La Furie des vampires – mise à jour gagnante

C’est avec La Furie des vampires que Paul Naschy put assurer sa carrière dans le cinéma. En effet, le succès rencontré en salle par le film de León Klimovsky fut tel que l’ancien catcheur se retrouva dans la possibilité d’endosser une bonne dizaine de fois le même rôle de Waldemar Daninsky. Par la suite, la succession de films mettant en scène l’infortuné noble subissant bien malgré lui la terrible malédiction du loup-garou ne prit fin qu’en 1981 lorsque Paul Naschy se chargea de réaliser lui-même El retorno del hombre lobo, unanimement considéré comme le meilleur film de la saga des Daninsky. Il était temps, car, la même année, Joe Dante et John Landis mirent fin à la vision romantique et gothique du loup-garou…

En ce qui concerne l’histoire dans La Furie des vampires, Elvira et Genevieve partent à la recherche de la tombe de la comtesse Wandessa, terrifiante créature de la nuit, selon la légende. Le périple des deux femmes les emmène jusqu’au château de Waldemar Daninsky qui est en réalité un loup-garou. Elles ne le savent pas, mais il vient tout juste d’être ramené à la vie par deux scientifiques inconscients. Vieil ennemi de la comtesse vampire, Daninsky ne se fait pas prier pour apporter son aide aux deux jolies étudiantes. Et c’est ensemble qu’ils mettent effectivement la main sur la tombe de la comtesse Wandessa.

Toutefois, en voulant retirer la croix enfoncée dans la poitrine du vampire momifié, Genevieve se blesse bien malencontreusement. Contre toute attente, le sang qui perle sur le squelette va même réanimer la terrifiante vampire. Waldemar, qui se transforme la nuit en loup-garou, pourra-t-il désormais aider les jeunes femmes à contrer les funestes conséquences de leur curiosité ?

Si Paul Naschy s’est senti obligé de prendre les choses en main en 1981, c’est évidemment parce que les œuvres précédentes ne répondaient pas à ses attentes de qualité. La Furie des vampires, pour sa part, paraît trois années après Les Vampires du Dr. Dracula qui contenait déjà les éléments distinctifs de la saga, à savoir le personnage du noble Waldemar Daninsky souffrant d’une terrible calamité, sa bonté d’âme séduisant systématiquement les jeunes femmes et lui permettant ainsi de se libérer de la malédiction, ses ennemis incarnés par des vampires sans foi ni loi, ainsi que son apparence une fois transformé en monstre évoquant celle adoptée par Lon Chaney Jr. à l’occasion du Loup-garou (1941).

Les bases sont donc en place dès 1968, tout comme les décors gothiques et une photographie somptueuse. Toutefois, Les Vampires du Dr. Dracula se révèle mal ficelé. En cause, un scénario incohérent et des erreurs de tournage capables de donner le fou rire, même aux plus grincheux. Dès lors, La Furie des vampires se révèle une agréable mise à jour du film précédent, même si le scénario manque toujours de moments forts capables de relancer une intrigue monotone.

L’un des atouts les plus séduisants de La Furie des vampires reste, indiscutablement, son casting féminin composé en particulier d’une Autrichienne et d’une Allemande charmantes et qui se montrent bien moins pudiques que Dyanik Zurakowska, héroïne des Vampires du Dr Dracula.

À la ville, Gaby Fuchs et son acolyte Barbara Capell s’avèrent aussi intelligentes que jolies, comme l’atteste leur méritante carrière… La première débute son parcours au cinéma en 1968 et restera fidèle à son métier de comédienne une bonne trentaine d’années avec, en point d’orgue, La Marque du diable en 1970. Après une courte période où elle se fait remarquer comme actrice spécialisée dans les rôles aux seins nus, la seconde, pour sa part, rejoindra la télévision où elle connaîtra un succès retentissant en participant à des séries pour enfants, avant de, finalement, se reconvertir en auteure de pièces de théâtre.

Par ailleurs, Patty Shepard, qui incarne la comtesse Wandesa Dárvula, dispose également d’un charisme qui ne passe pas inaperçu et qui aurait pu, peut-être, lui permettre de succéder à Barbara Steele comme reine du cinéma fantastique. Le destin en décidera autrement. À la place, on ne retiendra de sa carrière que sa contribution à Attention on va s’fâcher… (1974) où elle côtoie le duo Bud Spencer et Terence Hill. Pour La Furie des vampires, elle propose une comtesse envoûtante, dont l’impact visuel est augmenté par le choix du réalisateur de filmer au ralenti chacune de ses interventions, toutes canines dehors. Effet érotique garanti, démontrant une fois encore qu’avec León Klimovsky, on se trouve, tout de même, sur le terrain d’une autre ligue que celle de Enrique López Eguiluz, réalisateur des Vampires du Dr. Dracula.