Lycanthropes et Loups-garous au cinéma

Catégorie : Contemporains Page 1 of 2

wer 00

Wer (2013) – Le loup-garou de Lyon

Le réalisateur William Brent Bell s’est fait remarquer dans le fantastique avec le décrié Devil Inside (2012) et l’intéressant The Boy (2016). Quoi qu’il en soit, à chaque fois, le metteur en scène est parvenu à moderniser des thématiques classiques tout en restant parfaitement fidèle aux conventions du genre. Il en est de même dans Wer : de la pleine Lune jusqu’aux origines roumaines, en passant par la famille qui vit esseulée dans les bois, difficile de se sentir perdu.

En France, près de Lyon, une famille est retrouvée dans la forêt, massacrée. Pour la police, il ne fait aucun doute que le coupable est un certain Talan Gwynek, un type immense recouvert de poils et vivant dans la forêt avec sa maman d’origine roumaine. Cependant, l’avocate américaine Kate Moore et ses deux adjoints, qui s’occupent de la défense du présumé coupable, sont affirmatifs : aucun être humain ne peut avoir généré les horribles blessures constatées sur le petit garçon ou le père. L’avocate se met donc en tête d’innocenter Talan. D’ailleurs, en étudiant le suspect, elle découvre que celui-ci souffre de porphyrie, une maladie qui se manifeste par une faiblesse osseuse. Cette révélation invalide l’éventualité qu’il ait pu se rendre coupable de la brutale attaque subie par la famille de touristes américains.

Wer (2013) - Le loup-garou de Lyon

Une cure de chair fraîche

En général, Wer tente de prendre l’aspect d’un faux documentaire, voire d’un Found footage même parfois. Ainsi, la caméra n’arrête pas de bouger. Une mode du début du millénaire, bien déplaisante, générant certains effets secondaires comme le mal de mer. Néanmoins, reconnaissons que les qualités du film parviennent à faire passer au second plan cet inconvénient…

D’ailleurs, Wer se révèle extrêmement agréable à regarder. L’homme suspecté d’être le loup-garou se montre incroyablement effrayant et dans le même temps touchant. Le loup-garou, quant à lui, s’avère même carrément glaçant. Grâce à un effet technique malin, William Brent Bell parvient même à rendre crédible sa puissance et surtout sa vélocité.

Les meurtres se déroulent avec sauvagerie, comme cela devrait être le cas pour n’importe quel massacre perpétué par nos amis à quatre pattes. Les résultats des carnages témoignent de leur violence, et ne nous sont pas épargnés non plus. Ils démontrent aussi l’excellence des effets spéciaux conçus par des gens de toute évidence compétents et habitués à la série B fantastique.

Wer (2013) - Le loup-garou de Lyon

Le petit monde de Wer

Pour entretenir le suspens, plusieurs intrigues se déroulent en même temps : les études consacrées à la maladie générant la transformation en loup, l’enquête afin de découvrir qui est contaminé, la corruption dans laquelle semblent tremper flics et hommes politiques.

Dans sa dernière partie, Wer se transforme en film d’action convaincant mené tambour battant. On se rend compte alors à quel point les films de série B contemporains ont perdu le sens du système D. Auparavant, dans les années 80 pour ne pas les citer, l’argent ne coulait pas à flot mais il se voyait investi là où il le fallait. Chaque franc dépensé était visible à l’écran. Dans Wer, c’est pareil… Ainsi, lorsqu’un ours surgit à l’improviste, c’est un vrai ours en chair et en os auquel on a affaire et pas un truc vaguement ressemblant composé avec Paint.

Le manque de moyens se voit quand même… claustrophobes préparez-vous… Petit, exigu, étriqué, réduit.. sont aussi des mots qui définissent Wer… Ainsi, tous les plans sont serrés, à tel point qu’on a parfois l’impression de regarder un film cinémascope recadré en 4/3… Et si le film peut sembler oppressant, ce n’est pas en raison de son atmosphère, mais plutôt parce que le cameraman filme au plus près pour éviter que l’on ne découvre que l’action ne se situe pas dans un commissariat mais dans les couloirs d’un HLM…

Wer (2013) - Le loup-garou de Lyon

Cocorico !

Comme le film se déroule en France, nous avons droit à quelques clins d’oeil humoristiques toujours plaisants quand il s’agit de recevoir des fleurs… Ainsi, lorsque l’un des protagonistes se plaint d’être malade et attribue son incommodité au dîner, son collègue lui lance un bien senti : « Oui bien sûr, c’est vrai que la France est réputée pour sa malbouffe ». Venant d’Américains, ça fait toujours plaisir.

Dans le rôle du flic imbuvable, on retrouve le Français Sebastian Roché. Convaincant, ses réparties bien senties sont balancées avec talent. Malheureusement, son personnage se cantonne trop souvent à râler, ne montrant l’étendue de sa personnalité que trop tard à la fin du métrage.

En général, on regrettera les acteurs sélectionnés qui ne génèrent pas d’identification possible avant une bonne heure de métrage. En effet, les trois compères ressemblent plus à des chanteurs de pop rock qu’à des avocats. Probable qu’ils aient plutôt été choisis pour leur carrière passée que pour leur adéquation avec le rôle.

Par exemple, la jolie A.J. Cook fait partie des Virgin Suicides tandis que Sebastian Roché s’est illustré dans Le Dernier des Mohicans et Le Pacificateur.

Il n’empêche que Wer sait divertir. Le film de William Brent Bell impressionne même, en réussissant là où beaucoup ont échoué : faire un film moderne réellement inquiétant avec un loup-garou.

