Un hôtel isolé en pleine forêt, des invités aux passés troubles qui ne se connaissent pas, des morts en cascade, un chasseur de loup-garou… Cette trame digne des Dix petits nègres sert à Concerto pour un loup-garou, l’avant dernier épisode de la quatrième saison des Contes de la Crypte, série télévisée américaine programmée de 1989 à 1996. Diffusée sur le câble, la série n’était pas soumise au contrôle de la FCC (Federal Communications Commission) ; cette liberté a permis à la série inspirée des EC comics des années 50 de traiter des thèmes comme la violence, la drogue et l’érotisme qui, sur d’autres canaux, lui aurait été interdits.
L’une des particularités de la série est également de bénéficier d’un casting de premier choix. Dans ce domaine, Concerto pour un loup-garou n’échappe pas à la règle puisque l’épisode bénéficie de la présence de Timothy Dalton, acteur qui a incarné le personnage de James Bond à la fin des années 80. Il est ici un chasseur de loup-garou qui essaye de débarrasser les clients de l’hôtel de la créature qui les déciment les uns après les autres.
Avec son huis-clos et ses protagonistes qui sont autant de coupables potentiels, Concerto pour un loup-garou évoque la structure d’une histoire que n‘aurait pas reniée Agatha Christie. À ce titre, l’épisode propose de nombreux rebondissements par le biais de personnages surprenants, tous monstrueux dans leur genre, allant de l’ancien nazi à un autre type de créature de la nuit.
Cependant, la durée d’une vingtaine de minutes du métrage ne permet pas de développer les personnages et de rendre l’histoire crédible. Le projet semble avoir été trop ambitieux et l’épisode s’avère plutôt anecdotique. Dans le même genre, Le Mystère de la bête humaine (The Beast Must Die – 1974) est bien plus efficace et réussi, démontrant que le concept des dix petits nègres peut parfaitement s’adapter au mythe du loup-garou.
USA – 1992 – Titre original : Tales from the Crypt Episode 51: Werewolf Concerto – Réalisation : Steve Perry – Distribution : Timothy Dalton, Dennis Farina, Walter Gotell, Charles Fleischer, Reginald VelJohnson…
C’est avec plaisir que l’on constate que Geoffrey Alan Holliday, ambitieux, a tenté d’étoffer la mythologie du loup garou lors de l’écriture du scénario de Darkwolf. Ainsi, nous découvrons qu’il existe des castes parmi les loups garous. Par exemple, certains le sont à moitié, d’autres à part entière. Un prince-garou règne aussi et des guides sont là pour accompagner les personnes qui se découvrent lycanthropes… Darkwolf, c’est donc un peu le Twilight des films de loups garous. Mais sans les ados, ce qui s’avère logique puisque le film de Richard Friedman est une œuvre pour adultes…
Après une jolie scène d’action dans une boîte de strip-tease, Darkwolf nous annonce le décès du dernier des sages de l’ordre des chasseurs de loup-garou. Un jeune policier hérite alors de la lourde tâche de lui succéder et de veiller sur une jeune femme. Il ne sait pas encore que la particularité de sa protégée est d’être une louve-garou. Et pas n’importe laquelle puisqu’elle est convoitée par le prince des loups garous lui-même. En effet, l’aristocrate a l’intention de s’accoupler avec la jeune femme pour ensuite lâcher sa progéniture sur l’humanité.
Darkwolf semble venir d’une autre époque, et cela ne se voit pas seulement à son image vidéo très datée années 2000. Les effets-spéciaux en image de synthèse sont aussi en cause ; ils sont d’une telle laideur qu’ils en deviennent mémorables. Et le film assume. Pour preuve, La scène de transformation est parfaitement détaillée, jamais dans l’ombre. Mieux encore, d’autres passages montrent le monstre aller et venir, exposant des effets si ratés, qu’ils en deviennent incomparables, remarquables, inoubliables.
Les personnages sortent également du lot avec un prince-garou motard rocker, une Tippi Hedren en guide spirituel SDF, un jeune flic farouche et belle-gueule, une blonde crétine mais mignonne, un Kane « Jason Voorhees » Hodder pour une fois non grimé, et pas encore devenu célèbre par la grâce de la franchise Hatchet.
Très vite, le spectateur comprend qu’il se trouve dans une série Z, mais pas une de celles qui sont mortellement ennuyeuses. Darkwolf c’est du bon navet des familles ; que vous soyez fans de gore, d’érotisme, de thriller ou de films d’action et policiers, vous serez comblé.
Ainsi, Darkwolf expose clairement à l’écran les carnages commis par les bêtes sauvages. Dans ce domaine, le film ne fait pas dans la dentelle avec des morceaux de barbaques sanglants disséminés de-ci de-là. Darkwolf est aussi un thriller qui se déroule de nuit, ce qui lui garantit un certain cachet. En ce qui concerne l’action, l’œuvre de Richard Friedman assure avec quelques gunfights. Dans le cadre de l’érotisme, le film ne démérite pas, loin de là. Quelques jolies filles dénuées de toute pudeur garantissent le spectacle. En particulier lors d’une séance photos mémorable où, dénudées mais pas sans pilosité, elles enflamment l’écran, et votre salon.
