Lycanthropes et Loups-garous au cinéma

Catégorie : Années 70 et 80 Page 1 of 2

The Monster Squad 04

The Monster Squad – sermon pour adultes

Les héros en culottes courtes de The Monster Squad affrontent avec courage les dangers qui les menacent dans un film pour toute la famille, s’inscrivant pleinement dans la lignée des Goonies. Les moyens financiers ne sont certes pas les mêmes que ceux dont a bénéficié la production Spielberg deux années auparavant mais Fred Dekker réunit tout de même 12 millions de dollars autour d’une équipe prestigieuse… Ainsi, la présence du producteur Rob Cohen (Les Sorcières d’Eastwick – 1987) et du scénariste Shane Black (L’Arme Fatale – 1987), démontre que The Monster Squad n’est pas qu’une banale série B, même si, le temps passant, le film est un peu, et tristement, tombé dans les oubliettes.

The Monster Squad - sermon pour adultes

Van Helsing à la sauce Goonies

Tous les cent ans, les portes de l’Enfer s’ouvrent à la faveur d’une sinistre nuit de pleine lune. Les créatures les plus abominables de la création en profitent alors pour tenter de s’incruster dans notre monde. La dernière fois, c’était le valeureux Van Helsing qui avait contraint Dracula à rebrousser chemin. De nos jours, l’immortel comte vampire tente à nouveau sa chance. Cette fois-ci, afin de garantir sa réussite, Dracula s’entoure de glorieux acolytes comme le loup-garou, le monstre de Frankenstein, la momie et même l’étrange créature du lac noir. C’est alors qu’une bande de gamins d’une douzaine d’années décide de contrer ces sombres desseins…

Après avoir été célébrés dans une tradition gothique pendant plus d’un demi-siècle, les monstres classiques du fantastique, tels imaginés par l’Universal, bénéficient, dans les années 80, d’un dépoussiérage en bonne et due forme. L’époque exigeait des adaptations plus sympas, drôles et sensationnelles…

Or, et sans conteste, The Monster Squad assure dans le domaine du spectaculaire. Et ce, grâce à l’un des spécialistes des effets spéciaux les plus en vue de la décennie : Stan Winston. The Monster Squad se révèle même une véritable aubaine pour celui qui s’est précédemment rendu responsable de la genèse de l’extra-terrestre du Starman (1984) de John Carpenter. En effet, comme Dracula tient sous sa coupe la plupart des monstres majeurs du bestiaire fantastique, Stan Winston bénéficie d’une grande latitude pour faire parler son talent… Il peut même faire fonctionner son imagination, puisque le studio n’a pas les droits pour réutiliser à l’identique les maquillages originaux. Créer des monstres singuliers, tout en faisant en sorte qu’ils restent reconnaissables… Un défi que Stan Winston relève haut la main.

The Monster Squad - sermon pour adultes

Des monstres en pagaille

Parmi tous ces montres, la créature du lagon noir et la momie obéissent sans montrer trop de personnalité. En revanche, la créature de Frankenstein dispose d’un temps de présence à l’écran plus important et devient même la mascotte du Monster Squad. Il faut dire que l’invention de Mary Shelley, popularisée par des séries comme Les monstres (1964), est devenue petit à petit le monstre préféré des enfants.

À peine reconnaissable, Tom Noonan incarne la créature créée à partir de débris humains. Désormais l’acteur est bien connu des fans de fantastique qui l’ont croisé dans des œuvres mémorables du nouveau millénaire telles que The House of the Devil (2009) ou Late Phases (2014).

Le loup-garou, interprété par le peu prolifique Carl Thibault, se révèle néanmoins le personnage le plus intéressant du lot. Si, une fois transformé, Dracula peut entièrement compter sur la participation du lycanthrope dans l’accomplissement de ses projets, le malheureux tente tout de même de prévenir les autorités. Bien sûr, personne ne prend au sérieux ses avertissements, en particulier lorsqu’il se met en tête de préciser qu’il est justement sur le point de se transformer en loup-garou. Quoi qu’il en soit, le film respecte la dualité du lycanthrope initiée par Henry Dull dans Le Monstre de Londres (1935) mais surtout Lon Chaney Jr. à l’occasion du film Le Loup-garou (1941).

La transformation, quant à elle, s’avère plutôt modeste. La métamorphose se contente de montrer à l’écran quelques gonflements de poches savamment fixées sur le front et les joues de l’acteur. Mais nous ne nous trouvons pas dans un film de loup-garou pur et dur. En conséquence le public ne peut prétendre à une métamorphose comme clou du spectacle. On se contentera donc largement de ces quelques artifices, somme toute sympathiques… D’autant plus que le costume est superbe !

The Monster Squad - sermon pour adultes

L’amour du fantastique par Fred Dekker

Pour autant, les monstres et les effets spéciaux ne représentent pas le seul point fort du métrage… Tout comme Extra-sangues (Night of the Creeps – 1986), précédent bijou signé Fred Dekker, le film mêle affectueusement clins d’oeil au genre et humour émouvant. Ainsi, sur la carte de la ville où se livre la bataille du Bien contre le Mal, on trouve par exemple, en face du manoir du comte Dracula, un certain lycée Chaney…

Plus tard, l’humour léger n’hésite pas à se montrer quelque peu sarcastique envers ces adultes qui sermonnent leurs gamins et leur passion pour le fantastique… Dénigrer cette passion, sous prétexte qu’il faut bien grandir, à un moment ou à un autre, ce n’est, ni plus ni moins, que renier sa propre enfance et refuser de transmettre son héritage culturel aux générations futures.

La leçon est parfaitement administrée par Fred Dekker qui livre un film réussi à tout point de vue. Exempt de temps mort, joyeux, agréable et joli à regarder, The Monstre Squad s’avère également un digne représentant de l’esprit des années 80. Malheureusement, l’enthousiasme du metteur en scène, pourtant prometteur, se verra grandement refroidi par un fiasco dénommé RoboCop 3 (1993). Par la suite, jamais plus Fred Dekker ne livrera des œuvres aussi attachantes que The Monster Squad.

Le mystère de la bête humaine 03 big

Le Mystère de la bête humaine – classique et moderne à la fois

Le Mystère de la bête humaine se propose de combiner des éléments classiques de la mythologie du loup-garou avec d’autres, plus modernes, comme les technologies de pointe dans le domaine de la vidéo… Le résultat est un surprenant whodunit…

Tom Newcliffe, millionnaire excentrique et chasseur de renom, invite ses amis sur son île isolée pour un week-end résolument pas comme les autres.

