L’aura du film de Joe Dante n’a pas empêché les dépositaires de la franchise Hurlements à plonger la série dans les tréfonds du film à petit budget et ce, dès ce Horror, la toute première séquelle.

Le film démarre juste après la mort de Karen White, abattue au moment de sa transformation à la fin du premier Hurlements. Lors de son enterrement, Stefan Crosscoe (Christophe Lee) tente de prévenir le frère de Karen, Ben, que sa sœur n’est pas morte. Il lui explique sans préalable qu’elle est en réalité un loup-garou et qu’il doit absolument enfoncer dans son corps un stylet en titane car l’argent n’est plus aussi efficace que par le passé.

Évidemment, Ben ne prend pas un seul instant au sérieux cette histoire à dormir debout. Sa petite amie Jenny, moins imperméable, prend l’initiative de garder la carte de visite de cet étrange personnage.

Horror bascule la franchise Hurlements dans les tréfonds de la série B, voire Z

La nuit, tout le monde se retrouve au cimetière… Stefan pour transpercer le corps de Karen armé avec de son stylet en titane. Ben et Jenny, quant à eux, ont la ferme intention d’empêcher la profanation du corps de leur parente.

C’est à cet instant que se produit l’inattendu : Le couple est attaqué par des loups-garous venus défendre Karen… Ben et Jenny n’ont pas d’autre choix que de reconnaître qu’ils avaient tort : la lycanthropie n’est pas une légende !

Ensemble, ils décident de partir pour la Roumanie où Stirba (Sybil Danning), la grande souveraine de l’espèce attend de recouvrer la grandeur de son espèce. Avec ses semblables, elle compte bien en faire baver à la race humaine.

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Les bénéfices engrangés par le premier opus semblent avoir étrangement disparus. En tout cas, ils n’ont pas été attribués à la mise en chantier d’une ambitieuse séquelle.

Certes, le film dispose d’un casting conséquent avec la présence de Christopher Lee. Malheureusement, le célèbre acolyte de Peter Cushing livre une prestation peu enthousiasmante. Sans doute s’élève-t-elle au niveau de son cachet… À moins qu’il n’ait tout simplement pas apprécié cette dégaine post punk des années 80 dont il est affublé dans la scène où il sort d’un concert.

L’érotisme déjà présent dans le premier opus est assuré ici par Sybil Danning dans le rôle de Stirba. Les scènes chaudes restent cependant pudiques comme en témoigne la scène d’orgie entre loups-garous. Même si elle est plutôt sage, la mini-partouze entre Sybil Danning et ses deux congénères poilus est plutôt réjouissante, bien que certains la trouveront sans doute un peu kitsch.

Quoi qu’il en soit, la nudité de Sybil Danning est bien trop peu exploitée. Le monteur semble d’ailleurs d’accord avec ce constat, comme en témoigne le générique de fin qui reprend à foison la seule séquence où la jolie demoiselle dévoile son opulente poitrine…

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Le film reprend l’idée de communauté de lycanthropes. Horror se permet même d’aller plus loin puisque la colonie voue un culte au Mal et que Stirba apparaît comme une sorte de Reine des Loups-garous. Ainsi, la lycanthropie n’est plus du tout considérée comme une malédiction.

Les transformations en loup-garou ne sont même plus aussi douloureuses, comme on peut le constater lorsque Styrba se transforme en plein coït avec ses semblables.

La hiérarchie entre les membres de la communauté et la sensualité qui se dégage des scènes de transformations ont pour résultat que Stirba et ses congénères ressemblent à une variante poilue de nos célèbres vampires. Stirba est donc une sorte de sous-Dracula, d’ailleurs, l’un de ses acolytes est dénommé Vlad…

Horror aurait, peut-être, pu tirer son épingle du jeu grâce au dépaysement que procure la partie se déroulant en Transylvanie. Malheureusement, là encore, Philippe Mora n’arrive pas à exploiter les atouts qu’il a en main.

La fête au village du pays des loups-garous est mal exploitée. Le folklore roumain, les masques, les costumes, les marionnettes ainsi que les rues pavées et les vieilles maisons n’apportent aucune valeur ajoutée au film.

Non, le point fort du métrage est résolument ailleurs… On le trouve parmi les nombreux effets spéciaux, parfois impressionnants.

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La résurrection de Stirba est des plus réussies avec ce visage qui fond au contact du feu.

Les effets gores ne sont pas en reste, comme lorsque les yeux d’un pauvre nain explosent dans de belles giclées de sang. Plus loin, c’est le visage d’un prêtre qui est malmené et détruit par une espèce de chauve-souris géante et belliqueuse.

L’un des clous du film reste ce passage durant lequel un autre nain ressemblant aux inquiétants gnomes du Phantasm de Don Coscarelli isole Christopher Lee pour l’attaquer.

Les loups-garous, quant à eux, sont peu impressionnants et ressemblent plus à des big-foots. Seule Sybil Danning et ses deux partenaires de partouze semblent avoir bénéficié d’un traitement de faveur.

Philippe Mora, dont Mad Dog Morgan avec Dennis Hopper reste en 1976 son plus important fait d’armes, livre ici une suite franchement décevante.

USA – 1985 – Titre original : Howling II: …Your Sister Is a Werewolf – Réalisation : Philippe Mora – Distribution : Christopher Lee, Annie McEnroe, Reb Brown, Marsha A. Hunt, Sybil Danning…

Retour sur le premier opus de la franchise :


Article signé André Quintaine
Avec L'Écran Méchant Loup, je vous propose de vous plonger
dans la filmographie des films de loups-garous.
D'autres blogs où je suis actif :
ThrillerAllee pour le cinéma de genre allemand.
Sueurs Froides pour les films de genre et d'auteur subversifs.