USA – 2013 – réalisation : William Brent Bell ; interprètes : A.J. Cook, Sebastian Roché, Stephanie Lemelin, Vik Sahay, Oaklee Pendergast, Simon Quarterman, Alexandra Pirici, Brian Johnson, Corneliu Ulici

Bande-annonce

loups garous a1

Loups-Garous de Josh Ruben – sans Thiercelieux

Loups-Garous de Josh Ruben est l’adaptation d’un jeu vidéo en réalité virtuelle du même nom, lui-même inspiré du célèbre jeu de société Les Loups-garous de Thiercelieux.

Le nouveau shérif débarque dans le petit village isolé de Gallowston au milieu de l’hiver et découvre des villageois méfiants, voire paranoïaques, s’accusant mutuellement d’être des meurtriers, voire des loups-garous. Quelle once de vérité se cache derrière cette hystérie collective ?

Loups-Garous de Josh Ruben - sans Thiercelieux

À l’origine était un jeu de société

Peut-être connaissez ce divertissement créé en 2001 à mi-chemin entre jeu de société et jeu de cartes ? L’action se déroule dans le village de Thiercelieux où, chaque nuit des villageois se transforment en loups-garous pour dévorer d’autres villageois. Les villageois incarnés par les joueurs découvrent chaque matin la personne qui manque à l’appel. Dès lors, des débats s’ensuivent afin de démasquer les loups-garous se cachant parmi eux. Ce qui fait le sel de ce passe-temps, c’est que les joueurs incarnent différents types de villageois : la petite fille capable de regarder ce qui se passe la nuit quand les autres joueurs sont assoupis, la voyante peut connaître le véritable visage de chacun, la sorcière dispose du don de ramener un mort à la vie ou d’empoisonner un être nuisible. Et, bien sûr, il y a les loups-garous…

Ce principe de base a connu une sacrée évolution entre sa forme originelle et le film. Au point où les amoureux du jeu risque de ne pas retrouver leur loisir favori dans cette transposition cinématographique.

D’une part, le film perd le charme du cadre moyenâgeux puisque l’action s’avère transportée au présent. D’autre part, de nouveaux personnages, absents du matériau d’origine, font leur apparition…

Loups-Garous de Josh Ruben - sans Thiercelieux

Trahison en bonne et due forme

Ces protagonistes se montrent tous outrageusement stéréotypés, unidimensionnels mais surtout totalement superficiels… Du black sympa qu’on a envie d’aimer parce qu’on n’est pas raciste, à la fille juste mignonne ce qu’il faut pour être accessible au premier venu, en passant par le capitaliste cupide comme s’il pouvait en être autrement, jusqu’au couple de gais caricaturant masculinité et féminité grotesquement… aucun personnage n’inspire l’intérêt et encore moins la sympathie.

Or, l’originalité du jeu était justement l’art de la nuance… Mentir, manipuler, jouer un imposteur… Ces innovations trahissent tout simplement l’œuvre originale.

En outre, on peut légitimement s’interroger sur ce choix méprisant de faire incarner à l’écran les joueurs par des personnages non seulement ultra-stéréotypés, mais aussi singulièrement crétins.

En effet, tous sont plus ou moins stupides, pathétiques ou ridicules, habités de sentiments petits de surcroît. Le film met en avant ces caractéristiques comme s’il s’agissait de simples traits de caractères définissant personnages et individus.

Loups-Garous de Josh Ruben - sans Thiercelieux

Consommable et jetable

Ceci étant dit, Loups-Garous fait assurément le travail en termes de divertissement pur… À condition que l’on ne soit pas gêné à l’idée de s’identifier à des personnages inconsistants, bien sûr.

D’ailleurs, si, pour vous, Les Loups-garous de Thiercelieux appartient à la catégorie des jeux bavards et ennuyeux, vous serez assurément conquis par le film de Josh Ruben bien plus facilement assimilable et consommable… Jetable aussi c’est vrai.

Il est vrai que le charme du village médiéval est passé à la trappe. Mais Loups-Garous compense en situant son action en plein milieu de l’hiver. La neige ne cesse de tomber dans ce petit coin perdu de l’Amérique profonde, isolant le village du reste de la civilisation ; le huis-clos est crédible et le charme opère.

Comme le métrage s’inspire d’un jeu de société, l’ambiance est résolument festive. L’humour est omniprésent et Loups-Garous parvient à divertir agréablement son public.

Distraire est le point fort de Loups-Garous qui applique à la lettre un condensé de recettes qui ont fait leur preuve. Mais on peut aussi divertir avec une comédie un peu plus profonde comme l’a démontré Jim Cummings avec The Wolf of Snow Hollow.

Werewolves – USA – 2021 ; réalisation : Josh Ruben ; interprètes : Sam Richardson, Milana Vayntrub, George Basil, Sarah Burns, Michael Chernus, Catherine Curtin, Wayne Duvall, Harvey Guillén…

Bande annonce :

Ginger Snaps – Resurrection a1

Ginger Snaps : Résurrection – sans compromis

Le second volet de la trilogie Ginger Snaps pourrait presque se laisser voir sans prendre connaissance du premier tome. À nouveau, la saga se démarque radicalement du tout-venant en matière de film d’horreur en évitant soigneusement d’aligner les morts sanglantes les unes après les autres. Signé Brett Sullivan, monteur sur le premier opus, Ginger Snaps : Résurrection est d’abord un drame, plus qu’un film de loup-garou.