Ce n’est qu’une fois tous réunis que Tom leur annonce la véritable raison de leur visite ! Un loup-garou se cache parmi eux. Or, il compte bien utiliser les trois nuits de pleine lune qui se profilent pour le démasquer et l’abattre. En plus des invités, on décompte le Dr Christopher Lundgren, scientifique spécialisé dans le domaine de la lycanthropie. Pavel, quant à lui, surveille les opérations depuis un bureau externalisé où une multitude d’écrans relayent les images retransmises par les nombreuses caméras dissimulées partout sur la propriété. Le Dix Petits Nègres, cher à Agatha Christie, peut commencer…

Le Mystère de la bête humaine – classique et moderne à la fois

10 petits loups-garous

Le film propose au public de jouer les détectives. Ainsi, peu avant son terme, le métrage s’arrête et offre 30 secondes au spectateur pour réfléchir à l’identité du loup-garou. Le stratagème rappelle les innovations de William Castle dans les années 60… Par exemple, le cinéaste fantasque faisait brusquement irruption peu avant le final de son Homicide (1961). Là, sur l’écran, un Castle bienveillant conseillait aux personnes sensibles de quitter la salle si elles craignaient de ne pas avoir les nerfs suffisamment solides pour surmonter le climax qui s’annonçait…

En 1974, Le Mystère de la bête humaine ne bénéficie plus de l’effet de surprise lorsqu’il utilise ce type de subterfuge. Mais surtout, aucun indice permettant de démasquer la créature n’est proposé au spectateur durant les minutes précédentes. Imposé au réalisateur Paul Annett par le producteur Milton Subotsky, le gadget semble donc complètement superflu.

Et même contre-productif, puisque révélateur de l’un des principaux défauts du film… Si dans les romans d’Agatha Christie, l’assassin est toujours celui que l’on soupçonne le moins, au moins est-il possible de suspecter tel ou tel personnage en raison de son comportement litigieux… C’est là toute la saveur de ce type de récit… Or, l’intrigue du Mystère de la bête humaine ne propose rien de cela, puisque les protagonistes ne sont pas suffisamment travaillés pour favoriser, ni même avoir envie, de mettre en évidence leurs petits secrets…

Le Mystère de la bête humaine – classique et moderne à la fois

Des participants aux abonnés absents

On passera rapidement sur les personnages féminins inexistants, juste bons à jouer les hystériques…

Les autres protagonistes ne sont pas mieux lotis. Difficile de s’intéresser à des personnalités toutes suspectées d’être plus ou moins psychopathes ou crapuleuses. Les soupçons ne sont, en outre, jamais expliqués ou contredits.

Le maître de service, Tom Newcliffe, joue un personnage haut en couleur, fanatisé par sa traque qui vire inexplicablement à l’obsession. Il se révèle antipathique dès la première scène où il teste son système de surveillance, ce qui lui permet de jouer une blague de mauvais goût à ses invités. Déjà, on suppute un personnage pas très net dans sa tête. La suite ne démentira pas cette première impression puisque le nanti séquestrera ses invités, et causera même leur mort. Cette aberration n’est pas exploitée par le scénario qui ne propose même pas d’imaginer de sombres événements qui expliqueraient son cheval de bataille… Dans ce contexte, difficile de croire à ce personnage dont l’idée fixe va lui coûter sa fortune, sa petite amie et son intégrité.

Le Mystère de la bête humaine – classique et moderne à la fois

Tom Newcliffe est Calvin Lockhart

Calvin Lockhart, qui interprète Tom Newcliffe, pourchassera un gibier bien plus dangereux dans le Los Angeles du début des années 90 à l’occasion de Predator 2 (1990). Ici, sa présence démontre l’opportunisme du fondateur de l’Amicus, Milton Subotsky, qui souhaitait surfer sur la vague de la Blaxploitation.

Néanmoins, Calvin Lockhart porte littéralement le film sur ses épaules et symbolise aussi une évidente modernité. Sportif, il assure les scènes d’action et insuffle aussi un brin d’anticonformisme en proposant un héros noir et riche…

Ainsi, Le Mystère de la bête humaine représente la confrontation de la technologie avec le classique loup-garou. Une opposition intéressante qui annonce la fin d’un fantastique naïf et romantique, se heurtant à la dure réalité du monde moderne.

Ce sera pourtant Peter Cushing qui sauvera le film… En 1974, la Hammer avait fait son temps mais l’acteur emblématique de la firme britannique sortait de plusieurs films de bonne facture comme Les Sévices de Dracula (1971), Terreur dans le Shanghaï-Express (1972) ou encore Frankenstein et le monstre de l’enfer (1974). Le Mystère de la bête humaine annonçait cependant une période de vaches maigres avec des films de la trempe de La Secte des morts-vivants (1976) ou encore Le Mystère de l’île des monstres (1981).

Le Mystère de la bête humaine – classique et moderne à la fois

Quand Peter Cushing sauve l’entreprise

L’intervention de son personnage, scientifique spécialiste en matière de lycanthropie, reste cependant d’anthologie…

L’ancien chasseur de vampires de la Hammer nous dévoile ce qui se passe concrètement lorsqu’un être humain devient un loup-garou !

C’est ainsi que nous apprenons que les hormones lymphatiques détruisent la structure moléculaire du sang, provoquant le changement irrémédiable du corps de l’infecté… Au bout d’un temps certain, le sang devient de plus en plus instable. Au point que le loup-garou ne peut plus régénérer son sang humain, ainsi que les anticorps nécessaires à combattre le virus. Finalement, la créature décède.

Mais auparavant, le malheureux connaîtra une incroyable transformation physique, dont les premiers symptômes sont les yeux qui deviennent rouges, de terribles démangeaisons et la poussée de poils ! Une fois la transformation accomplie, la créature ne peut pas se soustraire à l’appel de la nature qui lui ordonne de dévorer de la chair humaine.

Cushing précise néanmoins que le loup-garou reste bel et bien une victime.

Cette séquence d’explication est la meilleure du film et pas uniquement parce qu’elle est initiée par Peter Cushing. La scène propose ainsi d’autres révélations, comme le fait qu’il est possible de débusquer un loup-garou en le faisant toucher de l’argent. Mais pour que cela marche, il faut aussi que l’air ambiant soit saturé de pollen de l’aconit, la fameuse plante des loups-garous. À la suite de cette déclaration, les protagonistes vont se livrer à un drôle de ballet en mettant une balle en argent dans la bouche, annonçant la scène clé de La Chose de John Carpenter.

Le Mystère de la bête humaine – classique et moderne à la fois

Un budget riquiqui pour Rintintin

Malheureusement, le maigre budget alloué au film par Milton Subotsky, ponte de l’Amicus, ne permet pas des effets spéciaux de la trempe de ceux confectionnés par Rob Bottin. Ni la technologie de l’époque, d’ailleurs, ironiquement…

En 1974, il faudra encore attendre sept années avant d’avoir une maîtrise suffisante des effets spéciaux pour proposer des transformations convaincantes. À l’époque du film de Paul Annett, le public doit se contenter des loups-garous hispaniques de Paul Naschy….

