Hurlements V : la re-naissance représente une déception d’autant plus frustrante que le film promettait monts et merveilles avec son histoire censée se dérouler dans un somptueux château roumain au moment où sévit une effroyable tempête de neige….

Une douzaine d’hommes et de femmes, qui ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam, gagnent un week-end dans un château des Carpates.

Tout ce beau monde est plutôt sympathique, même si les personnages se montrent vraiment stéréotypés. On trouve, dans l’ordre, le petit rigolo, l’historien qui croit dur comme fer que le château a été occupé par des lycanthropes, le couple d’amoureux qui ne s’aime plus tant que ça, etc.

Au château, les invités ne sont pas complètement abandonnés. D’une part parce que deux serviteurs sont là pour s’occuper d’eux. D’autre part, un guide est à leur disposition pour attirer leur attention sur les sites de la région dignes d’intérêt. Ces derniers vont néanmoins s’avérer vite inutiles…

En effet, alors que la tempête de neige fait rage au-dehors, les touristes disparaissent les uns après les autres. Au fur et à mesure que le temps passe, on se met à penser que la fameuse famille de loups-garous, malfaisants qui ont sévi dans la région il y a cinq cents ans, n’a peut-être pas été complètement éradiquée…

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Le spectateur, pour sa part, est parfaitement informé de la situation dès la première scène du film. L’introduction a en effet vendu la mèche, le petit dernier de la famille, un bébé, était parvenu à rester en vie après l’effroyable massacre…

Or, c’est justement du descendant du nourrisson dont il est question ici. Dès lors, les révélations s’enchaînent… Non seulement le voyage s’avère complètement truqué mais, en plus, le guide a réuni tous ces protagonistes dans un seul et unique but : démasquer le descendant du loupiot…

Car, en réalité, tous les convives portent une tache sur le bras indiquant leurs funestes origines. Mais tous ne sont pas des lycanthropes…

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Dix petits loups-garous

Revisiter le thème des dix petits nègres si cher à Agatha Christie avec des loups-garous est une bonne idée. En particulier lorsque l’histoire se déroule dans un château reculé de Roumanie, en pleine tempête de neige de surcroît.

Malheureusement, en fin de compte, l’action se contente d’une ou deux pièces dépourvues de toute noblesse. On finit même par se demander si le film n’a pas finalement été tourné exclusivement en plateau…

Pourtant, parfois, les protagonistes se déplacent entre les deux pièces, révélant alors des couloirs fastueux. Sans artifice, les murs froids témoignent d’un château médiéval impressionnant. Malheureusement, au final, nous avons droit à de longues discussions peu enthousiasmantes devant un feu de cheminée.

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Une autre partie du film se déroule dans les sous-sols du château : une suite de simples couloirs sans saveur. On pourrait presque croire que Hurlements V : la re-naissance avait pour ambition d’inventer le film de couloirs avant même que ce dernier ne commence à apparaître une dizaine d’années plus tard…

Quant à la tempête de neige qui bat son plein dehors, elle se montre finalement bien peu convaincante sur la durée… Après la mort de la première victime, attaquée par le loup-garou sortant brusquement de la neige, les flocons de neige dégénèrent en lointain souvenir. Autant dire que l’effet huis clos ne fonctionne pas du tout.

En ce qui concerne les effets spéciaux, nous n’aurons même pas droit au minimum syndical. En effet, les transformations sont aux abonnés absents durant toute la durée du film.

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Quant au loup-garou, le costume semble recyclé d’un précédent épisode de la série. Le quatrième peut-être, puisqu’il ressemble à ceux utilisés lors de la séquence de l’église en feu…

Enfin, les protagonistes ne vous diront rien du tout. Parmi eux, on retiendra cependant la présence de Clive Turner… Quelques années plus tard, il commettra l’irréparable en produisant et en réalisant le septième opus de la saga.

Howling V: The Rebirth – Grande-Bretagne – 1989 ; Réalisation : Neal Sundstrom, interprètes : Philip Davis, Victoria Catlin, Elizabeth Shé, Ben Cole, William Shockley, Clive Turner…

Bande annonce


Article signé André Quintaine
Avec L'Écran Méchant Loup, je vous propose de vous plonger
dans la filmographie des films de loups-garous.
D'autres blogs où je suis actif :
ThrillerAllee pour le cinéma de genre allemand.
Sueurs Froides pour les films de genre et d'auteur subversifs.