Au sommaire du numéro 37 de Sueurs Froides :
Val Lewton, Nancy Drew, Ulli Lommel, Flower and Snake, Leprechaun, Patrice Herr Sang, Marian Dora.

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Loup-garou contemporain

Wolf Hollow (2023) – Pour tuer le temps


USA - 2023 - Mark Cantu
Interprètes : Felissa Rose, Lynn Lowry, Hannah Fierman, Robert Bess, Valena Zitello, Angel Nichole Bradford, BJ Mezek, Brett C. Persson

Depuis 2008, Mark Cantu collectionne les films fauchés, se démarquant néanmoins par leurs sujets ambitieux… Now Hiring (2014) catapulte sur le devant de la scène un super-héros sans super pouvoir. Echo (2008) tend vers le thriller horrifique en profitant d’un scénario tortueux. L’intimiste Night Zero (2018) se déroule après une catastrophe causée par les zombies… Autrement dit, le bonhomme s’est familiarisé dans le domaine de la production de films aux budgets défavorisés. Et Wolf Hollow lui permet d’engranger de nouveaux points d’expérience…

Sur les conseils du mystérieux Ray, une équipe de cinéastes s’installe dans une région forestière reculée de Pennsylvanie. Bien sûr, Ray n’a informé personne du passé traumatique de la région, théâtre d’un massacre sanglant quelques mois auparavant. Les locaux, pour leur part, espèrent redorer l’image de la ville en accueillant les artistes. Parmi les autochtones, Bart aspire à mettre au clair les différends qui ont poussé son jeune frère Ray à tourner le dos à la famille, mais aussi certaines différences…

Ces différences se réfèrent naturellement à une malédiction ancestrale et familiale. Sur ce point, le loup-garou de Wolf Hollow se pare d’un costume suffisamment chouette pour être signalé. En outre, la réalisation de Mark Cantu gomme plutôt bien les imperfections des effets spéciaux, comme le manque d’animation du faciès de la créature. Au final, on profite donc pleinement des apparitions du monstre, passablement généreuses et réservées à la toute fin du métrage.

Wolf Hollow (2023) – Pour tuer le temps
Wolf Hollow (2023) – Pour tuer le temps

Mark Cantu ne prend peut-être pas assez de temps pour présenter ses personnages, et un peu trop à essayer d’expliquer les diverses implications du scénario alors qu’on a vite compris les tenants et les aboutissants.

Cela dit, l’interprétation s’avère assez bonne, tout comme les décors et l’ambiance convenablement crédibles. Wolf Hollow ne connaît pas vraiment l’ennui non plus. D’une part, le film ne dure que 80 minutes. D’autre part, le scénario suit une cadence correctement soutenue, de surcroît appuyée par quelques effusions de sang.

Nul besoin, en outre, d’attendre trop longtemps avant qu’il ne se passe quelque chose. Après la courte introduction, la suite se montre à peu près convaincante avec un tempo passablement entretenu tout au long à l’aide de sous-intrigues. D’ailleurs, cette histoire de famille de loups-garous dont les membres se sont éloignés à la suite d’un drame se révèle relativement originale… Il faut le dire, le manque d’argent, la bonne tenue générale ainsi que le refus de faire appel au numérique génèrent une sympathie courtoise à l’endroit du produit final.

Mais, il est temps d’en venir au coeur du problème maintenant que tous les synonymes de l’adverbe « plutôt » ont été épuisés.

Car, au bout du bout, « plutôt » s’avère effectivement un mot qui définit précisément Wolf Hollow…

Plutôt, un mot passe-partout qui exprime une préférence. Par exemple : J’irais plutôt au McDonald qu’au Quick. Ou encore : Il est plutôt pas mal le cadeau que tu m’as offert à Noël… Autrement dit, l’adverbe exprime une distinction entre deux propositions moyennement excitantes. En effet, qu’il vienne d’un fast-food d’origine américaine ou française, un hamburger reste de la malbouffe. Quant au cadeau presque-pas-mal offert à Noël dernier, on sait très bien qu’il va se retrouver sur un marketplace en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire.

Bref, Wolf Hollow est un film pas mauvais, mais pas bon non plus. Le genre de divertissement qu’on regarde pour passer le temps en attendant la fin.

Wolf Hollow (2023) – Pour tuer le temps
Wolf Hollow (2023) – Pour tuer le temps

Le fond du métrage, franchement quelconque, explique peut-être pourquoi Wolf Hollow échoue à se distinguer. En effet, durant ses 80 minutes, l’ouvrage peine à tirer son épingle du jeu en proposant quelque chose d’original, subversif ou même surprenant. La banalité ambiante se manifeste également dans les références culturelles parfaitement conventionnelles… Se voient ainsi citées de grosses productions hollywoodiennes comme Last Action Hero (1993), Il faut sauver le soldat Ryan (1998) ou Le Secret de Brokeback Mountain (2005)… Des clins d’oeil visant clairement Madame et Monsieur Tout-le-monde. L’intervention d’un pyrotechnicien cynique versant dans un humour plus gênant que drôle et YouTubeur à ses heures perdues finit de hisser le film à la hauteur des platitudes de son époque.

Comme pour contredire cette bien vilaine pique, Wolf Hollow se permet néanmoins de rassembler à l’écran des acteurs que les passionnés de fantastique connaissent bien et même apprécient. En particulier la diva vieillissante incarnée par Lynn Lowry qui en aura certainement troublé plus d’un au moment de découvrir le Frissons de David Cronenberg en 1975. Felissa Rose figurait, pour sa part, au casting de Massacre au camp d’été en 1983. Dès lors, même si la soupe servie s’avère plutôt fade, c’est avec plaisir que l’on retrouvera ces stars du fantastique d’hier, mais aussi d’aujourd’hui puisque l’on peut également apercevoir Hannah Fierman qui s’était illustrée dans le premier V/H/S de 2012.


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Article signé André Quintaine
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