Dès lors, lorsque le loup-garou du Mystère de la bête humaine apparaît pour la première fois à l’écran, la déception est grande. L’animal qui se cache sous les postiches n’est rien d’autre qu’un bon vieux berger allemand des familles…

Transposer le thème du loup-garou dans l’univers du whodunit reste une excellente idée, tirée d’une nouvelle écrite en 1950 par James Blish. Un auteur principalement connu pour ses novélisations des épisodes de la série Star Trek. Le film promettait donc au moins d’être divertissant, d’autant plus que le casting est franchement intéressant avec des noms comme Peter Cushing, Charles Gray ou encore Anton Diffring. Et même feu Michael Gambon, mondialement connu comme étant l’interprète de Dumbledore dans la saga Harry Potter. Malheureusement, le film n’exploite pas ses atouts. À la place, nous avons droit à une intrigue peu intrigante, au cours de laquelle les invités jouent au cricket, tandis que le maître de service fait le tour de sa propriété.

nuit de noce chez les fantomes a1

Nuit de noces chez les fantômes

Nuit de noces chez les fantômes est un joli hommage aux films d’épouvante de la Universal des années 30.

Larry Abbot (Gene Wilder) et Vickie Pearle (Gilda Radner) sont des vedettes radiophoniques qui animent sur les ondes des pièces horrifiques gothiques. Alors qu’ils s’apprêtent à célébrer leurs noces, Larry est de plus en plus souvent sujet à des troubles de la parole. Vickie pense qu’il n’y a pas à s’en inquiéter et qu’il s’agit de symptômes dus au stress prénuptial ! Mais l’oncle de Larry, le Dr. Paul Abbot, demeure persuadé que ces troubles proviennent d’un traumatisme profond. En guise de remède, le médecin propose une thérapie de choc. Celle-ci doit se dérouler dans le château où Larry a passé son enfance. La sinistre demeure, poussiéreuse et remplie de toiles d’araignées, est en outre habitée par d’excentriques membres de la famille. Arriveront-ils à lui donner la peur de sa vie ?

Nuit de noces chez les fantômes

Old dark house comedy

Parmi toutes les références citées par Nuit de noces chez les fantômes, celle qui nous intéresse le plus s’avère le nom assigné au personnage principal interprété par Gene Wilder. Larry Abbot est un clin d’œil au patronyme attribué au protagoniste incarné par Lon Chaney Jr. dans Le loup-garou signé George Waggner en 1941 : Lawrence Talbot.

Contrairement au héros du film de George Waggner, son succédané n’est pas réellement maudit, lui. La grande tante de Larry a beau informer la famille attablée qu’un loup-garou rôde dans le parc autour du château, le film n’essaye pas longtemps de nous faire croire que le fantastique est la source des étranges événements qui rythment le séjour de Larry Abbot.

Nuit de noces chez les fantômes

Très vite, l’intrigue dévoile le pot aux roses. On apprend alors que l’un des héritiers cherche tout simplement à faire passer son parent pour fou. Il souhaite tout simplement s’emparer de l’héritage.

Afin de parvenir à ses sombres desseins, le sinistre personnage n’hésite pas à user de différents stratagèmes. Par exemple, il utilise des bras articulés sortant de la terre pour faire croire à la présence d’un zombie dans le potager. Plus tard, il suspend sa fiancée à des fils devant la fenêtre pour la transformer en fantôme flottant… C’est d’ailleurs lui qui donnera de sa personne en se déguisant en loup-garou afin d’affoler la galerie. Le maquillage rappelle évidemment celui appliqué sur le visage de Lon Chaney dans le film de la Universal.

Succès d’estime

Nuit de noces chez les fantômes est le cinquième et dernier film réalisé par Gene Wilder. L’acteur passé maître dans la comédie bénéficie à l’époque d’un visage connu de tous. On se rappelle sa prestation dans Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe… Sans jamais oser le demander.

Au milieu des années 70, on trouve Gene Wilder en tête d’affiche d’un autre film au sujet assez proche… Frankenstein Junior. Malheureusement, Gene Wilder ne rencontrera pas le même succès que Mel Brooks. Fort heureusement, le film rattrapera sa désastreuse carrière en salle grâce au marché de la VHS. Il en profitera alors pour s’octroyer, au bout du compte, un joli petit succès d’estime.

Nuit de noces chez les fantômes

L’humoriste nous offre ici un film agréable et sympathique. L’œuvre mésestimée est en outre dotée d’une ambiance résolument fidèle à celle de l’âge d’Or du cinéma d’épouvante.

L’humour, bon enfant, est assuré par des acteurs investis. Aux côtés de Gene Wilder, on trouve Gilda Radner, membre du Saturday Night Live, émission humoristique culte aux USA qui a débuté en 1975. Décédée d’un cancer quelques années plus tard, elle brille aux côtés d’autres comédiens habitués à la comédie comme Jonathan Pryce (Jumpin’ Jack Flash) ou Dom DeLouise (La Folle Histoire du monde).

La durée trop courte du film et le scénario expéditif laissent cependant supposer que tout ne s’est pas déroulé comme prévu lors de la production.

Haunted Honeymoon – USA 1986 ; réalisation : Gene Wilder ; interprètes : Gene Wilder, Gilda Radner, Dom DeLuise, Jonathan Pryce, Bryan Pringle…

hurlements 5 00

Hurlements V : la re-naissance – déceptions en rafale

Hurlements V : la re-naissance représente une déception d’autant plus frustrante que le film promettait monts et merveilles avec son histoire censée se dérouler dans un somptueux château roumain au moment où sévit une effroyable tempête de neige….

Une douzaine d’hommes et de femmes, qui ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam, gagnent un week-end dans un château des Carpates.

Tout ce beau monde est plutôt sympathique, même si les personnages se montrent vraiment stéréotypés. On trouve, dans l’ordre, le petit rigolo, l’historien qui croit dur comme fer que le château a été occupé par des lycanthropes, le couple d’amoureux qui ne s’aime plus tant que ça, etc.

Au château, les invités ne sont pas complètement abandonnés. D’une part parce que deux serviteurs sont là pour s’occuper d’eux. D’autre part, un guide est à leur disposition pour attirer leur attention sur les sites de la région dignes d’intérêt. Ces derniers vont néanmoins s’avérer vite inutiles…

En effet, alors que la tempête de neige fait rage au-dehors, les touristes disparaissent les uns après les autres. Au fur et à mesure que le temps passe, on se met à penser que la fameuse famille de loups-garous, malfaisants qui ont sévi dans la région il y a cinq cents ans, n’a peut-être pas été complètement éradiquée…

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Le spectateur, pour sa part, est parfaitement informé de la situation dès la première scène du film. L’introduction a en effet vendu la mèche, le petit dernier de la famille, un bébé, était parvenu à rester en vie après l’effroyable massacre…

Or, c’est justement du descendant du nourrisson dont il est question ici. Dès lors, les révélations s’enchaînent… Non seulement le voyage s’avère complètement truqué mais, en plus, le guide a réuni tous ces protagonistes dans un seul et unique but : démasquer le descendant du loupiot…

Car, en réalité, tous les convives portent une tache sur le bras indiquant leurs funestes origines. Mais tous ne sont pas des lycanthropes…

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Dix petits loups-garous

Revisiter le thème des dix petits nègres si cher à Agatha Christie avec des loups-garous est une bonne idée. En particulier lorsque l’histoire se déroule dans un château reculé de Roumanie, en pleine tempête de neige de surcroît.