Dans un film de ce calibre, il peut être surprenant de croiser Tippi Hedren, elle qui, découverte dans une publicité en 1962, s’était confrontée aux créatures ailées du film d’Alfred Hitchock . Elle fait ici une courte apparition en début de métrage dans le rôle du dernier guide. Sa présence démontre cependant que Darkwolf n’est pas une série Z dénuée de toute ambition.
Ainsi, Darkwolf est le produit typiquement conçu pour les personnes qui font passer le spectacle sur le contenu. Quoi qu’on en dise, la réussite, dans ce domaine, n’est pas chose facile. Pour preuve, il suffit de se reporter à la liste de films ne parvenant même pas à divertir. Fort heureusement, Darkwolf ne mange pas de ce pain-là.
USA – 2003 – Réalisation : Richard Friedman – Distribution : Samaire Armstrong, Ryan Alosio, Andrea Bogart, Jaime Bergman, Alexis Cruz, Aaron Van Wagner, Sasha Craig, Kane Hodder, Beau Clark, Steven Williams, Tippi Hedren…
La production fantastique espagnole a explosé à la fin des années 60, rivalisant en nombre de films produits avec l’Italie. Suivant la voie tracée par la Hammer, l’Espagne reprend à son compte les grands mythes de l’Universal et parmi eux le loup-garou, porté par un personnage haut en couleurs. Avec sa carrure de catcheur, Paul Naschy que l’on surnomme le Lon Chaney espagnol, a en effet consacré neuf des douze films fantastiques dont il est la vedette au lycanthrope.
Le premier d’entre eux, les Vampires du docteur Dracula sort 1968. Jusqu’alors cantonné à de la figuration, Paul Naschy tient cette fois-ci le rôle du loup-garou et s’inspire du personnage de Larry Talbot créé par Lon Chaney Jr pour le composer… Réveillé dans son sommeil par une jeune femme qui enlève la croix d’argent plantée dans son cœur, Waldemar Daninsky erre à nouveau, subissant la terrible damnation le transformant chaque nuit de pleine lune en loup-garou. En s’interposant face à de sordides vampires, il attire cependant la pitié d’une jeune femme qui, en tombant amoureuse de lui, le délivre de sa malédiction. Le scénario, rédigé par Paul Naschy lui-même, est digne des films Universal des années 40 puisqu’il permet de faire se rencontrer loup-garou et vampires, le plus souvent dénudées pour ces dernières. Cet étrange mélange rencontre un beau succès public et lance le genre en Espagne.
La même année, Paul Naschy reprend le personnage de Waldemar Daninksy, cette fois-ci, manipulé par un savant fou qui l’utilise pour éliminer ses ennemis. Las Noches del Hombre Lobo, a été terminé dans l’urgence à la suite du décès de son réalisateur René Govar. Peu distribué en raison de problème de droits, le film s’avère également plutôt obscur…
Après les savants fous et les vampires, c’est au tour des extra-terrestres d’étoffer le scénario du prochain film mettant en scène Waldemar Daninsky. Réalisé par Tulio Demichelli, Dracula contre Frankenstein (1970) décrit comment les aliens de la planète Ummo, font appel à une momie, un vampire, le monstre de Frankenstein et le loup-garou pour s’emparer de la planète Terre. Bien sûr, le loup-garou se dresse contre les sombres desseins des envahisseurs et périt, libéré de sa malédiction, grâce à la balle en argent tirée par une jeune femme tombée sous son charme. Malgré un casting prestigieux réunissant l’allemande Karin Dor (On ne vit que deux fois – 1967) et Michael Rennie (Le Jour où la terre s’arrêta – 1951), Dracula contre Frankenstein est un film malheureusement raté, dû à un scénario et des effets-spéciaux inexistants.
Nullement découragé, Paul Naschy continue d’écrire des histoires relatant les aventures de son héros et c’est ainsi qu’est mis en route, toujours en 1970, La Furia del Hombre Lobo. Comme déjà dans les Vampires du docteur Dracula (qui s’inspire lui-même du Monstre de Londres – 1935), Daninsky est mordu par le Yeti dans les montagnes du Tibet. Le film de José María Zabalza prend alors une autre direction lorsque, pour l’aider, Daninsky s’adresse à Ilona, avec qui il a eu une aventure par le passé. Cette dernière, toujours amoureuse, décide de le manipuler. Malgré la sincérité du jeu de Paul Naschy, La furia del Hombre Lobo ne convainc pas, à l’inverse du film suivant tourné en 1971.
La Furie des vampires, cette fois-ci signée León Klimovsky, est un remake à peine déguisé des Vampires du docteur Dracula où, à nouveau, des jeunes gens réveillent Waldemar Daninsky en extirpant cette fois-ci des balles d’argent de son corps. Paul Naschy joue à nouveau un héros tragique dans la veine de ceux incarnés par Lon Chaney Jr. Une superbe femme vampire est également de la partie dans un scénario réservant de nombreuses péripéties. Grâce à une belle photographie, La Furie des vampires est auréolé d’un beau succès public et critique.
