Lycanthropes et Loups-garous au cinéma

Catégorie : Années 90 et 2000

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L’ordre du loup célèbre le gore nichon

 

L’Ordre du loup prend un malin plaisir à détourner tous les clichés du slasher et ce, dès les premières minutes, juste après la scène d’ouverture.

Six adolescents décident de passer un week-end en forêt dans une cabane appartenant au beau-père de l’un d’eux. On s’attend donc à un jeu de massacre en bonne et due forme . Eh bien pas du tout… Au bout de dix minutes de métrage, alors que quatre adolescents sont déjà supprimés, Derek et Sam, seuls survivants, retournent sans tarder à la maison.

L’ordre du loup célèbre le gore nichon

Commence alors l’enquête censée leur permettre de découvrir l’identité de l’agresseur qui n’a rien d’un tueur en série comme les autres…

En effet, haut de deux mètres, recouvert de poils, le grand méchant de L’Ordre du loup n’a rien d’humain.

Il est en outre doté d’un humour pour le moins surprenant, puisque très… vulgaire, largement porté sous la ceinture.

D’ailleurs, si la proie est jolie, il ne se contente pas de la dévorer à pleines dents….

L’ordre du loup célèbre le gore nichon

En fin de compte, L’Ordre du loup s’avère une comédie horrifique dans laquelle l’humour joue sur le sexe et le détournement de clichés. L’une des scènes les plus représentatives est celle où la jolie Sam part en quête d’un cheveu dans la chambre de son beau-père. Elle espère pouvoir analyser l’échantillon d’ADN et ainsi démontrer qu’il est bien le loup-garou. Comme l’adulte débarque à l’improviste, Sam n’a pas d’autre solution, pour sauver sa peau, que de jouer la carte de la séduction… et offre une petite gâterie à son beau-père… En faisant attention à ne pas avaler, elle a désormais tout ce qu’il faut pour sa fameuse analyse ADN.

L’ordre du loup célèbre le gore nichon

Il fallait oser !

Drôle, jamais sérieux L’Ordre du loup dispose, en outre, d’un rythme soutenu. Il se passe toujours quelque chose à l’écran et l’on n’a jamais l’impression de tourner en rond. Le film, d’ailleurs très généreux en matière d’érotisme et de gore, peut être considéré comme un digne représentant du genre “Gore-nichon”. Vous voilà prévenu(e)s.

En parallèle, le réalisateur apporte un soin très particulier aux personnages. L’univers des deux héros adolescents n’a rien de folichon, tous les deux étant clairement des marginaux. On voit bien que Sam fait la forte tête mais qu’elle est mal dans sa peau. Quant à Derek, il vit avec sa mère chez un homme qui profite de sa position pour les maltraiter. Tout cela offre finalement au métrage une ambiance proche de celle que l’on rencontrait dans les films des années 80.

L’ordre du loup célèbre le gore nichon

Seule l’horrible transformation en images de synthèse demeurera le point faible d’un film qui s’inscrit pourtant dans un certain respect des traditions. En effet, David Naughton, héros du Le Loup-garou de Londres, fait une apparition. Par ailleurs, l’un des protagonistes porte le nom de Chaney tandis que le beau-père de Derek s’appelle Toblat, anagramme de Talbot, nom du personnage incarné par Lon Chaney Jr. dans Le Loup-Garou en 1941…

Des détails, certes, mais qui témoignent de l’amour que le réalisateur porte pour le genre et qui permettront d’alimenter la sympathie que l’on voudra bien témoigner pour le film.