Malheureusement, en fin de compte, l’action se contente d’une ou deux pièces dépourvues de toute noblesse. On finit même par se demander si le film n’a pas finalement été tourné exclusivement en plateau…

Pourtant, parfois, les protagonistes se déplacent entre les deux pièces, révélant alors des couloirs fastueux. Sans artifice, les murs froids témoignent d’un château médiéval impressionnant. Malheureusement, au final, nous avons droit à de longues discussions peu enthousiasmantes devant un feu de cheminée.

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Une autre partie du film se déroule dans les sous-sols du château : une suite de simples couloirs sans saveur. On pourrait presque croire que Hurlements V : la re-naissance avait pour ambition d’inventer le film de couloirs avant même que ce dernier ne commence à apparaître une dizaine d’années plus tard…

Quant à la tempête de neige qui bat son plein dehors, elle se montre finalement bien peu convaincante sur la durée… Après la mort de la première victime, attaquée par le loup-garou sortant brusquement de la neige, les flocons de neige dégénèrent en lointain souvenir. Autant dire que l’effet huis clos ne fonctionne pas du tout.

En ce qui concerne les effets spéciaux, nous n’aurons même pas droit au minimum syndical. En effet, les transformations sont aux abonnés absents durant toute la durée du film.

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Quant au loup-garou, le costume semble recyclé d’un précédent épisode de la série. Le quatrième peut-être, puisqu’il ressemble à ceux utilisés lors de la séquence de l’église en feu…

Enfin, les protagonistes ne vous diront rien du tout. Parmi eux, on retiendra cependant la présence de Clive Turner… Quelques années plus tard, il commettra l’irréparable en produisant et en réalisant le septième opus de la saga.

Howling V: The Rebirth – Grande-Bretagne – 1989 ; Réalisation : Neal Sundstrom, interprètes : Philip Davis, Victoria Catlin, Elizabeth Shé, Ben Cole, William Shockley, Clive Turner…

Bande annonce

Hurlements IV 

Hurlements IV : une désillusion signée John Hough

Sans une incroyable transformation signée Steve Johnson, Hurlements IV ne vaut pas tripette, ce qui s’avère doublement surprenant.

D’une part, parce que Hurlements IV est en réalité l’authentique adaptation du livre de Gary Brandner, considéré comme un excellent roman d’horreur dont les indiscutables qualités sont introuvables dans le film de Joe Dante ; le réalisateur avait délibérément pris de la distance vis-à-vis du matériau d’origine.

D’autre part, parce que le chef d’orchestre de cette terrible désillusion est le talentueux John Hough qui, quelques années auparavant, signe pour les studios Disney les excellents Les Yeux de la forêt, Les Visiteurs d’un autre monde ainsi que La montagne ensorcelée. Avec Les Sévices de Dracula aux débuts des années 70, il offre même, aux studios Hammer, l’un de leurs derniers bons films. Et en 1973, John Hough signe un terrifiant film de maison hantée : La Maison des damnés.

Les loups de la forêt

Hurlements IV : une désillusion signée John Hough

En réalité, John Hough vit un enfer sur le tournage de Hurlements IV où il est constamment en conflit avec le producteur. Celui-ci se fait un malin plaisir à lui mettre sans cesse des bâtons dans les roues, et pas seulement en lui imposant un budget misérable…

Marie est une jeune femme qui connaît le succès grâce à ses romans. Malheureusement, elle est assaillie de visions étranges qui lui pourrissent la vie. Sur les conseils de son médecin, et afin de trouver un peu de repos, elle emménage avec son époux dans un chalet perdu en pleine cambrousse.

Durant la nuit, elle entend les cris des loups qui errent dans les bois, ce qui l’inquiète énormément puisque la forêt n’est pas censée abriter des animaux aussi dangereux. Par ailleurs, son mari n’entend pas les hurlements, ce qui n’est pas fait pour rassurer Marie. Quoi qu’il en soit, ses hallucinations la tourmentent et l’entraînent à chaque fois un peu plus vers la folie.

Dans ses délires, Marie rencontre également une nonne qui essaie de lui dire quelque chose, mais elle ne sait pas quoi… Plus tard, Marie fait la connaissance d’une jeune femme qui cherche à découvrir ce qu’est devenue l’une de ses plus chères amies, disparue depuis peu… Or, cette amie est justement une nonne !

Ensemble, elles décident de mener l’enquête et découvrent que les habitants du village cachent quelque chose. Par exemple, elles surprennent le shérif en train d’effacer les traces du passage de deux touristes arrivés en camping car.

Pendant ce temps, le mari de Marie fait plus ample connaissance avec l’épicière du village, visiblement nymphomane. Leur relation devient de plus en plus sérieuse et, un soir, alors qu’il doit la retrouver dans la forêt, il est attaqué par un loup qui le blesse sérieusement au torse.

Un budget réduit à portion congrue

Hurlements IV : une désillusion signée John Hough

À partir de ce moment, l’époux devient de plus en plus irascible. L’intervention d’un ami de longue date de Marie met alors le feu aux poudres. Marie assiste à une scène atroce : Elle voit son époux se liquéfier sous ses yeux avant de renaître sous la forme d’un loup-garou ! Alors que les habitants du village se rassemblent en une meute macabre, Marie et sa nouvelle amie arriveront-elles à mettre un terme à la malédiction ?

Après le fastueux scénario de Hurlements III où il était question, ni plus ni moins, que de révolutionner la civilisation humaine, celui de Hurlements IV s’avère plus intimiste. Trop intimiste, même dira-t-on car Hurlements IV ne propose ni plus ni moins qu’une relecture du premier film de la série, le talent de Joe Dante en moins.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule chose qui manque à Hurlements IV qui a bénéficié d’un budget encore plus famélique que celui de Hurlements III. En conséquence, les décors et les personnages sont en nombre limités. Ainsi, le film semble tourner en rond entre la cabane dans laquelle vit le couple et le village. Ici, en dehors des clins d’œil salaces de l’épicière et du shérif qui caracole, il ne se passe malheureusement pas grand-chose de bien affolant.

Les habitants du village remplacent la petite communauté du premier Hurlements et font davantage office de figurants que de personnages à part entière. Dès lors, leur transparence ne génère que peu d’inquiétude chez le spectateur.

Même l’enquête que décident finalement de mener Marie et son amie ex-nonne tourne vite court. Les deux détectives du dimanche apprennent tristement qu’il n’y a rien à découvrir et rentrent chez elles, bredouilles.