Brigitte, désormais seule depuis le décès de Ginger, a hérité de la maladie de sa sœur. Des comprimés lui permettent de ralentir la propagation de son mal-être et de retarder sa transformation en loup-garou, mais les crises sont brutales. À la suite de l’une de ces attaques, Bridget se réveille au sein d’une institution spécialisée dans le traitement des toxicomanies. Enfermée et coupée du reste du monde contre son gré, elle sympathise avec une jeune fille au point d’envisager de s’évader ensemble. En parallèle, depuis peu, une série de crimes monstrueux sont commis dans les environs de l’hôpital. Ginger s’interroge : est-elle elle responsable de ce nouveau massacre ?

Ginger Snaps : Résurrection - sans compromis

Emily Perkins n’est pas seule

Dans le film de John Fawcett, Emily Perkins personnifiait une adolescente qui rejetait violemment les mensonges et la médiocrité. Désormais, c’est une adulte. Avec ses grands yeux sombres et sa mine sinistre, elle s’efforce tout de même de lutter contre sa féminité. Elle s’est endurcie, mais elle est également plus vulnérable, puisqu’elle ne bénéficie plus du support que lui procurait Ginger, décédée. Celle-ci n’est plus qu’une voix qui lui susurre des remarques aigries à l’oreille. Une compagnie néanmoins rassurante pour notre héroïne, mais également plaisante pour le spectateur qui se réjouit de la présence de la belle Katharine Isabelle.

Ginger Snaps : Résurrection - sans compromis

Dans Ginger Snaps : Résurrection, le personnage qui donne la réplique à Brigitte est, cette fois-ci, une gamine passionnée de bandes dessinées. Encore une fois, la seule amie de Brigitte est une enfant et l’on peut aisément interpréter cette incongruité comme un nouveau refus de grandir et de quitter le monde rassurant de l’enfance. Ce personnage ambigu, interprété par Tatiana Maslany, future héroïne de la série Orphan Black, va cependant s’avérer aussi intéressant que l’était Ginger dans le film précédent tant ses motivations semblent insaisissables. Elle porte en tout cas légitimement son surnom de Ghost (fantôme)…

Ginger Snaps : Résurrection - sans compromis

Une histoire riche en idées mais sombre

La thématique de l’éveil à l’adolescence est cependant soigneusement mise de côté dans cette suite et fait place à une multitude de sujets tels la solitude lors de l’adolescence, les faveurs sexuelles exigées contre services, l’hypocrisie et les arrières-pensées… Autant de travers qui définissent l’âge adulte et qui peuvent motiver, chez toute personne saine d’esprit, le refus de grandir. Mais cette évolution est inévitable et vouloir s’en affranchir est aussi vain qu’essayer de s’opposer à une transformation en loup-garou.

Ginger Snaps : Résurrection - sans compromis

Si les effets spéciaux, excellents, sont peu nombreux et la présence du loup-garou presque anecdotique, Ginger Snaps : Résurrection demeure, quoi qu’il en soit, à la hauteur du premier opus. Cohérent, le film tourné dans un véritable hôpital psychiatrique à l’abandon illustre des motifs graves et sérieux en employant une image avare en couleurs. La description d’un monde stérile en proie à la dépression est franchement saisissante. Sans surprise, la bande son se met au diapason avec une musique électronique déprimante. Effrayant et sombre, Ginger Snaps : Résurrection n’accepte aucun compromis, jusqu’au final sordide d’une grande noirceur. Un bijou.

bande annonce

ginger snaps a1

Ginger Snaps – contre nature

La fin du précédent millénaire était une période bénie. La guerre froide appartenait à l’histoire. Le 11 septembre était inimaginable. Culturellement, internet se démocratisait et promettait liberté et connaissance. Pour être rebelle dans ces années-là, il ne reste que la fascination pour la mort. C’est le terrain que décident d’explorer les adolescentes Ginger (Katharine Isabelle) et Brigitte (Emily Perkins) dans Ginger Snaps. Fascinées pas le morbide, les deux sœurs passent leur temps à mettre en scène leur propre mort, si possible de la manière la plus terrifiante possible.

Ginger Snaps – contre nature

Angoisses adolescentes

Cette fascination pour le morbide fait écho aux événements du 20 avril 1999 lorsque deux adolescents ouvrent le feu dans leur lycée en banlieue de Denver, à Columbine. Ils exécutent treize personnes avant de se donner la mort. Plus rien ne sera comme avant après cette tuerie de masse. La première à être autant médiatisée aux États-Unis. À partir de ce moment-là, les sociétés occidentales sont envahies par la peur et la sécurité devient une obsession. On installe des caméras dans les écoles et dans les rues. On laisse entrer les policiers dans les lycées. Des exercices de prévention contre les fusillades sont organisés, donnant lieu à une sensation de peur généralisée pour des situations restant pourtant relativement rares.

Ginger et Brigitte, pourraient parfaitement être les alter ego des deux garçons auteurs du massacre de Columbine, l’un était psychopathe atteint d’un complexe de supériorité, l’autre dépressif et paranoïaque.

Les sœurs Fitzgerald sont, quant à elles, deux adolescentes marginales qui refusent de grandir, de se confronter à l’ennui que génèrent en elles leurs camarades de classe ou leurs parents. En réaction, elles s’adonnent à la marginalité et en particulier au subversif. Elles se soustraient aux flirts avec les garçons, s’habillent pour ne pas se faire remarquer, refusent la puberté, etc. C’est naturellement sur le ton de l’humour noir que leur caractère singulier est présenté, générant un élan de sympathie probablement unanime chez les spectateurs.