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Big Bad Wolf – USA – 2006 – Réalisation : Lance W. Dreesen ; interprètes : Trevor Duke-Moretz, Kimberly J. Brown, Richard Tyson, Sarah Aldrich, Christopher Shyer…

Cursed de Wes Craven, faux film de loup-garou, vrai teenie movie

 

Même si tout le monde se souvient de Wes Craven comme d’un grand réalisateur, force est de constater que la constance n’était pas son fort. En effet, sa carrière a connu des hauts (L’Emprise des Ténèbres), des bas (La Créature du marais ), des très hauts (La Dernière Maison sur la gauche), des très bas (La colline a des yeux n° 2), etc. Chez Wes Craven, il n’y a pas de demi-mesure. Avec Cursed, son unique confrontation avec le mythe du loup-garou, il n’est clairement pas au sommet de son art.

La dream team composée de Wes Craven et Kevin Williamson réunie

Cursed de Wes Craven, faux film de loup-garou, vrai teenie movie
Cursed de Wes Craven, faux film de loup-garou, vrai teenie movie

Le scénariste Kevin Williamson serait un coupable tout désigné si l’on devait chercher un responsable à cet échec… Effectivement, après Scream, son coup d’éclat en 1996, il s’est rendu coupable, avant d’être relégué aux séries télé (genre Vampire Diaries), de Souviens-toi… l’été dernier, The Faculty et Mrs. Tingle…

Spécialisé, donc, dans les teenie movies, Kevin Williamson livre un scénario qui semble avoir été formaté pour plaire au plus grand nombre : Protagonistes jeunes, riches, beaux et sexy (même la voyante de la fête foraine est attirante), harcèlement à l’école, références bienvenues comme celle à Happy Days (avec la présence de la star Scott Baio) où à Lon Chaney Jr (qui avait interprété le Loup-Garou de 1941). Pour plaire à encore plus de monde, le scénariste ancre même l’histoire dans des milieux toujours appréciés et glamours : le lycée et Hollywood…

En raison de graves problèmes de production, les scènes avec plusieurs acteurs cultes comme Heather Langenkamp (héroïne des Griffes de la nuit) ou Corey Feldman (figure emblématique des films d’ados des années 80) n’ont pas pu être utilisées. La sortie du film a même été retardée d’une année afin de permettre à l’équipe de retourner certaines séquences.

Cursed de Wes Craven, faux film de loup-garou, vrai teenie movie

En pleine nuit, Ellie et son frère Jimmy ont un accident de la route avec une autre voiture. Alors qu’ils portent secours à l’inconnue, ils sont attaqués et blessés par un animal sauvage qu’ils ne parviennent pas à identifier. Les jours suivants, ils remarquent que leurs sens s’aiguisent, qu’ils développent un appétit pour la viande crue et que leur rayonnement sexuel s’accroît fortement. Comme l’animal ressemblait à un loup immense, que son chien ne veut plus rien à voir à faire avec lui et que leur accident s’est déroulé lors d’une une nuit de pleine lune, Jimmy en conclut qu’ils sont très certainement que sa sœur et lui sont en train de devenir des loups-garous…

Tout ce qui brille n’est pas or

Le résultat n’est pas forcément un film ennuyeux, mais l’impression ne nous lâche pas d’assister à un produit trop calibré, à l’instar d’un hamburger. Ainsi, par exemple, l’emballage est chouette avec des acteurs sympathiques. On retrouve en effet Christina Ricci (Mercredi dans La famille Addams de 1991), Jesse Eisenberg (que tout le monde a déjà vu au moins une fois tellement il joue un peu dans tout) ou encore Joshua Jackson (dont la popularité a explosé quelques années plus tard grâce à la série Fringe). L’atmosphère, quant à elle, est séduisante avec de jolies images et des scènes d’horreur bien chorégraphiées. Le film bénéficie d’un bon tempo avec une alternance de scènes d’horreur efficacement chorégraphiées, d’humour mignon et inclusif (incompréhensions entre homosexualité et lycanthropie), d’une violence cartoonesque et d’une bande-son composée de riffs de rock entraînants…