Après 75 minutes de bavardages même pas agrémentés d’effets spéciaux, d’érotisme ou même d’un peu de mystère, le film précipite son final.

Effets-spéciaux old school

Hurlements IV : une désillusion signée John Hough

À ce moment, Steve Johnson démontre plus de talent que son prédécesseur Bob Maccaron au poste des effets spéciaux et la transformation en loup-garou de l’époux de Marie s’avère impressionnante.

Après une incroyable phase durant laquelle le pauvre homme se liquéfie sous nos yeux désabusés, un loup-garou s’extirpe de la flaque. Le rendu à l’écran est excellent. C’est à coup sûr le clou du film, une apothéose qui peut parfaitement justifier le visionnage du film pour les complétistes.

Par la suite, les effets spéciaux se bornent malheureusement à l’apparition d’un très beau loup-garou et de quelques autres, simplement maquillés, quant à eux.

Steve Johnson n’est pas seulement l’ex-mari de la star de la série B Linnea Quiglea, celle-là même qui se dénudait dans le cimetière du Retour des morts-vivants. Steve Johnson est surtout un grand nom des effets spéciaux. Avant d’entrer sur la série des Hurlements dès le second opus, il avait déjà démontré son talent sur Videodrome et Le Loup-garou de Londres. Par la suite, il signe les effets de bon nombre de séries B prestigieuses de la fin des années 80 et du début des années 90 (Flic ou zombie, Le cauchemar de Freddy, Le Retour des morts-vivants 3, Le Maître des illusions…).

Howling 4 : The Original Nightmare – USA – 1988 ; John Hough ; interprètes : Romy Windsor, Michael T. Weiss, Antony Hamilton, Susanne Severeid, Lamya Derval, Norman Anstey, Kate Edwards, Dennis Folbigge…

Bande annonce :

Hurlements III

Quel scénario invraisemblable ! On voit ici tout le charme des années 80 capables d’enfanter des films aux histoires complètement incroyables. Aujourd’hui, qui donnerait crédit à une histoire aussi abracadabrantesque…

Le professeur Beckmeyer est un enseignant-chercheur spécialisé dans les créatures fantastiques. Il dispose d’ailleurs d’un film tourné au sein d’une tribu d’Australie où l’on voit ce qui ressemble à un loup-garou attaché à un arbre et sacrifié par des indigènes.

Hurlements III

Jerboa, une bien jolie jeune fille, vit, quant à elle, dans une communauté recluse. Malmenée par un beau-père autoritaire, elle décide de s’enfuir et prend le premier bus qui part en direction de Los Angeles. Seule et perdue dans la mégalopole, elle rencontre un jeune homme qui,  sous la direction d’une espèce d’Ed Wood, lui ouvre les portes du cinéma. Tout de suite, il a vu en elle un côté sauvage particulièrement photogénique. L’artiste et sa muse finissent par tomber amoureux l’un de l’autre…

Pendant ce temps, le beau-père de Jerboa a envoyé trois de ses sbires la ramener. Jerboa parvient heureusement à s’extirper des griffes de ses ravisseurs… Elle termine sa fuite à l’hôpital où les médecins découvrent effarés les spécificités biologiques de la jeune fille… À l’instar des marsupiaux, Jerboa dispose en effet d’une poche pour y faire grandir ses petits ! Or, Jerboa est justement enceinte !

Hurlements III

Jerboa est finalement récupérée par les siens. Elle est désormais cachée dans la communauté de son beau-père car, alertés de l’existence de ce monstre que l’église décrète indigne de Dieu, les militaires souhaitent entrer dans la danse et retrouver le village de ces abominables créatures.

Pendant ce temps, une danseuse étoile venue de Moscou en tournée aux États-Unis, se révèle être un véritable loup-garou dans une étonnante séquence où, sur scène, elle se transforme tout en exécutant plusieurs tours sur elle-même. Doté d’un sixième sens particulièrement développé, elle suit son intuition qui lui dit qu’une tribu de marsupiaux prospère non loin de là. Guidée par son flair, elle les rejoint, en même temps que le jeune amoureux de Jerboa et juste avant l’attaque des militaires. Ces derniers écrasent la menace que représente ce chaînon manquant et capturent tout ce beau monde afin de les exterminer.

Heureusement, les scientifiques parviennent à raisonner les militaires afin de les laisser étudier ces créatures.

Malheureusement, les expériences pratiquées sur les marsupiaux finissent par agacer ces derniers qui ne parviennent plus à contrôler leur transformation.

Si la plupart sont exterminés, certains parviennent à s’échapper comme le couple formé de Jerboa et de son amoureux, ainsi que celui composé par Beckmeyer, l’enseignant-chercheur, et la danseuse étoile soviétique.

Après plusieurs années passées à vivre en ermites, ils apprennent que l’épuration ethnique organisée par le Président des États-Unis n’est plus souhaitée par la société et qu’il est désormais possible pour les humains et les marsupiaux de vivre en harmonie…

Mensonge ou vérité ?

Hurlements III

HURLEMENTS III est doté d’un scénario ambitieux. Il n’est pas question ici de la mésaventure d’un couple vivant au milieu des bois avec une petite communauté de loups-garous. Non, il s’agit maintenant d’une véritable révolution pour l’Humanité avec la découverte d’une nouvelle espèce humaine ! Rien que ça ! Le final qui fait carrément basculer le monde dans une autre ère démontre surtout la disproportion évidente entre le budget du film et les ambitions des auteurs.

En effet, le manque de moyen se fait ressentir à tous les niveaux. Nombreux sont, par exemple, les comédiens à ne pas être crédibles. Évidemment, il est probable que l’invraisemblable scénario ne les ait pas aidé à croire à l’entreprise…

Par ailleurs, que penser de l’humour ?

S’il permet de désamorcer ce qu’est devenu le film par rapport aux ambitions affichées au départ, il faudra être particulièrement accommodant pour ne pas se montrer effondré, d’autant plus que les faux raccords et autres ellipse incongrues font également partie de la marque de fabrique de HURLEMENTS III.

Malgré le ratage manifeste de l’ensemble, il serait injuste de jeter aux orties ce troisième opus de la série des HURLEMENTS.

Hurlements III

Si les effets spéciaux sont plutôt rudimentaires, voire amateurs, ils s’avèrent nombreux et dépeignent les loups-garous dans la droite lignée de ceux que nous avons découverts et aimés dans le film de Joe Dante. C’est l’Australien Bob McCarron qui a signé les maquillages. Auparavant, il s’était illustré sur MAD MAX 2 et RAZORBACK avant de s’attaquer à ceux de BRAIN DEAD, BODY MELT… et de MATRIX

Voilà qui devrait déjà éveiller votre intérêt…

Par ailleurs, l’humour, aussi pathétique soit-il, aide à faire passer la pilule et atteste de l’absence manifeste de prétention des auteurs.