Doctor Jekyll y el Hombre Lobo (1972) est un film tout aussi intéressant, doté de surcroit d’un scénario particulièrement surprenant : Afin de lui venir en aide, Daninsky s’adresse cette fois-ci au petit-fils du docteur Jekyll. Le médecin décide de transformer Daninsky en Hyde afin qu’il puisse dominer la malédiction qui le transforme en loup-garou. Une fois en Hyde, l’inoculation d’un antidote est censée permettre à Hyde de redevenir Daninsky. Évidemment, rien ne se passe comme prévu et la suite est une nouvelle succession de tragédies, permettant à Paul Naschy de démontrer ses talents dramatiques.
En 1973, Carlos Aured met en scène les nouvelles aventures de Waldemar Daninsky avec un prologue se déroulant au 15ème siècle. Nous découvrons Daninsky se débarrassant d’une horde de sorcières agissant sous la coupe de la comtesse Bathory. Celle-ci, avant de mourir sur le bûcher, jette une malédiction sur la famille Waldemar. La suite se déroule à l’époque contemporaine où le dernier descendant de la lignée du preux chevalier subit le sort réservé aux siens. Grâce à un budget conséquent permettant tous les excès, L’Empreinte de Dracula s’avère particulièrement convaincant grâce à une action soutenue ponctuée par une violence accrue et un érotisme torride. Les effets-spéciaux riches et soignés ne sont pas en reste. L’incursion de la comtesse sanglante dans les aventures du loup-garou permet, quant à elle, de diversifier agréablement la série.
Dans les griffes du loup-garou (1975), Waldemar Daninsky est à nouveau en expédition dans les montagnes du Tibet où, attaqué par deux femmes-louves, il ne peut empêcher la malédiction de s’abattre à nouveau. Son principal ennemi est cette fois-ci le Yeti qui kidnappe Sylvia, sa promise. Après un combat épique opposant les deux créatures, Waldemar et Sylvia connaissent un happy-end, le premier dans la série. Cette aventure, comprenant également une tribu de femmes cannibales souvent dénudées, s’avère une nouvelle réussite riche en action et dépaysement.
Désormais réalisateur, Paul Naschy revient une dernière fois à son thème fétiche en 1981 avec El retorno del Hombre Lobo. Le film qui mêle les scénarios de plusieurs films antérieurs est peut-être le meilleur d’entre tous. L’histoire débute comme L’Empreinte de Dracula puisqu’on y retrouve la comtesse Bathory et Waldemar Daninksi, semant, ensemble, la terreur dans la Hongrie au moyen-âge. Plusieurs siècles plus tard, ils sont rappelés d’entre les morts par une petite équipe de chercheurs en paranormal permettant aux deux scélérats de donner libre cours à leur sadisme à l’époque contemporaine. El retorno del Hombre Lobo constitue le film que Paul Naschy voulait faire depuis les Vampires du docteur Dracula. L’hispanique corrige les défauts des précédents opus et livre une œuvre visuellement très soignée et parfaitement interprétée.
L’apport au genre de Paul Naschy a été de faire se rencontrer le loup-garou et les grands monstres de l’Universal comme la Momie, le Vampire, Mr Hyde, la créature de Frankenstein, mais également des extra-terrestres, des cannibales et même le Yeti. Cette profusion permet une variété de l’action, même si, souvent, l’histoire se termine invariablement de la même manière avec Daninsky périssant sous les coups de sa bien-aimée, libérant ainsi la créature de sa malédiction. L’autre aspect important de son œuvre est sans aucun doute la passion et la sincérité de Paul Naschy pour le genre. A lui seul, cet élément impose le respect et tend à faire pardonner certaines faiblesses budgétaires ou même talentueuses.
Altered Beast est un jeu sorti en salle d’arcade en août 1988. Malgré quelques éléments de jeu de plateformes, Altered Beast est avant tout un beat’em up où l’on se contente de taper sur les ennemis qui se présentent à vous. Son intérêt, aujourd’hui encore, est son atmosphère franchement fantastique et ses monstres étranges, grotesques. Accessoirement, le jeu offre aussi la possibilité de se transformer en loup-garou…
Athéna, la fille de Zeus, a été kidnappée par le seigneur Neff. Pour venir à son aide, Zeus ressuscite un centurion tombé au champ d’honneur et lui ordonne de voyager dans le monde souterrain où règne justement le démon Neff. Dès lors, pour sauver Athena, il faudra se frayer un chemin à travers des hordes de démons.
Le déroulement du jeu est identique tout au long des cinq niveaux qui le composent… Sous une forme humaine, il convient de survivre à l’assaut frénétique de hordes de démons, loups et autres monstres abominables. Pour sortir de ce dédale, il est impératif de recueillir trois orbes d’esprit lâchés par des loups blancs qui surgissent régulièrement. Chacun permet à votre personnage de devenir plus fort. Les deux premiers orbes décuplent la musculature du héros, le dernier, quant à lui est essentiel, puisqu’il déclenche une transformation radicale dans une créature fantastique.