La situation devient cependant plus sérieuse lorsque Ginger est mordue par un loup-garou. Le résultat ne se fait pas attendre et Ginger ne reste pas asexuée bien longtemps. Ses centres d’intérêt sont également altérés… Dès lors, la jeune fille est plus intéressée par les garçons que par sa sœur. Elle fait attention à son apparence et perd peu à peu le désir de choquer son entourage. Si son corps et son attitude changent, c’est tout à la fois en raison de sa malédiction et de sa puberté. Lentement, les relations entre les deux sœurs se désagrègent…

Ginger Snaps – contre nature

Les règles, c’est pour les autres

La plupart des films à traiter les problèmes adolescents évoquent la peur d’entrer dans le monde adulte, d’embrasser une vie bourgeoise et monotone. Ginger Snaps parle aussi de ce problème mais d’une manière beaucoup plus viscérale.

Certes, la vie de classe moyenne que mènent les parents Fitzgerald dans la modeste banlieue de Bailey Downs, aux maisons ternes et identiques, est suffisamment calme et ennuyeuse pour susciter le rejet de leurs rejetons.

Mais le film propose aussi une profonde réflexion sur les carcans imposés par la société. En particulier lorsque Ginger se révolte brutalement en découvrant son futur rôle d’adulte. C’est sa mère qui lui enseigne alors sa fonction, assurant la pérénité d’une vision conservatrice des relations hommes-femmes. Il n’est alors pas étonnant de voir Ginger s’opposer à son passage à l’âge adulte, au point de refuser les changements naturels de son corps.

La mutation de Ginger en loup-garou est calquée sur les transformations liées à la puberté. C’est le sang, l’apparition des poils. Mais aussi le rayonnement : ce corps qui prend des formes pour séduire. Enfin, c’est aussi cette attirance que Ginger commence à ressentir pour les garçons. Dès lors, la puberté est logiquement vécue telle la malédiction de la lycanthropie. La mère, conservatrice, devient alors l’alter ego contemporain de la gitane du Loup-Garou de George Waggner. Elle avertit sa fille des dangers liés à sa transformation en adulte, tout comme le faisait la bohémienne pour Lawrence Talbot qui devenait, lui, un lycanthrope.

Ginger Snaps – contre nature

L’habit fait le moine

Rares sont les films de loup-garou à avoir su exploiter de manière aussi intelligente la thématique de la transformation pour retranscrire les sensations de son époque. La modernité de Ginger Snaps caractérise un film de grande valeur.

Ginger Snaps brille aussi techniquement. La photographie est particulièrement jolie avec ses tons automnaux. La partition musicale, entre modernité et classicisme, est mélancolique à souhait. Elle s’avère à la hauteur de la tragédie qui se déroule à l’écran. Emily Perkins et Katharine Isabelle sont tellement charismatiques que l’on peut à jamais les associer à leur personnage.

Katharine Isabelle connaîtra cependant d’autres succès. Elle excelle dans la seconde et troisième saison de Hannibal. Elle y dégage un érotisme morbide, faisant d’ailleurs écho à son personnage dans la saga Ginger Snaps. Emily Perkins, de son côté était la petite Beverly dans le téléfilm Ça de 1990. Ici, elle est excellente en adolescente introvertie s’affublant de vêtements sombres et amples. Mimi Rogers qui joue leur maman est investie, et incarne une mère sincère, plus émouvante que détestable.

Enfin, Ginger Snaps est un film habilement construit. Après une partie mêlant analyse sociologique et humour pour ne pas barder son audience, le film intensifie son suspens pour finir de manière sombre, laissant derrière lui la légèreté des premières minutes. De fil en aiguille, l’oeuvre laisse de plus en plus la place à l’horreur, jouant ainsi sur tous les tableaux. Les effets spéciaux sont excellents et occupent généreusement une large partie du final, dévoilant un loup-garou imberbe mais superbe, sous tous les angles.

Canada – 2000 ; réalisation : John Fawcett ; interprètes : Emily Perkins, Katharine Isabelle, Kris Lemche, Mimi Rogers, Jesse Moss, Danielle Hampton, John Bourgeois…

Wolf of Snow Hollow 00

The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo

The Wolf of Snow Hollow est nanti d’un capital de sympathie considérablement élevé. Une petite ville isolée dans une vallée enneigée. Des habitants agréables qui se connaissent tous. Un loup-garou battant joyeusement la Calabre et surtout… La présence de Jim Cummings. Révélé en 2016, l’acteur est surprenant dans un rôle au carrefour de Christian Bale pour American Psycho et de Jim carey.

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Juchée au creux d’une vallée enneigée, Snow Hollow est une petite ville paisible où il ne se passe jamais rien. Par conséquent, on peut aisément comprendre la stupeur des autochtones après la découverte d’une jeune touriste salement amochée. Parmi les restes, une empreinte informe les autorités qu’ils ont affaire à un animal sauvage. John Marshall (Jim Cummings) fait partie de la police locale et sait qu’il doit rapidement mettre la main sur le coupable. Trouver d’autres victimes desservirait les profits de la station d’hiver… Malheureusement, voilà déjà qu’un deuxième cadavre est découvert… Comme les crimes se produisent les nuits de pleine lune, un bruit court désormais suggérant que le coupable pourrait être un loup-garou…

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Jim Cummings s’est fait remarquer avec un court métrage, Thunder Road, dans lequel il joue un policier faisant l’éloge funèbre de sa mère. Deux ans plus tard, il décide de transformer son court en long métrage et reçoit de nombreux prix dans divers festivals, dont le grand prix du jury au festival du cinéma américain de Deauville.