HURLEMENTS III s’avère donc un bel exemple de série Z dont la naïveté et la générosité rehaussent l’intérêt, et le rendent d’autant plus estimable.

Hurlements III

Plus « scientifique » puisqu’il conte la découverte d’une nouvelle espèce entre humain et marsupial, cet épisode met également de côté tout l’attirail mystique puisqu’on y a que faire des balles en argent et autres influences lunaires. Le film est également plutôt méchant avec les militaires qui tirent sur tout ce qui bouge, et les scientifiques aussi obtus que l’Église. Sans compter un président reaganien salement conservateur.

Philippe Mora, dont il s’agit ici du dernier film dans la série, restera plus connu des amateurs du genre pour LES ENTRAILLES DE L’ENFER (The Beast Within – 1982), déjà un film plutôt moyen mais disposant d’incroyables effets spéciaux. On trouve d’ailleurs l’affiche du film dans l’appartement du héros de HURLEMENTS III… Parmi les autres films marquants de Philippe Mora, citons le documentaire SWASTICA (1973) qui, comme son titre l’indique, traite de la Seconde Guerre mondiale et plus spécifiquement de la banalité avec laquelle Hitler parvint à berner les Allemands.

Howling 3 : The Marsupials – USA – 1987 ; réalisation : Philippe Mora ; interprètes : William Yang, Deby Wightman, Christopher Pate, Jerome Patillo, Barry Otto, Michael Pate, Imogen Annesley, Carole Skinner

El retorno del hombre lobo met un point final aux tourments de Waldemar Daninsky

Les Carpates ressemblent étrangement à l’Espagne, le loup-garou à un ours en peluche grincheux, une momie évoque les cavaliers zombies de la tétralogie d’Amando de Ossorio et les scientifiques sont de jolies femmes séduisantes… El retorno del hombre lobo ne semble pas vraiment en quête de cohérence et les scènes manquent de liant… Mais qu’importe quand l’emballage est si séduisant !

El retorno del hombre lobo met un point final aux tourments de Waldemar Daninsky

La scientifique Erika (Silvia Aguilar) a découvert la chambre funéraire de la comtesse Bathory (Julia Saly). Elle compte en profiter pour ramener à la vie la femme vampire et la mettre sous son emprise. Avec ses amies qui l’aident dans son entreprise, elle est hébergée par un châtelain répondant au nom de Waldemar Daninsky (Paul Naschy). Peu de temps auparavant, celui-ci est revenu d’entre les morts après que deux pilleurs de tombes l’aient tiré de sa léthargie. Waldemar Daninsky est un loup-garou, et son destin est intimement lié à celui d’Elizabeth Bathory car, au Moyen-Âge, c’est ensemble qu’ils ont été exécutés. Mais Waldemar trahit la comtesse et vient en aide à Erika et ses deux amies ; il tombe même amoureux de la belle Karen (Azucena Hérnandez). En retour, pourra-t-elle le délivrer de sa malédiction ?

El retorno del hombre lobo met un point final aux tourments de Waldemar Daninsky

El retorno del hombre lobo n’est pas le premier film dans lequel des jeunes femmes doivent tomber amoureuse de Paul Naschy. La comtesse Bathory a également déjà été appelée à la rescousse des scénarios mettant en scène Waldemar Daninksi. En conséquence, le spectateur attentif peut avoir l’impression d’avoir déjà vu cette histoire quelque part. Paul Naschy interprète d’ailleurs comme à l’accoutumée ce héros au grand cœur mais qui n’a rien d’héroïque, triste car constamment menacé par des forces inconnues. Quant à l’Amour, pour lui il annonce sa propre mort.

Visuellement, le film est au diapason avec une ambiance morose. Les images n’en sont pas moins belles avec les décors du château qui sont fastueux. Dans les ruines environnantes, les toiles d’araignées ne manquent pas à l’appel. La résurrection dans les catacombes de la comtesse Bathory est très jolie avec son atmosphère poussiéreuse… Quelle jolie image que cette vierge nue, pendue par les pieds et égorgée pour laisser couler de sa gorge et le long de ses seins le sang qui réveillera la sanguinaire comtesse. D’ailleurs, El retorno del ombre lobo fait clairement preuve d’une certaine ambition visuelle lorsqu’Elizabeth Bathory, à la fin du métrage, se promène dans ses appartements avec ses nouvelles esclaves vampires enveloppées d’un épais nuage de brouillard.

El retorno del hombre lobo met un point final aux tourments de Waldemar Daninsky

L’érotisme semble cependant quelque peu timide puisque même le saphisme d’Erika n’est que suggéré. Le film se termine avec l’inévitable affrontement entre Waldemark Daninsky et Elizabeth Bathory. La confrontation ressemble plus à une bagarre de catch, discipline dans laquelle s’était d’ailleurs illustré précédemment l’acteur. Quoi qu’il en soit, les maquillages de Paul Naschy transformé en lycanthrope sont somptueux.

En 1967, Paul Naschy avait écrit le scénario du Vampire du Dr. Dracula (1968). À cette occasion, il avait été contraint de jouer le rôle du loup-garou, déjà surnommé Waldermar Daninsky, après que Lon Chaney Jr. eut refusé l’affaire. El retorno del hombre lobo est donc l’occasion pour l’acteur espagnol de boucler la boucle. En prenant lui-même les choses en main puisqu’il réalise, Paul Naschy soigne son œuvre et livre, plus qu’un remake, tout simplement le meilleur film de loup-garou espagnol.

Malheureusement, ce remake replet de gothique arrive un peu tard ; songez que la même année sortait sur les écrans Le Loup-garou de Londres de John Landis.

Espagne – 1981 – Titre alternatif : The Night of the Werewolf – Réalisation : Paul Naschy – Distribution : Paul Naschy, Silvia Aguilar, Azucena Hernández, Julia Saly, Pilar Alcón, Beatriz Elorrieta…

Pour aller plus loin, nous vous conseillons la lecture de notre dossier consacré aux loups-garous espagnols :

Horror bascule la franchise Hurlements dans les tréfonds de la série B, voire Z

L’aura du film de Joe Dante n’a pas empêché les dépositaires de la franchise Hurlements à plonger la série dans les tréfonds du film à petit budget et ce, dès ce Horror, la toute première séquelle.

Le film démarre juste après la mort de Karen White, abattue au moment de sa transformation à la fin du premier Hurlements. Lors de son enterrement, Stefan Crosscoe (Christophe Lee) tente de prévenir le frère de Karen, Ben, que sa sœur n’est pas morte. Il lui explique sans préalable qu’elle est en réalité un loup-garou et qu’il doit absolument enfoncer dans son corps un stylet en titane car l’argent n’est plus aussi efficace que par le passé.

Évidemment, Ben ne prend pas un seul instant au sérieux cette histoire à dormir debout. Sa petite amie Jenny, moins imperméable, prend l’initiative de garder la carte de visite de cet étrange personnage.

