Au sommaire du numéro 37 de Sueurs Froides :
Val Lewton, Nancy Drew, Ulli Lommel, Flower and Snake, Leprechaun, Patrice Herr Sang, Marian Dora.

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Loup-garou contemporain

Wolves – qu’on aurait tant aimé voir franchisé


France, Canada - 2014 - David Hayter
Interprètes : Lucas Till, Jason Momoa, Merritt Patterson, Stephen McHattie, John Pyper-Ferguson, Melanie Scrofano, Janet-Laine Green...

Sacrée surprise que Wolves qui démontre une fois de plus que les apparences peuvent parfois être bien trompeuses… Ainsi, le film a le don d’agacer dès le départ avec son ado mal dans sa peau qui cumule toutes les réussites. Non seulement il est beau comme un camion mais, en plus, à son bras, se tient la fille la plus sexy des environs, ni plus ni moins. Et le bonhomme s’illustre comme un diable dans l’équipe de football du bahut, bien sûr… Dès lors, au bout de trois minutes chrono, on se dit que Wolves part sur des chemins tellement banalisés qu’on se demande si on a envie de voir la suite… Mais le réalisateur se reprend dès que le générique de début a fini de défiler et nous livre, au final, une série B fantastique très agréable…

Wolves – qu’on aurait tant aimé voir franchisé
Wolves – qu’on aurait tant aimé voir franchisé

Cayden se voit forcé de fuir sa ville natale après avoir assassiné ses parents de la manière la plus effroyable qui soit. En effet, le garçon a littéralement mis en charpie ses géniteurs… L’originalité de l’affaire réside dans le fait que le fiston a perpétré l’abominable sous la forme d’un loup-garou… Pour Cayden, sa condition d’hybride est également une révélation ! À la recherche de ses racines, il débarque à Lupine Ridge. Drôle de nom, n’est-ce pas ? Hé ben, pas tant que ça, nul hasard dans l’affaire. En attendant d’y voir plus clair, Cayden s’amourache de la jolie Angelina. Seul problème : la jeune femme est déjà promise à Connor, naturellement le chef de la meute…

À la tête de ces loups-garous, on trouve Jason Momoa qui deviendra l’héritier de l’Atlantide dans Aquaman (2018). C’est peu dire qu’il fait ici une belle impression. Ses yeux doux contrastent de manière intéressante avec sa carrure de déménageur. Le bougre se montrera d’ailleurs sans pitié pendant une bonne partie du film. Néanmoins, le scénario réserve un joli retournement de situation, lui permettant d’adoucir son personnage.

Wolves – qu’on aurait tant aimé voir franchisé
Wolves – qu’on aurait tant aimé voir franchisé

Pour renforcer un casting définitivement mainstream, on trouve également au générique Stephen McHattie. Abonné aux super-héros (Watchmen : Les Gardiens, 2009), mais pas que (Nightmare Alley, 2021), le bonhomme actif depuis les années 70 (New York ne répond plus, 1975) bénéficie d’un charisme indéniable. Au sein de sa filmographie multiforme, on retiendra peut-être surtout Pontypool (2008). Un film qu’il portait littéralement sur ses épaules puisqu’il incarnait un animateur radio piégé dans son studio alors que, dehors, ses auditeurs se transformaient en zombies.

Un casting mainstream mais solide donc. Constat nullement remis en cause par la présence de Lucas Till dans le rôle de Cayden. L’acteur n’avait participé qu’à quelques séries B vite oubliées comme Dance of the Dead (2008) ou Laid to Rest (2009) avant que sa carrière ne connaisse en 2011 une belle envolée avec X-Men : Le Commencement. Là, aux côtés de Michael Fassbender et de Jennifer Lawrence, il incarne le mutant Havoc, capable d’absorber l’énergie cosmique pour la renvoyer sous forme de plasma.

Trois années plus tard, Lucas Till campe de manière crédible un loup-garou qui ne se laisse pas marcher sur les pattes. La crise qu’il connaît au début de l’histoire est un peu trop succinctement expédiée, néanmoins ses efforts pour la surmonter se révèlent suffisamment intéressants pour que l’on s’attache au bonhomme à la longue. Ainsi, après le double parricide, sa lente remontée des limbes se laisse voir avec intérêt. Le développement du personnage se montre d’autant plus crédible que notre bel héros connaîtra de nombreuses galères.

