Another WolfCop (2017) – Une séquelle au niveau de l’original

En 2014, la sortie de WolfCop se révèle une agréable surprise. En effet, avec son personnage haut en couleur de flic lycanthrope et alcoolique doté d’un humour ras-des-pâquerettes, le film de Lowell Dean génère une bonne ambiance, tout en bousculant les codes d’un mythe vieux comme le monde. Le sang neuf injecté au genre s’avère même suffisamment rafraîchissant pour ne pas faire de cas des quelques approximations qui parsèment le métrage. En 2017, c’est donc presque logiquement que les mésaventures de Lou, désormais mascotte de la ville, connaissent une suite avec Another WolfCop…


Cette fois-ci, le bonhomme doit combattre un millionnaire excentrique et extra-terrestre… Rien de très original, d’ailleurs, le titre annonce d’emblée l’absence de volonté de révolutionner quoi que ce soit (pour les non-anglophiles, Another WolfCop signifie : un autre WolfCop).
Avant de s’offrir la suite, revoir l’original ne sera toutefois pas un luxe. Lowell Dean dédie clairement la séquelle aux fans du premier film. Ainsi, les novices qui le découvrent, devraient se sentir un peu perdus, puisque peu d’efforts ont été réalisés pour brosser les principaux protagonistes de l’affaire. Or, si le scénario ne présente pas de difficulté majeure de compréhension, les personnages, en revanche, constituent l’un des éléments les plus singuliers de WolfCop. Dès lors, entrer dans l’histoire sans connaître le background de nos joyeux boute-en-train, c’est un peu comme manger un hot-dog sans ketchup : on perdrait toute la saveur du casse-croûte.


C’est pourquoi, avant de savourer cet en-cas, il est préférable d’avoir déjà été mis en contact avec les énergumènes de WolfCop premier du nom. Parmi eux, on trouve Willie, l’acolyte avide de bons mots qui fait office de joyeux luron. Cette fois-ci, le bonhomme se retrouve affublé d’un drôle de parasite un peu trop collant et bavard à son goût. Tina, pour sa part, est une collègue de Lou qui veille sur lui. Éprise de justice, elle incarne le personnage le plus sérieux du métrage. C’est pourquoi elle doit constamment remonter les bretelles de son coéquipier qui fait preuve de trop d’impulsivité dès lors qu’il s’agit de mettre les voyous derrière les barreaux… Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle Dirty Hairy dans les locaux du petit commissariat de la ville…
Another WolfCop fait beaucoup d’effort pour montrer qu’il ne se prend pas au sérieux. Ainsi, la musique se met au diapason avec une bande son très « Rock’n’roll baby », les effets spéciaux fabriqués à la main sont chouettes et l’ensemble des protagonistes fait les pitres, exagère son jeu, débite plus de punchlines que de répliques. On agit avant de réfléchir, ce qui donne des passages qui se veulent drôles. Ce n’est pas toujours le cas, mais l’humour omniprésent apporte une bonne humeur plutôt communicative… Même lorsqu’il n’est, ni de bon goût, ni très original, car déjà utilisé lors du premier volet, à l’instar de ce plan moyen de Lou, cul-nu, révélant un pénis démesuré.


Loweel Dean livre ainsi une comédie fantastique au mauvais goût assumé, mais cohérente avec le niveau intellectuel des personnages du premier opus et donc, de toute évidence, aux attentes du spectateur. Le scénario préfère enchaîner les idées les plus farfelues les unes derrières les autres. Ainsi, des cyborgs sanguinaires font un massacre dans un club de strip-tease, Lou s’envoie en l’air avec une louve-garou, des aliens décident d’envahir la Terre en élimant la race humaine à l’aide d’une marque de bière…
L’ennui ? Connaît pas dans Another WolCop ! L’important est de continuer sur la lancée du premier. Au point que le film fait presque abstinence en matière de grand méchant. Celui-ci intervient essentiellement dans la dernière demi-heure, permettant alors au métrage de se montrer fidèle à l’héritage Troma, toujours friand de se moquer des industriels véreux… Ici, c’est un clone d’Elon Musk promettant un avenir radieux à l’humanité alors qu’il ne pense qu’au bien-être de ses amis aliens. Sympathique, la critique ne fait preuve d’aucune subtilité, en particulier lorsque les personnes contaminées se mettent à vomir dès que l’hymne canadien raisonne.
Ce n’est pas très fameux, mais, au final, ce feel good movie qu’est Another WolfCop ne paraît pas totalement inutile et on se dit qu’on ne refuserait pas une deuxième séquelle.
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