Horror bascule la franchise Hurlements dans les tréfonds de la série B, voire Z

La nuit, tout le monde se retrouve au cimetière… Stefan pour transpercer le corps de Karen armé avec de son stylet en titane. Ben et Jenny, quant à eux, ont la ferme intention d’empêcher la profanation du corps de leur parente.

C’est à cet instant que se produit l’inattendu : Le couple est attaqué par des loups-garous venus défendre Karen… Ben et Jenny n’ont pas d’autre choix que de reconnaître qu’ils avaient tort : la lycanthropie n’est pas une légende !

Ensemble, ils décident de partir pour la Roumanie où Stirba (Sybil Danning), la grande souveraine de l’espèce attend de recouvrer la grandeur de son espèce. Avec ses semblables, elle compte bien en faire baver à la race humaine.

Horror bascule la franchise Hurlements dans les tréfonds de la série B, voire Z

Les bénéfices engrangés par le premier opus semblent avoir étrangement disparus. En tout cas, ils n’ont pas été attribués à la mise en chantier d’une ambitieuse séquelle.

Certes, le film dispose d’un casting conséquent avec la présence de Christopher Lee. Malheureusement, le célèbre acolyte de Peter Cushing livre une prestation peu enthousiasmante. Sans doute s’élève-t-elle au niveau de son cachet… À moins qu’il n’ait tout simplement pas apprécié cette dégaine post punk des années 80 dont il est affublé dans la scène où il sort d’un concert.

L’érotisme déjà présent dans le premier opus est assuré ici par Sybil Danning dans le rôle de Stirba. Les scènes chaudes restent cependant pudiques comme en témoigne la scène d’orgie entre loups-garous. Même si elle est plutôt sage, la mini-partouze entre Sybil Danning et ses deux congénères poilus est plutôt réjouissante, bien que certains la trouveront sans doute un peu kitsch.

Quoi qu’il en soit, la nudité de Sybil Danning est bien trop peu exploitée. Le monteur semble d’ailleurs d’accord avec ce constat, comme en témoigne le générique de fin qui reprend à foison la seule séquence où la jolie demoiselle dévoile son opulente poitrine…

Horror bascule la franchise Hurlements dans les tréfonds de la série B, voire Z

Le film reprend l’idée de communauté de lycanthropes. Horror se permet même d’aller plus loin puisque la colonie voue un culte au Mal et que Stirba apparaît comme une sorte de Reine des Loups-garous. Ainsi, la lycanthropie n’est plus du tout considérée comme une malédiction.

Les transformations en loup-garou ne sont même plus aussi douloureuses, comme on peut le constater lorsque Styrba se transforme en plein coït avec ses semblables.

La hiérarchie entre les membres de la communauté et la sensualité qui se dégage des scènes de transformations ont pour résultat que Stirba et ses congénères ressemblent à une variante poilue de nos célèbres vampires. Stirba est donc une sorte de sous-Dracula, d’ailleurs, l’un de ses acolytes est dénommé Vlad…

Horror aurait, peut-être, pu tirer son épingle du jeu grâce au dépaysement que procure la partie se déroulant en Transylvanie. Malheureusement, là encore, Philippe Mora n’arrive pas à exploiter les atouts qu’il a en main.

La fête au village du pays des loups-garous est mal exploitée. Le folklore roumain, les masques, les costumes, les marionnettes ainsi que les rues pavées et les vieilles maisons n’apportent aucune valeur ajoutée au film.

Non, le point fort du métrage est résolument ailleurs… On le trouve parmi les nombreux effets spéciaux, parfois impressionnants.

Horror bascule la franchise Hurlements dans les tréfonds de la série B, voire Z

La résurrection de Stirba est des plus réussies avec ce visage qui fond au contact du feu.

Les effets gores ne sont pas en reste, comme lorsque les yeux d’un pauvre nain explosent dans de belles giclées de sang. Plus loin, c’est le visage d’un prêtre qui est malmené et détruit par une espèce de chauve-souris géante et belliqueuse.

L’un des clous du film reste ce passage durant lequel un autre nain ressemblant aux inquiétants gnomes du Phantasm de Don Coscarelli isole Christopher Lee pour l’attaquer.

Les loups-garous, quant à eux, sont peu impressionnants et ressemblent plus à des big-foots. Seule Sybil Danning et ses deux partenaires de partouze semblent avoir bénéficié d’un traitement de faveur.

Philippe Mora, dont Mad Dog Morgan avec Dennis Hopper reste en 1976 son plus important fait d’armes, livre ici une suite franchement décevante.

USA – 1985 – Titre original : Howling II: …Your Sister Is a Werewolf – Réalisation : Philippe Mora – Distribution : Christopher Lee, Annie McEnroe, Reb Brown, Marsha A. Hunt, Sybil Danning…

Retour sur le premier opus de la franchise :

L’Empreinte de Dracula sur les traces de Mario Bava et Terence Fisher

L’Empreinte de Dracula est le quatrième film de la saga Waldermar Daninsky après Les Vampires du Dr. Dracula (1968), La Furie des vampires (1971) et Doctor Jekyll and the Werewolf (1972).

L’Empreinte de Dracula sur les traces de Mario Bava et Terence Fisher

Le titre original (El Retorno de Walpurgis) tente d’exploiter le succès de La Furie des vampires (La Noche de Walpurgis) mais les deux films n’ont rien en commun. L’Empreinte de Dracula s’inspire plutôt du Masque du démon de Mario Bava pour le scénario et des films de la Hammer pour l’esthétisme…

Prologue au Moyen Âge

Dans la Transylvanie médiévale, l’ancêtre de Waldemar Daninsky remporte le duel qui l’oppose au comte Bathory, adorateur de Satan. Il ne s’arrête pas en si bon chemin et exécute dans la foulée la progéniture du sorcier. Sur le bûcher, Elisabeth Bathory se venge en maudissant la lignée des Daninsky…

L’Empreinte de Dracula sur les traces de Mario Bava et Terence Fisher

L’Empreinte de Dracula a également été exploité en France sous les titres Le Retour des loups-garous et La Malédiction du diable.

Quelques siècles plus tard, Waldemar est sous la protection de la servante Maritza qui, en le protégeant, lui fait subir sans le vouloir une existence morne et sans espoir. Lorsqu’une gitane dévergondée apparaît dans la vie de Waldemar, celui-ci ne peut se défendre et succombe à son charme maléfique. Finalement, la jeune femme décède, mais il est trop tard, le mal est fait : Waldemar est désormais sous l’emprise de la malédiction familiale… Ce n’est qu’en découvrant l’amour, le vrai, qu’il est finalement libéré au moment même où Kinga, sa bien aimée, accepte de le poignarder à mort.