Wolves – qu’on aurait tant aimé voir franchisé
Wolves – qu’on aurait tant aimé voir franchisé

En s’appuyant sur une galerie de personnages remarquables, David Hayter, à la réalisation, livre un produit dont la qualité dépasse largement les attentes que l’on pouvait porter sur un sous-produit de Twilight. Confondre Wolves avec les innombrables dérivés du film de Catherine Hardwicke fleurissant sur les écrans dès le début des années 2010 serait même franchement réducteur. En réalité, les enjeux du passage à l’âge adulte de Cayden est bien le dernier des soucis du réalisateur, également scénariste. En effet, comme le héros est un garçon, les considérations existentielles passent à la trappe et Wolves laisse la part belle à l’action, brutale, riche en explosions, mais aussi en effusions de sang. C’est aussi simple que ça.

Et le fantastique n’est pas en reste non plus avec, en premier lieu, une atmosphère qui bénéficie de l’image glacée, bien séduisante, signée Gavin Smith (Ginger Snaps – Résurrection, 2004). Les couleurs sont franches, les scènes de nuit joliment éclairées. On se croirait dans les années 90.

Mais c’est surtout le cadre de l’action qui s’avère propice à l’étrange… Le champ de maïs, qui isole la petite ferme dans laquelle Cayden a trouvé refuge, offre effectivement une belle opportunité à Wolves d’ancrer solidement son ambiance au sein du fantastique… Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ces grandes étendues se voient souvent employées par le genre. On se remémore Les Démons du maïs (1984), Signes (2002)…

Quoi qu’il ne soit, lorsque Cayden arrive à Lupine Ridge, le rythme s’apaise et l’histoire se construit alors plus tranquillement, permettant aux sombres secrets de la bourgade d’émerger progressivement et de conserver l’attention du spectateur.

Wolves – qu’on aurait tant aimé voir franchisé

Dans ce contexte, un curieux personnage intervient à trois reprises dans le film. Au départ anecdotique, Wild Joe va se révéler de plus en plus intrigant et même devenir essentiel pour l’histoire et la grande confrontation finale.

À ce titre, les loups-garous représentent une autre bonne raison de se réjouir. Et pas seulement sur le plan visuel puisque Wolves s’offre en effet le luxe de mettre de côté les us et coutumes en vigueur pour créer une nouvelle mythologie, ni plus ni moins. Pas de balles d’argent pour détruire les lycanthropes. Pas besoin non plus de pleine lune pour se transformer. C’est ainsi que l’on apprend qu’il existe deux types de loups-garou. Ceux qui le sont depuis la naissance et ceux qui le deviennent après avoir été mordus. Ces derniers sont beaucoup moins costauds que les premiers… Cerise sur le gâteau, les loups-garous jouissent désormais d’une manière bien à eux de se soigner. Le remède s’avère bien agréable, en particulier lorsque l’infirmière se voit incarnée par la jolie Melanie Scrofano.

Sur le plan visuel, les effets spéciaux numériques sont excellents et l’apparence des loups-garous s’inscrit clairement dans la lignée de ceux de Wolfman (2010). En substance : superbe. D’ailleurs, le réalisateur est parfaitement conscient de la majesté de ses créatures, qu’il met largement en valeur dès qu’elles apparaissent à l’écran. Y compris lors du générique de fin, que l’on se surprend à regarder jusqu’au bout, rien que pour le plaisir des yeux.

Musclé, dynamique, agréable, honnête, modeste… Pas mal pour un film réalisé par un type qui se spécialisera dans le doublage de personnages de jeux vidéo. David Hayter livre ici une série B parfaitement divertissante, à l’épreuve de la critique.


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=> Wolfman (2010) – Un remake s’imposait-il ?

=> Wer (2013) – Le loup-garou de Lyon

=> The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo


BANDE ANNONCE :

Article signé André Quintaine
Avec L'Écran Méchant Loup, je vous propose de vous plonger
dans la filmographie des films de loups-garous.
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