Chaque métamorphose, spectaculairement mise en image, permet au héros de se transformer dans une créature différente selon les niveaux, créature disposant alors de ses propres compétences (attaques spéciales, champs électriques, possibilité de lancer des boules de feu…). Neff qui, jusqu’alors refusait le combat si vous n’avez pas complété votre transformation, change également de forme, adoptant celle d’une créature atroce, également différente selon les étapes du jeu. Une fois, c’est un immense démon qui s’arrache la tête et déverse ses visages hurlants sur le joueur, une autre fois c’est une plante qui attaque avec ses innombrables yeux.
Durant le jeu, il est possible de revêtir la forme d’un dragon, d’un ours et d’un tigre. Mais c’est durant le premier et le dernier niveau que le personnage que l’on guide peut se métamorphoser en loup-garou. Dressé sur ses deux pattes, recouvert d’un pelage et d’un museau typique rappelant les films des années 80, il est capable de se déplacer beaucoup plus vite et de lancer des boules de feu. Ainsi, le folklore qui entoure la lycanthropie n’est pas du tout respecté. De même, nul besoin de pleine lune pour faire naître la bête puisque ce sont des orbes qui permettent d’atteindre la forme nécessaire permettant d’affronter le boss du jeu.
Graphiquement, Altered Beast est superbe. Les personnages sont très grands et parfaitement détaillées. Par ailleurs, les ennemis se dégradent sous les coups et offrent ainsi des visions cauchemardesques de créatures se décomposant dramatiquement. Ainsi, tuez une gargouille, et son corps tombe au sol tandis que ses ailes s’envolent vers le ciel, abattez un cyclope et sa chair tombe littéralement en paquets. Les décors sont également magnifiques. Détaillés, ils font voyager le joueur dans des mondes étranges et fantastiques, inspirés des légendes grecques.
Sur le plan sonore, de nombreuses voix digitalisées mettent dans l’ambiance. Par exemple, les haut-parleurs crachent un éloquent “Rise from your grave” (Lève-toi de ta tombe) au début du jeu et un angoissant “Welcome to your doom” (bienvenue à ta perte) avant chaque apparition de Neff.
En revanche, l’une des tristes particularités du jeu est sa difficulté, considérable. Les ennemis s’approchent inlassablement, croissent rapidement en nombre et encerclent impitoyablement le héros. Par ailleurs, la grande taille du personnage contrôlé par le joueur hypothèque drastiquement sa survie lorsqu’il s’agit d’éviter les attaques des monstres de fin de niveau.
Longtemps décrié en raison d’une certaine linéarité, Altered Beast, bénéfice cependant d’un charme certain. D’abord, parce qu’il est le digne représentant d’une période révolue des jeux vidéo, ensuite en raison de son ambiance fantastique. Monstres en tout genre évoluent dans des décors fantasmagoriques du plus bel effet, assurant un dépaysement total pour le fan de fantastique.
Thomas Tessier cherche à perdre le lecteur dans la psychologie de son personnage principal, Bobby Ives, un américain qui vit à Londres, à la fin des années 70.
Bobby se présente comme un type instable. Mais Bobby est surtout dangereux. Il aime se promener dans Hyde Park la nuit où chaque matin des cadavres sont découverts. À la suite d’une vision, Bobby est persuadé d’avoir été zombie dans un passé éloigné, en Guadeloupe, aux Antilles. Le jeune homme décide alors de consulter un médium qui admet ne pas pouvoir l’aider. En effet, selon elle, Bobby est un homme perdu et maudit : un loup-garou.
Mais Bobby est-il réellement un loup-garou ? Et si par malheur c’est le cas, pourrait-il contrôler la bestialité qui l’habite ?
La Nuit du sang est un roman qui, à l’instar de ces questions, proposent de nombreuses pistes d’exploration. Par exemple, dans son périple, Bobby rencontre aussi Annie, jeune femme qui va s’avérer être capable d’apaiser sa soif de violence. Plus loin, Bobby se remémorera un acte dont il s’est montré coupable au Viet-Nam et qui continue de le hanter. Il raconte aussi qu’il y a été déclaré mort par l’armée…
Ces multiples informations données au lecteur ne forment pas une panoplie de fausses-pistes servant à le perdre. Ces éléments brouillent plutôt notre perception de Bobby. Le discernement du lecteur est d’autant plus mis à mal que Bobby est le narrateur et qu’il est particulièrement persuasif. Dès lors, on ne doute pas de sa bonne foi lorsqu’il nous raconte ses virées nocturnes sous l’apparence d’un loup-garou.
Ainsi La Nuit du sang n’est ni un livre clairement fantastique décrivant la solitude d’un lycanthrope assoiffé de sang, ni un roman décryptant la dérive psychologique d’un tueur en série complètement désaxé. La Nuit du sang c’est un peu les deux. D’ailleurs, par respect vis-à-vis de son choix, La Nuit du sang fait l’impasse sur les transformations et les descriptions d’une bête éclairée par un rayon de pleine lune. Le titre original, the Nightwalker, soit « celui qui marche la nuit, est sans doute plus à propos, mais le titre français évite heureusement d’influencer le lecteur.
Il n’en reste pas moins passionnant de partager la triste descente aux Enfers de Bobby, d’autant plus que l’écriture est particulièrement efficace. Bien que l’approche de l’auteur soit quelque peu psychologique, le roman n’est jamais pompeux ou barbant. Bien au contraire, il apporte des éléments de réflexion sur ce qui crée un monstre, et éventuellement, qui sait, un lycanthrope.