Pour The Wolf of Snow Hollow, Jim Cummings reprend son personnage de flic désabusé, dont le caractère acariâtre n’égale que la mauvaise foi. Il n’est pas aidé par ses problèmes personnels… Ainsi, son père qui travaille avec lui vient de subir une crise cardiaque et les relations qu’il entretient avec sa fille Jenna sont désastreuses. Quant à son agressivité et ses problèmes d’alcool, ils n’œuvrent aucunement à redorer sa popularité auprès de ses collègues… Jim aimerait être un super flic. Mais rien n’y fait, il n’écoute pas les avis de ses proches et prend constamment les mauvaises décisions.

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Pour autant, ce n’est pas un mauvais bougre. Même si l’on peut ressentir une vive irritation le concernant au départ, on arrive finalement à l’apprécier malgré son caractère atypique. Et l’on finit même par ressentir de la sympathie pour ce flic raté. Au point que l’on se surprend à espérer qu’il parvienne à mettre la main sur l’assassin qui rôde les nuits de pleine lune.

De manière surprenante, The Wolf of Snow Hollow est passé inaperçu lors de sa sortie en 2020 alors que le film dispose de tout ce qu’il faut pour agréablement divertir. L’atmosphère d’une petite ville isolée dans la neige charme. Les acteurs s’amusent et communiquent leur bonne humeur. Le film s’est donné pour objectif de surprendre, ce qu’il parvient souvent. Par exemple, de nouveaux personnages font régulièrement leur apparition. Ils sont systématiquement présentés à l’aide à une scène touchante, pour mieux passer l’arme à gauche peu de temps après.

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Cette singularité démontre la volonté de soigner les personnages secondaires, de sorte qu’ils existent à côté de l’envahissant Jim Cummings. À ce titre, ces protagonistes surprennent souvent grâce à des personnalités plus riches qu’il n’y paraît de prime abord. Moins superficiels que de coutume. En outre une interaction bienvenue existe entre les seconds rôles et le héros. Le résultat permet des séquences étranges, surprenantes et parfois très drôles (à ce jeu, le médecin légiste décroche le pompon).

The Wolf of Snow Hollow mélange également avec subtilité les genres horreur et comédie. Mais on s’amuse aussi à y trouver une once de polar avec l’enquête des flics de province. Un brin de satire sociale figure aussi au programme par le biais du drame personnel que vit le protagoniste principal…

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Euphorique au début de l’aventure, une suite de mauvais choix finit par le mettre en difficulté. Son mauvais caractère perce alors et se fait de plus en plus évident. Petit à petit la violence verbale fait place à la brutalité physique. Tel un effet papillon, son incompétence s’impose et les autres se détournent de lui. Son alcoolisme prend alors le dessus et l’on en vient même à le soupçonner d’être le loup-garou…

Simultanément, cette traversée du désert le rend plus humain et à la fin du métrage, on vibre pour cet énergumène qui agaçait pourtant auparavant.

The Wolf of snow Hollow invite à ne pas s’arrêter aux premières impressions, à découvrir ce qui se cache derrière la façade que l’on réserve pour les autres. En fin de compte, une thématique pas si bête pour un film de loup-garou…

Bande annonce

En savoir + sur Jim Cummings

Bloodthirsty, double lecture

Bloodthirsty est-il un film d’horreur ou plutôt un drame psychologique interpellant sur la pression subie par les jeunes artistes dans le monde de la musique ?

Bloodthirsty, double lecture

Grey est tourmentée par des hallucinations et des cauchemars dans lesquels elle dévore des animaux sauvages qu’elle éviscère de ses mains. Son médecin, le Dr Swan (interprété par Michael Ironside que l’on ne voit quelques secondes à l’écran), ne parvient pas à trouver des explications à son trouble… Peut-être que Grey subit mal la pression du succès ? En effet, elle est auteur, compositeur et interprète, et sur le devant de la scène depuis le succès de son premier album. Or, il s’agit maintenant pour elle de transformer l’essai avec un second disque attendu au tournant par ses fans et le monde de la musique. Elle est alors contactée par le producteur Vaughn Daniels qui lui propose son aide. Ancien chanteur de boys band, il a été accusé d’un meurtre avant d’être acquitté… Pour la gloire et la richesse, Grey accepte malgré tout de s’associer au producteur suspect. Ainsi, elle se rend avec sa petite amie artiste peintre Charlie au cœur de la forêt canadienne, dans la demeure isolée du producteur de musique, afin de travailler sur son nouvel album, croit-elle…

There’s No Business Like Show Business

Bloodthirsty, double lecture

Bloodthirsty affiche ses connivences avec le cinéma d’horreur. Ainsi, le lièvre écrasé, la sinistre gouvernante, la maison isolée et les rêves sanglants sont autant de mauvais présages qui auraient dû mettre la puce à l’oreille de la chanteuse et de son amie. Même la pancarte brandie par une auto-stoppeuse indique la direction East Proctor, clin d’oeil au village imaginaire où se trouve la célèbre auberge du Loup-Garou de Londres.

Mais Grey et son amie ne voient pas le danger venir. Comme le petit chaperon rouge, elles sont séduites par le mystérieux Vaughn. Exigeant, celui-ci oblige Grey à se faire violence en travaillant jours et nuits. Elle finit même par arrêter de prendre ses médicaments, se mettre à l’absinthe et manger de la viande. Et en effet, Grey parvient à se surpasser dans son art, au grand dam de Charlie…

Drame psychologique aussi confus que la psyché du protagoniste principal

Bloodthirsty, double lecture

Si les différents stéréotypes semblent indiquer que l’on est en présence d’un film d’horreur, dans les faits, les caractéristiques du genre se retrouvent finalement reléguées au second plan. On n’est même pas étonné de l’absence, ou presque, d’effets spéciaux. D’ailleurs, les maquillages grossiers trahissent un budget étriqué… Les mauvaises langues diront peut-être aussi l’intérêt des auteurs pour le genre.

