleur de train, espérait avoir une augmentation… Il n’en sera rien. Déçu, il se met malgré tout au travail, et courageusement, avec en train. C’est ainsi qu’à la station Waterloo, il accueille sur le quai et avec le sourire les passagers qui attendent la dernière correspondance de la soirée. Pour ne pas finir la journée sur une note négative, Joe décide d’inviter sa jolie collègue Ellen (Holly Weston) à boire un verre après le travail. Ses plans sont malheureusement à nouveau contrariés lorsque le train s’arrête brutalement en pleine forêt. Joe doit alors rassurer et calmer des usagers impatients et peu conciliants : un couple âgé, un jeune intellectuel indien, un homme discret, une dame qui ne trouve pas son ticket, un homme d’affaires désagréable… Harcelé, contraint, Joe accepte de transgresser les règles et ouvre les portes. Une décision lourde de conséquences : Qui parmi les passagers seront les premiers à se faire croquer par les loups garous qui hantent la forêt ?
En comparaison, Howl s’avère largement plus léger et cible clairement un public plus large que le surprenant et dérangeant The Seasoning House (2012), premier film de Paul Hyett, Howl est en effet un film agréable et peu exigeant pour le spectateur. L’humour s’invite même à la fête avec ces personnages souvent agaçants dont Joe doit gérer tant bien que mal les propositions contre-productives. À ce titre, le film s’essaie aussi à une petite critique sociale en démontrant l’égoïsme, l’intransigeance et l’impatience qui habitent les usagers qui se comportent comme des clients. Injustes, ils reportent toute leur frustration sur Joe, simple employé, tout en bas de l’échelle d’une entreprise exploitant un réseau ferroviaire public.
En ce qui concerne les effets-spéciaux, ils sont à la hauteur de ce que l’on peut attendre de Paul Hyett. Ici réalisateur, Paul Hyett a en effet précédemment travaillé sur les trucages de The Descent (2005) et Doomsday (2008.). En recourant très peu au numérique, il nous livre des loups garous différents de ceux que l’on a pu voir dans d’autres films. Chacun dispose en effet de maquillages lui permettant de conserver ses particularités humaines. On regrette en revanche l’absence de transformations à l’écran.
Comme le film ne perd pas de temps à expliquer l’existence et la motivation des loups garous, Howl prend vite l’allure de montagnes russes. Le périple qui ne connaît aucune pause débute d’ailleurs dès la fin de la première demi-heure avec l’apparition, en grande pompe, du premier lycanthrope. L’action cependant ne nuit pas au suspens : en se concentrant sur les nombreux personnages, le film prend même parfois les allures d’un succédané des Dix petits nègres d’Agatha Christie.
Bande-annonce VF :