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La nuit du sang
Titre original : The Nightwalker (1979)
Auteur : Thomas Tessier
Editeur France : J’ai Lu (1989 et 1996)
n° ISBN : 2-277-22693-9
Traducteur : Patrick Marcel
La liberté accordée par HBO enthousiasme Anthony Hickox qui livre un film musclé, riche en action et échanges de tirs, fortement inspiré de sa rencontre avec À toute épreuve de John Woo deux semaines avant le tournage. En effet, la claque est telle que le réalisateur revoit sa copie et en particulier le story-board pour réécrire les scènes à l’aura de ce que produit alors le nouveau maître du film d’action en ce début des années 90.
Max, flic, est témoin de la mort de son collègue Jim lors d’une intervention. Mais, quelque temps après, Jim revient, en parfaite santé de surcroît. Il est cependant différent : plus agressif et doté d’une force surhumaine. Quelques jours plus tard, Jim décède d’une balle dans la tête, une balle en argent. C’est alors que Max fait la rencontre d’un groupe de policiers radicaux, fanatiques de justice, qui s’injectent un sérum afin de décupler leur force et de débarrasser la ville de ses éléments perturbateurs. Max refuse au départ de faire partie du groupe mais finit par être désigné volontaire…
Pour éviter que l’aspect effrayant de la nature humaine disparaisse sous des prothèses comme dans la plupart des films de loup-garou, Full Eclipse fait le choix de la sobriété en termes de prothèses. Ainsi, à l’état animal, les personnages restent reconnaissables, même si les maquillages tentent, malgré tout, de s’inspirer de ceux, plus lourds, qui étaient appliqués sur le visage d’Oliver Reed dans La Nuit du loup-garou de Terence Fisher en 1961.
Les effets spéciaux accompagnant les transformations des lycanthropes sont également limités. Le film fait donc l’impasse sur les coûteuses métamorphoses chères à Hurlements ou au Loup-garou de Londres. Le budget limité d’un téléfilm pour le câble est peut-être aussi une explication pour ce choix, d’autant plus que le film n’hésite pas à faire appel au morphing pour matérialiser la transformation en loup : un effet bon marché, déjà démodé à l’époque.
Le mythe du loup-garou semble de toute manière ne pas être le souci du scénariste qui considère le métrage plutôt comme une œuvre traitant du problème de la drogue et de ses effets destructeurs puisque les loups garous de Full Eclipse utilisent un sérum pour acquérir une force surhumaine.
L’idée n’est pas nouvelle puisqu’elle avait déjà été appliquée aux vampires, mais elle s’avère particulièrement bien traitée par Anthony Hickox. Sous sa patte, le film évolue comme un film de super-héros puisque le réalisateur est fan de comics. Ainsi, la ressemblance de Mario Van Peebles (New Jack City – 1991) avec le personnage de Wolverine des X-men est tout sauf fortuite.
Intéressant est également le traitement accordé au méchant : Garou (Bruce Payne). Non seulement il ne subit plus sa malédiction, cherchant même à la contrôler, mais il l’exploite même pour protéger ses concitoyens des malfrats à l’instar d’un Inspecteur Harry.
Pour le reste, le film respecte les us et coutumes du genre puisque nos néo loups garous craignent les balles en argent et sont dépendants de la pleine lune pour se transformer. Le thème de l’animalité et de la sauvagerie est également bien présent avec une certaine violence dans les meurtres.
Le film de loup-garou connaissait un regain d’intérêt au début des années 1990 en raison du film hollywoodien Wolf. Même si le film dans lequel Jack Nicholson incarne la bête s’avère plutôt décevant, ce n’est pas le cas de Full Eclipse.
USA – 1993 – Réalisation : Anthony Hickox – Distribution : Mario Van Peebles, Patsy Kensit, Bruce Payne, Tony Denison, Jason Beghe…
Flic
ivre le jour, loup-garou la nuit… Telle est l’idée farfelue que
les auteurs de Wolfcop soumettent aux jurés canadiens du concours
Cine-Coup. Contre toute attente, ceux-ci répondent : « chiche ! »
et confient un million de dollars canadiens à Lowell Dean afin qu’il
puisse accoucher d’une série B trash de 80 minutes, dotée de
scènes et de personnages grotesques.
Lou
Garou, policier, se réveille comme tous les matins avec la gueule de
bois. Comme d’habitude, impossible de se souvenir de ce qui s’est
passé la veille, et en particulier comment la jeune femme nue comme
un ver qui dort à ses côtés a pu atterrir dans son lit. Mais il
n’a pas le temps de se poser de questions, une nouvelle journée à
protéger la veuve et l’orphelin commence… Après une
intervention qui l’emmène dans la forêt, Lou se réveille de
nouveau le lendemain sans savoir ce qui s’est passé la veille mais
cette fois-ci, son trou de mémoire n’est pas dû à sa
consommation excessive d’alcool… Sur son torse il trouve un
pentagramme, et le voilà maintenant assailli de souvenirs
incompréhensibles. Très vite, il subit sa première transformation.