En effet, l’horreur n’est ici qu’un prétexte. Celui pour la canadienne Lowell Boland, à l’origine du scénario, de présenter sa musique, mais aussi la pression qui pèse sur les artistes en devenir dans l’industrie musicale. Elle sait de quoi elle parle puisqu’elle a elle-même vécu des débuts difficiles (L’actrice principale Lauren Beatty et Lowell Boland entretiennent d’ailleurs une ressemblance physique qui n’est sans doute pas une coïncidence).

Bloodthirsty, double lecture

Lauren Beatty convient parfaitement pour le rôle fragile de Grey. ; elle communique à la fois sa fragilité et ses convictions au personnage idéaliste. Bloodthirsty est sa seconde collaboration avec la réalisatrice Amelia Moses après Bleed with Me également réalisé en 2020. Auparavant, Lauren Beatty avait été aperçue dans le huitième opus de la série Saw : Jigsaw (2017).

Malheureusement, on ne comprend pas vraiment la source du problème psychologique de Grey. Les contrastes sont évidents (amour saphique délicat contre virilité masculine, impasse contradictoire entre l’envie d’être végétalien et le besoin de l’assouvissement de son instinct animal, en particulier dans un milieu de prédation comme celui de la musique…), mais ils sont traités avec trop de demi-mesures pour attiser la curiosité du spectateur et susciter la réflexion.

Frissons garantis

Cependant, avec des titres comme I Love you to death ou God’s is a fascist, nul doute que les chansons désespérées de Lowell qui a écrit les textes et prêté sa voix, traduisent parfaitement l’humeur psychologique de Grey. Bloodthirsty accorde effectivement une grande attention à la musique. Les murmures mélancoliques de Lowell accompagnés au piano sont les seuls frissons que l’on ressent. Certes, mais ils sont agréables et s’intègrent parfaitement dans le décor sombre de la maison de Vaugh.

Canada – 2020 – Réalisation : Amelia Moses – Distribution : Lauren Beatty, Greg Bryk, Katharine King So, Judith Buchan, Michael Ironside, Jesse Gervais, Jayce McKenzie…

[naaa asin=”B09MYRBG3D”]

Bande-annonce VO :

Dog Soldiers : Loup-garou s’en va-t-en guerre

Le début des années 2000 voit déferler sur les écrans une petite vague de films de loups garous aux budgets étriqués. Entre tous, c’est Dog Soldiers qui tire le mieux son épingle du jeu en osant une combinaison audacieuse avec le film de guerre…

Dog Soldiers : Loup-garou s’en va-t-en guerre

Le soldat Cooper a refusé l’ordre d’un supérieur exigeant l’exécution d’un pauvre chien. En conséquence, il est recalé à un examen qui lui aurait permis de joindre une unité spéciale de l’armée britannique. Dépité, il doit rejoindre son ancienne unité qui s’apprête à participer à un exercice de combat dans les Highlands écossais. Doté en balles à blanc, la troupe composée d’une demi-douzaine de gueules-cassées doit trouver et éliminer une unité des forces spéciales. Lorsqu’ils arrivent sur place, ils découvrent avec surprise que quelqu’un a déjà fait le travail. En effet, tous les soldats ont été brutalement massacrés, à l’exception de leur chef dont l’état nécessite des soins médicaux urgents. C’est alors que la zoologiste Megan fait irruption dans l’histoire. Elle conduit les hommes vers une ferme voisine, rapidement assaillie par une horde de loups garous.

Dog Soldiers : Loup-garou s’en va-t-en guerre

Dès lors, Dog Soldiers évoque beaucoup Evil Dead avec cette cabane perdue au plus profond d’une sinistre et maléfique forêt. Le rythme du film, effréné à partir du moment où la troupe est assiégée, fait également écho au classique de 1981, tout comme l’utilisation généreuse d’effets gore dans un contexte où règne l’humour noir. Le premier film de Neil Marshall ne cache pas ses sources d’inspiration d’ailleurs puisque l’un des protagonistes s’appelle Bruce Campbell comme l’acteur principal du film de Sam Raimi.

Soucieux de prendre de la distance avec les films du début des années 2000 qui ne misaient que sur les effets spéciaux numériques, Neil Marshall fait le choix de l’animatronic pour animer ses monstres. Il fait aussi appel à son imagination pour octroyer aux créatures une certaine élégance en embauchant des danseurs pour les incarner. Le résultat est particulièrement réussi puisque les lycanthropes évoluent avec une grâce qui sied parfaitement à ces créatures merveilleuses. Toujours pour se différencier du tout venant de l’époque et de ses effets artificiels, Neil Marshall installe ses danseurs sur des échasses et réduit la hauteur des décors pour obliger les acteurs à courber le dos en se déplaçant dans la maison. En conséquence les loups garous semblent doté d’une taille démesurée. Ces innovations permettent à Dog Soldiers de nous présenter des loups garous absolument superbes.

Dog Soldiers : Loup-garou s’en va-t-en guerre

Après Dog Soliders, le réalisateur britannique Neil Marhall a continué son ascension avec The Descent (2005) et Doomsday (2008). Désormais plus rare, il œuvre malgré tout encore pour la télévision. Ainsi, en 2015 il met en scène un épisode de la série Hannibal.

