Sueurs Froides en version papier

Au sommaire du numéro 37 : Dossier Val Lewton, Nancy Drew, Biographie de Ulli Lommel, la saga Flower and Snake, la franchise Leprechaun, entretien avec Patrice Herr Sang, Entretien avec Marian Dora.
Cliquez sur la bannière pour commander en ligne sur sinart.fr


Ou continuez votre lecture avec notre critique de...

Années 70 et 80

Ladyhawke – se chercher sans se trouver

En 1985, Ladyhawke, la femme de la nuit s’inscrit dans un courant qui voit fleurir de nombreux films d’Heroic fantasy comme Le Choc des Titans (1981), Legend (1985) ou encore Willow (1988). Contrairement à ses acolytes, Ladyhawke propose en revanche très peu d’effets spéciaux… Une économie de créatures fantastiques et de paysages féeriques qui pourra surprendre…. Et décevoir…

Gaston s’évade avec succès de la prison d’Aquila. Dans sa fuite, le garçon rencontre le mystérieux Navarre, cavalier qui porte toujours un faucon sur son bras. Bientôt, Gaston découvre la cruelle calamité qui unit le couple maudit… Tandis que la nuit, le faucon reprend sa forme humaine et devient Isabeau, une belle jeune femme, Navarre, pour sa part, revêt alors la forme d’un loup majestueux. Comment rompre cette terrible malédiction dont l’Évêque d’Aquila est à l’origine ?

Ladyhawke – se chercher sans se trouver

Rutger Hauer le taciturne

Si Ladyhawke est tellement connoté par les années 80, c’est avant tout parce que le film se compose d’un trio d’acteurs qui ont justement connu leur gloire durant la décennie.

Né aux Pays-Bas, Rutger Hauer devient une star en incarnant un réplicant dans le Blade Runner de Ridley Scott. Ladyhawke lui permet de briller une nouvelle fois sur la scène internationale avant d’enchaîner deux autres incontournables : La Chair et le Sang (1985) et Hitcher (1986). La suite s’avérera malheureusement moins glorieuse pour le Paul Newman Néerlandais, puisqu’il devra dès lors se contenter de séries B peu enthousiasmantes… Même si quelques-unes mériteraient néanmoins d’être redécouvertes, comme Le Crépuscule des aigles (1994) qui imagine un avenir où les nazis auraient remporté la guerre.

Dans Ladyhawke, Rutger Hauer propose un capitaine Navarre impénétrable. En effet, difficile de déterminer si c’est l’amour ou la soif de vengeance qui le motive. Cette ambivalence en fait un personnage sombre, même s’il peut également se montrer aimable. Dans tous les cas, le Navarre proposé par Hauer n’apparaît certainement pas comme incontestablement positif. Or, c’est ce qui fait tout son charme. Mystérieux, distant, mais avenant. Dans tous les cas, Hauer défend avec conviction son personnage, même s’il sait qu’il ne représente qu’un second choix puisqu’il remplace Kurt Russel et Sean Connery initialement prévus…

Ladyhawke – se chercher sans se trouver

Matthew Broderick le fougueux

La dureté du personnage composé par Rutger Hauer est adoucie par la présence de son jeune compagnon, contre lequel il n’hésite pas à user de la force pour le faire obéir…

La carrière de Matthew Broderick connaît une fulgurante ascension dans les années 80. Son visage devient populaire auprès du grand public dès son troisième film : WarGames (1983). La Folle Journée de Ferris Bueller (1986) le consacre comme l’un des comédiens leaders de sa génération. L’acteur connaît même une reconnaissance critique aux côtés de Denzel Washington et de Morgan Freeman en incarnant le colonel Robert Gould Shaw dans Glory (1989) qui se déroule durant la Guerre de Sécession. Après Family Business (1989), sa filmographie s’avérera cependant nettement moins intéressante.

L’association que Gaston forme avec Navarre s’avère ici surprenante. En effet, en composant un personnage vif, effronté, craintif mais généreux et doué de raison, Matthew Broderick offre un contraste intéressant avec le sombre chevalier.

Entre amour et haine, la relation qui anime les deux protagonistes masculins de Ladyhawke génère une bonne partie de l’intérêt du film. En tout cas plus que le personnage d’Isabeau…

Ladyhawke – se chercher sans se trouver

Michelle Pfeiffer créature inaccessible

Incarnée par Michelle Pfeiffer, la jeune femme, qui prend l’apparence du faucon le jour, se laisse totalement mener par le bout du bec. Que ce soit par Navarre quand elle est un animal, ou par le juvénile Gaston lorsqu’elle est humaine.

Celle qui a été trois fois nominée aux Oscars se contente d’incarner la jeune femme en péril qu’il faut sauver, certes, néanmoins son charme envoûte littéralement le film.