Avec l’aide de Willie, un excentrique mais son seul ami, Lou se met
en quête du responsable de sa nouvelle condition.
Difficile
de ne pas penser aux personnages improbables des films trash de la
société Troma (The Toxic Avenger, Atomic College…) lorsque Lou
Garou vomi le contenu de son estomac devant sa voiture de patrouille
avant de se rendre tel un somnambule à son travail, sans jamais
s’arrêter en route malgré les innombrables actes répréhensibles
dont il est témoin. Le personnage est interprété par Leo Fafard et
on comprend pourquoi le réalisateur Lowell Dean a écrit le rôle
pour lui. En effet, ce brun ténébreux, poilu et cynique, incarne à
merveille ce policier immoral.
L’humour
ras-des-pâquerette ne contredit pas la première impression. Parmi
les scènes les plus emblématiques, citons celle permettant au
spectateur d’assister aux exploits sexuels de « Dirty Hairy »
avec une conquête déguisée en petit chaperon rouge. Quant à la
transformation de Lou en loup garou, elle est unique en son genre ;
la métamorphose intervient alors que le wolfcop est en train de
soulager sa vessie. Son corps se transforme alors en une créature
immense ; même la taille de son pénis s’adapte à sa
nouvelle carrure.
Les
effets spéciaux sont bricolés à la main comme il se doit dans un
film de la trempe de Wolfcop. Ceux-ci ne sont pas toujours parfaits,
mais ne diminue en rien le plaisir que procure le film. Gore, Wolfcop
n’est pas non plus avare en démembrements et autres visages
déchirés.
Peut-être que le film ne se vautre pas suffisamment dans la bouffonnerie. Ainsi, Wolfcop pourrait laisser le spectateur sur sa faim s’il s’attend à un délire total. La thématique même du film du flic loup-garou n’est, par exemple, pas tant exploitée que cela et les passages durant lesquelles Lou corrige les malfrats une fois transformé en créature invincible sont assez rares. Quoi qu’il en soit, Wolfcop s’avère un produit divertissant, cohérent et honnête, trouvant une balance juste entre action, drame, humour et horreur, tout en mettant cependant l’accent sur ces deux derniers points.
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Canada – 2014 – Réalisation : Lowell Dean – Distribution : Leo Fafard, Amy Matysio, Jonathan Cherry…
Le loup-garou de Washington, est une satire inspirée par le scandale du Watergate qui défraya la chronique dans les années 70.
Le scandale du Watergate débute en 1972 lorsque des cambrioleurs sont arrêtés dans les locaux du parti démocrate à Washington. Alors que le FBI laisse traîner l’enquête, le Washington Post met en évidence les liens des cambrioleurs avec la Présidence et les financements irréguliers de la campagne de Richard Nixon. Ce dernier est réélu en 1972 mais la machine est en route et des cas d’obstruction à la justice et d’abus de pouvoir sont révélés. Lorsqu’un système d’écoute dans la Maison-Blanche est rendue public, l’implication du Président devient évidente et le Congrès engage alors une procédure visant à la destitution du chef de l’État.
Dans le Loup-garou de Washington, Jack Whittier est un journaliste qui se trouve en Hongrie avec Giselle la fille du président américain avec qui il a une affaire. En route pour l’aéroport, ils tombent en panne d’essence. Jack part chercher de l’aide. Lorsqu’il revient bredouille, il découvre Giselle menacée par un loup. À l’aide de sa canne ornée d’un embout en argent, il parvient à tuer l’animal qui se transforme en être humain. Au village, une femme explique à Jack qu’il a en réalité tué son fils hantant la lande les soirs de pleine lune une fois transformé en loup-garou. Elle lui tend une amulette qu’il doit désormais toujours porter sur son cœur afin de ne pas subir le même sort que sa victime. En effet, Jack a été blessé par la créature lors de la lutte. Bien évidemment, Jack ne prend pas suffisamment au sérieux les avertissements de la vieille dame et perd le fétiche. Un mois plus tard, la malédiction se réalise alors que Jack travaille pour le gouvernement des États-Unis auquel il doit redorer l’image public ternie à la suite d’un scandale. Il essaie de faire comprendre à tout le monde qu’il n’est plus l’homme de la situation mais personne ne l’écoute puisque les Black Panther sont considérés responsables et un afro-américain a déjà été arrêté pour les crimes perpétrés par Jack…
Le thème de la lycanthropie placée dans le contexte politique américain est intéressant mais s’avère finalement un simple prétexte scénaristique puisque peu usité. Quant aux effets de transformation, ils ne révolutionnent pas le genre en appliquant les techniques utilisées trente ans plus tôt dans les films de l’Universal. L’irruption d’une bohémienne pour expliquer à Jack la malédiction dont il est victime fait directement référence au Loup-garou (1941). Dans le film de George Waggner une bohémienne expliquait déjà le processus à Lon Chaney Jr. alias Larry Talbot, après que son fils, Bela Lugosi, l’ait mordu.
Satire, le film utilise avant tout les clichés et coutumes du genre horrifique pour se moquer de la politique et du style de vie américain. Par exemple, le personnage de Jack, américain typique, paraît terriblement imbu de lui-même lorsqu’il est attaqué par un loup en Hongrie et qu’il se rend compte que personne ne se met en quatre pour lui venir en aide.