Vertu à double vitesse

Ce sacrifice ponctue un discours moralisateur malhonnête… En effet, cette concession à la morale catholique gravée dans une Espagne encore franquiste est en contradiction avec ces scènes retournées spécialement pour l’exportation après avoir demandé aux actrices (bien jolies en passant) de se présenter nues devant la caméra…

L’Empreinte de Dracula sur les traces de Mario Bava et Terence Fisher
Après El Espanto surge de la tomba, Les yeux bleus de la poupée cassée et La venganza de la momia, L’empreinte de Dracula est le quatrième et dernier film de Carlos Aured avec Paul Naschy (avant leur brouille).

L’érotisme n’est d’ailleurs pas la seule concession à l’exploitation puisque L’Empreinte de Dracula se permet également quelques incursions dans le gore avec, en particulier, une tête tranchée du plus bel effet.

Exploitation de qualité supérieure

Quoi qu’il en soit, il est indéniable que la misérable existence de Daninski apporte une profondeur au personnage, appuyée par une réalisation appropriée : montage lent, extérieurs monotones, action qui se déroule principalement la nuit… L’Empreinte de Dracula est assurément un film sombre et déprimant.

Loup-garou, satanisme, sorcières, érotisme, gore… L’Empreinte de Dracula est un film qui réunit tout ce qui pouvait garantir un certain succès au début des années 70. La profondeur du personnage principal et le soin apporté à la réalisation en font un divertissement qui dépasse cependant son statut de film d’exploitation.

[naaa asin=”B003Z6TTGM”]

Espagne, Mexique – 1973 – Titre original : El Retorno de Walpurgis – Réalisation : Carlos Aured – Distribution : Paul Naschy, Fabiola Falcón, Mariano Vidal Molina, Maritza Olivares, José Manuel Martín, Elsa Zabala, Eduardo Calvo, Ana Farra, Fernando Sánchez Polack…

L’Empreinte de Dracula sur les traces de Mario Bava et Terence Fisher

Dracula contre Frankenstein : un duel absurde et aberrant 

Dans une époque désillusionnée comme la nôtre, un sujet aussi saugrenu que celui de Dracula contre Frankenstein ne viendrait à l’esprit de personne, ou alors, ce serait pour le traiter avec moquerie, dédain et mépris. C’était différent dans les années 70…

Dracula contre Frankenstein : un duel absurde et aberrant 

Menacée par l’ère glaciaire sur Ummo, des extraterrestres sont résolus à faire de la Terre leur nouveau home sweet home. Pour se débarrasser des autochtones, les aliens mettent en place un stratagème sans pareil. Ainsi décident-ils d’instrumentaliser la superstition de leurs ennemis et de faire appel aux monstres infâmes de la culture populaire humaine. Vampires, loup-garou, Golem, monstre de Frankenstein et autre momie se soumettront-ils aux quatre volontés de l’émissaire extraterrestre, le scientifique fou Warnoff (Michael Rennie) épaulé de ses assistants Maleva (Karin Dor), biochimiste décédée dans un accident de voiture, et Kirian (Ángel del Pozo), chirurgien tué au combat ?

Dracula contre Frankenstein : un duel absurde et aberrant 

Le film de Tulio Demicheli (Hugo Fregonese et/ou Eberhard Meichsner puisqu’ils sont trois à s’être succédé derrière la caméra) est un festival de fraîcheur et de naïveté. Il suffit, pour s’en persuader, de voir nos monstres fantastiques se rebiffer et n’en faire qu’à leur tête, désespérant nos belliqueux envahisseurs et contrecarrant leur plan de conquête du monde. En même temps, quand on n’est même pas fichu de créer un bête soleil artificiel pour réchauffer sa planète, peut-on raisonnablement espérer soumettre à sa volonté les grands monstres de l’Universal pour se débarrasser d’êtres habitants à 14 années lumières ?

Tels des enfants dans un magasin de bonbons, les monstres font tourner en bourrique les aliens les acculant à une défaite cinglante. Une défaite dont le grand vainqueur est l’amour… C’est Paul Naschy qui attire l’attention de la belle Karin Dor. Le célèbre espagnol, également responsable du scénario, livre une prestation à la hauteur de nos attentes. En début de métrage, on peut voir les extraterrestres retirer chirurgicalement les balles d’argent et redonner vie à Waldemar Daninsky. Par conséquent, on peut imaginer que le personnage de Paul Naschy est le même que celui qui meurt à la fin des Vampires du Dr. Dracula (1968).

Dracula contre Frankenstein : un duel absurde et aberrant 

Réanimée pour servir l’oppresseur, l’allemande Karin Dor apporte la touche glamour au film. Sa présence dans un film comme Dracula contre Frankenstein peut surprendre. En effet, celle qui a été l’égérie du réalisateur Harald Reinl, la reine des Edgar Wallace Krimis et une James Bond Girl poussée dans une piscine infestée de piranhas par Donald Pleasence dans On ne vit que deux fois (1967) a été habituée à des productions plus ambitieuses.

Michael Rennie a également connu de meilleurs moments dans sa carrière, en particulier dans les années 50 lorsqu’il interprétait Klaatu dans Le jour où la terre s’arrêta (1951) de Robert Wise. Quoi qu’il en soit, il livre une prestation glaçante en extraterrestre qui ambitionne, ni plus ni moins, que d’exterminer des milliards d’individus.

Dracula contre Frankenstein : un duel absurde et aberrant 

La présence des monstres classiques du bestiaire fantastique s’accompagne bien entendu d’une ambiance lugubre et gothique. Un vieux château aux voûtes sombres, des cercueils décorés de cadavres et quelques meurtres occupent le spectateur qui n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer. L’important est de ne pas trop prendre au sérieux le spectacle et cette histoire qui aurait pu servir de sujets à trois ou quatre autres longs-métrages.

Dracula contre Frankenstein : un duel absurde et aberrant 

Alors que Dracula contre Frankenstein s’annonçait comme une analyse de la mécanique de la superstition, le film bascule rapidement dans le grand n’importe quoi. Néanmoins, cette galerie des horreurs où se côtoient de manière surprenante des personnages hétéroclites évoque tendrement le rêve d’un enfant où les grands monstres s’uniraient pour sauver les humains d’un fléau plus terrible encore.

[naaa asin=”B01092YBY4″]

Allemagne, Italie, Espagne – 1970 – Titre original : Monstruos del terro – Réalisation : Hugo Fregonese, Eberhard Meichsner, Tulio Demicheli – Distribution : Michael Rennie, Karin Dor, Patty Shepard, Helga Geissler, Ángel del Pozo, Craig Hill, Paul Naschy…

Bande-annonce VO :

Page 1 of 2

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén

Campagne de don pour L'Écran Méchant Loup

Si vous le souhaitez, vous pouvez soutenir notre site dédié aux loups garous en nous offrant quelques euros.



Abonnez-vous

C'est gratuit et vous recevrez nos articles par mail.

Vous avez bien été abonné à la newsletter

Il y a eu une erreur en essayant d’envoyer votre demande. Veuillez essayer à nouveau.

L'Écran Méchant Loup will use the information you provide on this form to be in touch with you and to provide updates and marketing.