Avant de tomber à nouveau amoureuse d’un loup en 1994 à l’occasion de Wolf, Michelle Pfeiffer venait de séduire le public dans une excellente comédie teintée de polar signée John Landis : Série noire pour une nuit blanche (1985). Par la suite, la carrière de la belle expose une succession éhontée de chefs-d’œuvre et autres films culte, tous plus réjouissants les uns que les autres : Les Sorcières d’Eastwick (1987), Les Liaisons dangereuses (1988), Susie et les Baker Boys (1989), Batman : Le Défi (1992)…

Ladyhawke – se chercher sans se trouver

The Alan Parsons Project pour un Heroic fantasy pas comme les autres

Malgré la noirceur qui affecte le couple maudit formé par Navarre et Isabeau, Ladyhawke conserve malgré tout un ton léger, presque humoristique. Le film affiche également une nette préférence pour l’aventure, caractérisée par l’utilisation des paysages boisés et montagneux de l’Italie, ainsi que ses châteaux austères hérités du Moyen Âge.

L’un des éléments les plus insolites de cette production reste néanmoins sa musique, véritable marque de fabrique du film. En effet, rares sont les œuvres à recourir à des sons résolument modernes pour un film se déroulant durant l’époque médiévale. En revanche, comme la connexion entre les paysages et la musique ne se produit jamais réellement, il n’est pas certain que ce choix assurément courageux soit franchement pertinent.

C’est à la demande de Richard Donner que Alan Parsons et Andrew Powell se voient sommés de livrer une musique instrumentale dans la droite lignée des chansons les plus connues qu’ils ont composées par le passé au sein de leur groupe de rock progressif The Alan Parsons Project.

La bande originale, qui évoque les chansons les plus connues du duo comme Eye in the Sky ou Don’t Answer Me, se manifeste dès le générique et marque le film de son empreinte. Ses accents pop et mélodiques donnent également le ton de l’oeuvre en illustrant parfaitement une histoire d’amour tragique, mais qui se terminera bien. Par la même occasion, Ladyhawke s’érige alors en film grand public, où il n’est naturellement pas question de voir Isabeau ou Navarre se transformer dans d’atroces souffrances. Tout est nuance et suggestion car Ladyhake est avant tout une romance.

Ladyhawke – se chercher sans se trouver

Quand Richard Donner se la coule douce

Ainsi, et même si le vieux conte d’origine française s’avère assurément original, le récit reste linéaire, ne proposant pas de franches surprises. Les jours et les nuits se suivent, comme les tentatives infructueuses de l’Évêque de mettre la main sur Navarre, son ennemi juré. Pendant ce temps, Gaston joue les médiateurs entre les deux tourtereaux.

Lorsque l’on sait que le réalisateur Richard Donner était à l’époque un sacré pourvoyeur de grand spectacle hollywoodien avec des films comme La Malédiction (1976), Superman (1978) ou L’Arme Fatale (1987), on est en droit de qualifier sa mise en scène de paresseuse.

Ladyhawke pourra sembler très naïf au public actuel mas le film bénéficie néanmoins d’un charme indéniable qui lui est propre.

USA - 1985 - Richard Donner
Interprètes : Matthew Broderick, Rutger Hauer, Michelle Pfeiffer, Leo McKern, John Wood, Ken Hutchison, Alfred Molina, Giancarlo Prete, Loris Loddi...

Pour prolonger votre lecture, nous vous proposons :
The Monster Squad – sermon pour adultes

Cher lecteur, nous avons besoin de votre retour. Au choix :
=> Pour la visibilité, partagez l'article sur vos réseaux en cliquant sur les logos en dessous du titre du film.
=> Pour améliorer le référencement, laissez un commentaire en bas de l'article.
=> Pour rester en contact, abonnez-vous à la newsletter.
=> Pour soutenir financièrement notre éditeur Sin'Art, faites un don de 5, 10 ou 15 euros.

=>Vous pouvez aquérir aussi pour 8,80 € le n°37 de Sueurs Froides au format papier

Vous appréciez notre travail, c’est important pour nous motiver à continuer. Merci !


Bande-annonce :

Article signé André Quintaine
Avec L'Écran Méchant Loup, je vous propose de vous plonger
dans la filmographie des films de loups-garous.
D'autres blogs où je suis actif :
ThrillerAllee pour le cinéma de genre allemand.
Sueurs Froides pour les films de genre et d'auteur subversifs.

Lycan

Je vous propose mes articles afin de traverser la forêt en toute sécurité sans s'éloigner du chemin...

Laisser un commentaire

Campagne de don pour L'Écran Méchant Loup

Si vous le souhaitez, vous pouvez soutenir notre site dédié aux loups garous en nous offrant quelques euros.



Abonnez-vous

C'est gratuit et vous recevrez nos articles par mail.

Vous avez bien été abonné à la newsletter

Il y a eu une erreur en essayant d’envoyer votre demande. Veuillez essayer à nouveau.

L'Écran Méchant Loup will use the information you provide on this form to be in touch with you and to provide updates and marketing.
Share via
Copy link