Malheureusement, le Loup-garou de Washington ne parvient qu’à de très rares moments à être convaincant. La faute en incombe à une mise en scène peu inspirée. En définitive, les scènes comiques sont plus gênantes que drôles. On peut citer par exemple cette scène où Jack joue au bowling avec le président des États-Unis. Ce dernier ne cesse de lui assurer son soutien et sa confiance pendant que Jack, lui, se débat avec la boule et ses doigts coincés à l’intérieur. Dean Stockwell est très bien, mais ce n’est pas drôle car on ne voit pas ce que cette scène vient faire là.
À cela, il faut ajouter des dialogues qui n’ont pas de sens, en particulier lorsque s’exprime le Président, incapable de faire une phrase complète. Bien que son idiotie soit rationnelle dans une satire politique, l’austérité avec laquelle ses discours sont déclamés laisse à croire que le film est en réalité très sérieux.
Le Loup-garou de Washington s’essaie parfois également au trash en témoigne cette scène où Jack découvre un laboratoire où opère un scientifique fou, nain, créateur de vie artificielle. C’est trop surprenant, en particulier dans un film dont la mise en scène est si austère.
Cependant, de ce décalage étrange entre sincérité et humour involontaire nait une sorte de fascination qui rend le Loup-garou de Washington irrésistible, à l’instar d’autres films ratés comme The Room de Tommy Wiseau (2003) par exemple. Ainsi, pour les amateurs de navet, Le loup-garou de Washington est assurément un incunable.
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USA – 1973 – Titre original : The Werewolf of Washington – Réalisation : Milton Moses Ginsberg – Distribution : Dean Stockwell, Katalin Kallay, Henry Ferrentino…
Parmi les acteurs du cinéma Bis italien, Rino di Silvestro, réalisateur de La louve sanguinaire, fait partie des plus opportunistes, ne reculant devant aucun scrupule pour flatter les instincts les plus salaces du public Par exemple, en 1973, il tâte du film de femmes en prison avec La vie sexuelle dans une prison de femmes. Un an plus tard, il touche à la prostitution avec Prostituzione. Faire de l’argent avec l’une des pires périodes de l’humanité ne le dérange pas non plus comme en atteste Les déportées de la section spéciale SS qu’il commet en 1976. En 1984, avec À seize ans dans l’enfer d’Amsterdam, il récidive avec un sous-produit graveleux de Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… (1981).
Il ne restait donc plus que l’horreur transalpine que Rino di Silvestro n’avait pas encore béni… C’est chose faite en 1976 avec La Louve Sanguinaire. Bien sûr, cela ne peut naturellement pas se faire sans une bonne dose d’érotisme et de touffes pubiennes cadrées en plan serré.
Le film va droit au but et, dès le générique, les noms ainsi que les différents postes occupés par l’équipe technique s’affichent alors que la jolie Annick Borel danse nue comme un ver sous un rayon de lune. Ses avantages sont parfaitement mis en valeur par la caméra qui ne cesse de se rapprocher de plus en plus près, à un point tel, qu’on se demande si l’on ne va pas finir par carrément pénétrer dans son vagin. Heureusement, l’actrice française née à Besançon en 1948 tombe d’épuisement avant que l’irréparable ne se produise. S’en suit des contorsions puis, une transformation en loup-garou. Le maquillage se limite à du fard à paupière sombre, des touffes de poils de-ci de-là, un museau de chien, des crocs en plastiques et des mamelons surdimensionnés.
La transformation de l’ancêtre de Daniela en loup-garou est en fin de compte la seule métamorphose du film puisque cette dernière est en réalité un lycanthrope dans le sens clinique du terme. Ainsi, Daniela ne se transforme pas physiquement en loup ; tout se passe dans sa tête…
Daniela, fille d’un comte, a été agressée sexuellement par un déséquilibré à l’âge de 13 ans. Désormais, Daniela est une jeune femme, mais aujourd’hui encore, elle souffre de ce qui lui est arrivée adolescente. Ainsi, dans ses rêves, Daniela s’identifie à son ancêtre qui, deux siècle plus tôt, fût brûlée sur le bûcher pour lycanthropie. Lorsque sa sœur débarque soudainement dans le manoir familial avec son beau fiancé, Daniela est troublée sexuellement. Dès lors, elle sombre dans une folie meurtrière héritée de son aïeul, et les nuits de pleine lune prennent une teinte rouge vif.
À première vue décevant pour les fans de loup-garou, le parti pris du film s’avère finalement intéressant. En effet, rares sont les œuvres à aborder la lycanthropie sous un angle pathologique en préférant s’intéresser au traumatisme subit par Daniela à cause de l’inconscience masculine. Un traumatisme dont Daniela va se servir pour punir les hommes, quasi tous des salauds dans le film.
Tout cela est rendu crédible grâce à la performance de la jolie Annick Borel. Son jeu est étonnamment juste et très vite, elle attire l’empathie du public.