Acheter chez notre partenaire Metaluna en Blu-ray ou 4K

Royaume-Uni, Luxembourg – 2014 – Réalisation : Neil Marshall – Distribution : Sean Pertwee, Kevin McKidd, Emma Cleasby…

Avec The Monster Project, les monstres ont eux aussi leur found footage

En s’inscrivant dans la lignée du Projet Blair Witch, The Monster Project adapte la formule du sous-genre found footage aux monstres classiques. Ainsi, des jeunes vidéastes décident de produire un documentaire dédié aux monstres réels pour faire de l’argent facile sur Youtube. Ils invitent trois d’entre eux (un vampire femelle, un démon possédant le corps d’une adolescente et un loup-garou), à participer à des entretiens dans une maison qui a héberger un culte satanique dans le passé. Les cinéastes en herbes ne le savent pas encore, mais tout est réuni pour que le projet se termine en désastre.

Avec The Monster Project, les monstres ont eux aussi leur found footage

The Monster Project souffre principalement du peu de compassion que l’on ressent pour ses protagonistes principaux. Stéréotypés, superficiels, égos surdimensionnées, médiocres, vénaux, ils roulent en grosse voiture, ne jurent que par Youtube et roulent des mécaniques. Comme ils ne travaillent pas beaucoup, on ne voit pas trop d’où ils tirent leur confort de vie. Les basses histoires de sexe entre ados n’améliorent pas les choses. Des jeunes comme on aimerait en voir moins souvent, en somme.

Sur la forme, le film de Victor Mathieu respecte les codes d’un genre débuté en 1999 avec le film de Daniel Myrick, et d’Eduardo Sánchez si ce n’est la présence de musiques sur les images. Par ailleurs, comme chaque protagoniste dispose de sa caméra, le spectateur ne manque rien du spectacle reproduit depuis plusieurs points de vue (s’il sait faire abstraction du tremblement de la caméra).

Avec The Monster Project, les monstres ont eux aussi leur found footage

Une bonne partie du film se déroule de nuit dans une maison sans électricité, l’image nocturne est en noir et blanc, ou plutôt noir et vert. En conséquence, les zones d’ombres sont très nombreuses. Souvent s’y cachent les monstres pour bondir et générer de nombreux jump scare.

Avec The Monster Project, les monstres ont eux aussi leur found footage

Les monstres justement, sont particulièrement réussis. La jeune femme vampire est surprenante. Provocante, sexy, tatouée sur tout le corps, elle ne passe pas inaperçue. L’adolescente possédée s’inscrit dans la grande tradition des films de fantôme japonais. La transformation faciale lorsque le démon s’empare d’elle est réussie. Le loup-garou, quant à lui, est en vérité un skinwalker issu de la culture navajo. En résumé, il s’agit d’un type de chaman malveillant qui peut se métamorphoser, s’emparer, ou prendre l’apparence d’un animal ou d’une personne : Dans The Monster Project, le sorcier se transforme en loup-garou… La métamorphose en image de synthèse est remarquable même si elle est trop traditionnelle. Le Loup garou qui en résulte ne révolutionne pas non plus le genre. Il est en revanche particulièrement destructeur.

Avec The Monster Project, les monstres ont eux aussi leur found footage

Le spectacle est assuré lors de la seconde partie du film qui se transforme en course poursuite dans la maison. L’histoire perd en crédibilité car on a alors plus l’impression d’assister à un film d’action qu’à un film d’horreur. Par ailleurs, la partie de chasse tend à devenir redondante au point que l’on se dit que le montage aurait gagné à resserrer la durée du film.

Le film se clôt sur une chute qui ne surprendra sans doute pas les spectateurs rodés au genre.

USA – 2017 – Réalisation : Victor Mathieu – Distribution : Yvonne Zima, Justin Bruening, Toby Hemingway, Jim Storm, Murielle Zuker, PeiPei Alena Yuan…

Bande annonce VF :

Avec The Monster Project, les monstres ont eux aussi leur found footage

Wolfcop, alcoolique, flic… et loup-garou

Flic ivre le jour, loup-garou la nuit… Telle est l’idée farfelue que les auteurs de Wolfcop soumettent aux jurés canadiens du concours Cine-Coup. Contre toute attente, ceux-ci répondent : « chiche ! » et confient un million de dollars canadiens à Lowell Dean afin qu’il puisse accoucher d’une série B trash de 80 minutes, dotée de scènes et de personnages grotesques.

Wolfcop, alcoolique, flic… et loup-garou

Lou Garou, policier, se réveille comme tous les matins avec la gueule de bois. Comme d’habitude, impossible de se souvenir de ce qui s’est passé la veille, et en particulier comment la jeune femme nue comme un ver qui dort à ses côtés a pu atterrir dans son lit. Mais il n’a pas le temps de se poser de questions, une nouvelle journée à protéger la veuve et l’orphelin commence… Après une intervention qui l’emmène dans la forêt, Lou se réveille de nouveau le lendemain sans savoir ce qui s’est passé la veille mais cette fois-ci, son trou de mémoire n’est pas dû à sa consommation excessive d’alcool… Sur son torse il trouve un pentagramme, et le voilà maintenant assailli de souvenirs incompréhensibles. Très vite, il subit sa première transformation. Avec l’aide de Willie, un excentrique mais son seul ami, Lou se met en quête du responsable de sa nouvelle condition.

Wolfcop, alcoolique, flic… et loup-garou
Le premier film de Lowell Dean, 13 Eerie qui réunit Brendan Fletcher (Rampage – Sniper en liberté) et Katharine Isabelle (Ginger Snaps) est un film d’horreur nettement plus sérieux et bénéficiant d’une certain notoriété auprès de nombreux fans du genre.