La louve sanguinaire dispose également d’une atmosphère étrange et inquiétante. La plupart du film se déroule dans le manoir du père de Daniela. Isolé, sombre, la demeure familiale est bordée par une forêt et non loin se trouvent de dangereuses falaises ; le lieu de villégiature de Daniela semblent finalement bien peu enclin à l’aider à trouver la quiétude nécessaire pour retrouver la raison.
Rino Di Silvestro est sans aucun doute l’autre artisan de la qualité du film. En particulier, parce que La louve sanguinaire ne souffre d’aucun temps mort, le réalisateur ponctuant régulièrement son film de scènes érotiques. Ainsi, le spectateur est toujours gratifié de sa patience, même après avoir dû subir des analyses pseudo-scientifiques sur la psychologue déviante de Daniela. Mieux encore, vers la fin du métrage, le film prend clairement la direction d’un autre genre du cinéma populaire en flirtant avec le rape and revenge.
Avec tous ses atouts, un peu de gore, beaucoup de nudité, un scénario intéressant, des décors et une atmosphère envoûtants, La louve sanguinaire s’avère en réalité un film fort agréable.
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Italie – 1976 – Titre original : La
Lupa mannara – Réalisation : Rino Di Silvestro – Distribution :
Annik Borel, Howard Ross, Dagmar Lassander, Tino
Carraro…
Cet article est diabolique ! Ne le lisez pas si vous n’avez pas encore vu le film
Curieuse, rêveuse, l’héroïne de la Compagnie des loups, Rosaleen, est naturellement plus attirée par les loups et les mystères qu’ils recèlent que par la vie rugueuse de paysanne qui lui est promise par son soupirant de jeune voisin.
Pourtant sa grand-mère la met en garde : le plus horrible des loups se cache chez l’homme. Et les belles manières dont fait preuve l’étranger rencontré dans les bois ou la noblesse dont se prévalent les riches convives d’un banquet ne sont que tromperies manigancées afin d’abuser de la naïveté et de l’inexpérience des jeunes filles.
Mais l’adolescente à la mine boudeuse est arrivée à cet âge où les loups, héros de ces contes moralisateurs qui la terrifiaient enfant, aujourd’hui la fascinent et l’incitent à braver les interdits inculqués par les adultes.
Rosaleen va donc faire fît des avertissements de son aïeule. Plutôt que de rejeter la créature qui a dévoré sa grand-mère, elle s’apitoie sur la bête. Et finalement, Rosaleen s’enfuit avec le loup. Ainsi, en choisissant la compagnie des loups, Rosaleen quitte l’enfance et la peur pour laisser s’affirmer une sexualité triomphante.
L’adaptation de deux nouvelles d’Angela Carter
Dans les années 70, l’écrivaine Angela Carter s’était spécialisée dans la réécriture de contes avec un point de vue féminin. Lorsqu’elle rencontre Neil Jordan, celui-ci vient de rencontrer un succès important avec son premier film, Angel (1982). Elle lui propose d’adapter une de ses nouvelles en court-métrage. Mais le futur réalisateur d’Entretien avec un vampire entrevoit un développement plus ambitieux des écrits de la romancière. En conséquence, le film adapte plusieurs contes et peut donc paraître quelque peu décousu, d’autant plus que la Compagnie des loups n’hésite pas à les intégrer sous la forme d’histoires narrées au sein même d’un rêve. Ce côté quelque peu surprenant ou brouillon est cependant vite balayé par la richesse du propos du film, ainsi que par ses nombreuses qualités visuelles.
Une esthétique proche de l’univers gothique de la Hammer
Les somptueux décors réalisés par Anton Furst (Alien) sont réalisés en studio et accentuent l’aspect irréel des lieux où se déroule l’action, évoquant l’univers des contes. Ainsi les décors reproduisent villages, cimetière, forêt, changement de saisons, arbres déchirés et brume omniprésente. Chaque objet, chaque lieu et chaque personnage est à la fois étrange, inquiétant, attirant et envoûtant. Même les horribles transformations des hommes en loups sont fascinantes. Jamais écœurantes, elles s’éloignent radicalement des récents travaux effectués à l’époque par Rob Bottin et Rick Baker pour Hurlements et Le Loup-garou de Londres. En regardant Hurlement, on ne détourne pas les yeux. Bien au contraire, les maquillages émerveillent, charment, attendrissent, dans une tradition proche du merveilleux instauré par George Pal et Ray Harryhausen…
Avec ses champignons géants, ses jouets et autres objets inanimés qui prennent vie, ses personnages que l’on retrouve à la fois dans le monde réel et les rêves de la jeune fille, la Compagnie des loups rappelle également d‘autres films du milieu des années 80 exploitant une imagerie féérique. On pense ainsi au Labyrinthe de Jim Henson (1986) ou à L’Histoire sans fin de Wolfgang Petersen (1984). À l’inverse de ces deux films, la Compagnie des loups verse cependant dans un humour moins grotesque car plus noir, renvoyant aux superstitions de la grand-mère et à ses mises en garde des hommes. Au final, le film de Neil Jordon s’adresse à un public résolument plus adulte.
Source : L’Écran Fantastique
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Royaume-Uni – 1984 – Titre original : The Company of Wolves – Réalisation : Neil Jordan – Distribution : Sarah Patterson, Angela Lansbury, David Warner, Stephen Rea…
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