Difficile de ne pas penser aux personnages improbables des films trash de la société Troma (The Toxic Avenger, Atomic College…) lorsque Lou Garou vomi le contenu de son estomac devant sa voiture de patrouille avant de se rendre tel un somnambule à son travail, sans jamais s’arrêter en route malgré les innombrables actes répréhensibles dont il est témoin. Le personnage est interprété par Leo Fafard et on comprend pourquoi le réalisateur Lowell Dean a écrit le rôle pour lui. En effet, ce brun ténébreux, poilu et cynique, incarne à merveille ce policier immoral.

L’humour ras-des-pâquerette ne contredit pas la première impression. Parmi les scènes les plus emblématiques, citons celle permettant au spectateur d’assister aux exploits sexuels de « Dirty Hairy » avec une conquête déguisée en petit chaperon rouge. Quant à la transformation de Lou en loup garou, elle est unique en son genre ; la métamorphose intervient alors que le wolfcop est en train de soulager sa vessie. Son corps se transforme alors en une créature immense ; même la taille de son pénis s’adapte à sa nouvelle carrure.

Wolfcop, alcoolique, flic… et loup-garou

Les effets spéciaux sont bricolés à la main comme il se doit dans un film de la trempe de Wolfcop. Ceux-ci ne sont pas toujours parfaits, mais ne diminue en rien le plaisir que procure le film. Gore, Wolfcop n’est pas non plus avare en démembrements et autres visages déchirés.

Wolfcop, alcoolique, flic… et loup-garou

Peut-être que le film ne se vautre pas suffisamment dans la bouffonnerie. Ainsi, Wolfcop pourrait laisser le spectateur sur sa faim s’il s’attend à un délire total. La thématique même du film du flic loup-garou n’est, par exemple, pas tant exploitée que cela et les passages durant lesquelles Lou corrige les malfrats une fois transformé en créature invincible sont assez rares. Quoi qu’il en soit, Wolfcop s’avère un produit divertissant, cohérent et honnête, trouvant une balance juste entre action, drame, humour et horreur, tout en mettant cependant l’accent sur ces deux derniers points.

[naaa asin=”B0788WSVZH, B00VBDC92W”]

Canada – 2014 – Réalisation : Lowell Dean – Distribution : Leo Fafard, Amy Matysio, Jonathan Cherry…

Bande-annonce VF :

Un loup-garou au Québec : Le poil de la Bête

Un loup-garou au Québec : Le poil de la Bête
1665, en, Nouvelle France. Le jeune Joseph Côté (Guillaume Lemay-Thivierge) s’enfuit de prison après avoir été jugé pour vol et libertinage. Pendant sa cavale, il découvre le cadavre d’un prêtre, dont il enfile les vêtements pour s’accaparer l’identité. Ce qu’il ne sait pas, c’est que la personne dont il a dérobé la bure est aussi un célèbre chasseur de loups garous. Au terme d’un malheureux quiproquo, Joseph n’a pas d’autres choix que de jouer son rôle jusqu’au bout.

C’est une trame intéressante, se déroulant de surcroit à une époque et dans une région originale pour un film de loup-garou. Cependant, l’histoire devient très vite prévisible, à l’image du développement du héros qui, voyou dans l’âme (il n’hésite pas à voler un homme de Dieu), révèle finalement son bon fond et sauve un petit village d’une horde de loups garous. Pour aller jusqu’au bout du cliché, en récompense, il séduit même la belle, pourtant destinée à l’un des deux fils du Seigneur local. Sans surprise, il s’avère d’ailleurs que tous les trois constituent la fameuse horde qui terrorise la région.

Un loup-garou au Québec : Le poil de la Bête

Depuis Le poil de la Bête, Philippe Gagnon se consacre exclusivement à la réalisation de téléfilms, parfois avec réussite comme le thriller Kate et Linda (2014).

Malgré un budget si étriquée que l’on a parfois l’impression d’avoir affaire à un film amateur, la direction artistique est soignée avec des décors et des costumes au diapason de l’époque. Esthétiquement, l’image est soignée avec des extérieurs bien employés, en particulier lors des séquences nocturnes très jolies.

L’interprétation est solide et les personnages sympathiques. L’absence de violence permet l’installation d’une atmosphère légère. Le film de terreur promis par l’affiche laisse place à une aventure en costumes finissant de faire du Poil de la Bête un film « pur bonheur ». D’ailleurs, le métrage tient plus facilement en haleine le spectateur lors de ses 40 premières minutes durant lesquels aucun loup-garou n’apparaît.

Un loup-garou au Québec : Le poil de la Bête

C’est en effet lorsque le métrage décide de se transformer en film d’horreur dans sa deuxième partie que le manque d’imagination et l’absence d’effusion de sang, de violence ou de terreur, empêchent Le poil de la Bête de réellement prendre son envol. Au final, l’humour bon-enfant, les situations manichéennes, et les effets numériques quelconques confèrent une certaine superficialité au Poil de la Bête.

[naaa asin=”B00P0194B0″]

Canada – 2010 – Titre original : Hair of the Beast – Réalisation : Philippe Gagnon – Distribution : Guillaume Lemay-Thivierge, Viviane Audet, Gilles Renaud, Patrice Robitaille, Antoine Bertrand…

Bande-annonce VOSTF :

Page 1 of 2

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén

Campagne de don pour L'Écran Méchant Loup

Si vous le souhaitez, vous pouvez soutenir notre site dédié aux loups garous en nous offrant quelques euros.



Abonnez-vous

C'est gratuit et vous recevrez nos articles par mail.

Vous avez bien été abonné à la newsletter

Il y a eu une erreur en essayant d’envoyer votre demande. Veuillez essayer à nouveau.

L'Écran Méchant Loup will use the information you provide on this form to be in touch with you and to provide updates and marketing.