Cursed de Wes Craven, faux film de loup-garou, vrai teenie movie

Il y a suffisamment de variété pour tenir le spectateur en haleine pendant les 90 minutes de film, mais il ne faut surtout pas avoir l’idée saugrenue de confronter Cursed à Ginger Snaps, sorti quatre années plus tôt. La comparaison n’est vraiment pas à l’avantage du film de Wes Craven. Le film de John Fawcett est autrement plus ingénieux dans le domaine du film de loup-garou pour adolescents. Alors que ses personnages étaient originaux, ceux du film de Wes Craven sont tristement artificiels, calqués sur la réalité suggérée par des magazines au papier glacé. Ainsi, Ellie est une jeune fille en pleine ascension professionnelle pendant que Jimmy, son frère marginal mal-aimé, va se libérer de son image de loser grâce à sa transformation progressive.

Comme un hamburger, Cursed ne rassasie pas. Preuve en est le monstre du film, parfaitement interchangeable avec n’importe quel autre monstre du cinéma d’horreur, qu’il s’agisse d’un vampire ou d’un psychopathe. Dans un tel contexte, il n’est pas surprenant que le seul aspect technique faisant partie des points faibles du film sont… les effets-spéciaux numériques mettant en scène le loup-garou. Un film de loup-garou avec un loup-garou bâclé fabriqué avec des CGI bon-marché, c’est quand même un comble…

Bande-annonce :

USA, Allemagne – 2004 – Réalisation : Wes Craven – Distribution : Christina Ricci, Joshua Jackson, Jesse Eisenberg, Judy Greer, Scott Baio, Milo Ventimiglia, Kristina Anapau, Portia de Rossi, Shannon Elizabeth…

Spirit of the night : érotisme léché

 

Spirit of the night est un film érotique que l’on peut regarder sans véritablement s’ennuyer.

Spirit of the night : érotisme léché

D’abord, parce qu’il dispose d’une véritable intrigue, jugez-en par vous-même : Bourgeoise, Tara retourne au Pays de Galles dans le château où elle a grandi. Elle a plusieurs aventures qui éveillent ses passions intérieures.

Ensuite, parce que l’érotisme n’est pas le seul atout du film qui bénéficie effectivement de décors campagnards parfaitement fidèles à l’idée que l’on se fait de l’Europe orientale. Quant à lui, le château, sombre et menaçant, est également bien mis en valeur.

Spirit of the night : érotisme léché
Spirit of the night : érotisme léché

Enfin, parce que Jenna Bodnar qui incarne Tara s’avère aussi séduisante que sensuelle et touchante. Touchante parce que les autochtones ne l’aident pas beaucoup et qu’elle est bien seule. Certes, ils la mettent en garde mais sans jamais définir le danger. Dès lors, Tara, plutôt naïve de surcroît, est une victime parfaite. Et c’est ainsi qu’elle fait de mauvaises rencontres. Pour le reste, elle s’illustre plus particulièrement lors d’une séance où elle pose nue en prenant des pauses félines pour son ami dans une grotte sordide, ou lors d’une séquence érotique avec deux autres partenaires.

Huntress bénéficie d’une musique joliment atmosphérique, composée par Fuzzbee Morse qui a oeuvré sur Dolls et Ghoulies II. Il n’est pas le seul à avoir travaillé pour Empire, la firme d’Albert Band, puisque Mark Manos, réalisateur, a, pour sa part, monté Mandroid en 1994.

Le sexe n’est jamais vulgaire. Ainsi, les scènes érotiques sont toujours très agréables à regarder, d’autant plus qu’une volonté esthète est présente, s’inspirant nettement des vidéos clips très en vogue dans les années 90.

Spirit of the night : érotisme léché
Spirit of the night : érotisme léché

S’il n’y a rien à redire de l’érotisme, le film nous laissera cependant sur notre faim en ce qui concerne la véritable nature de Tara. En effet, même si certains éléments comme la pleine lune laissent supposer ses origines lycanthropes, le film se termine subitement et ne prend pas la peine d’expliquer clairement si Tara est une louve garou, ou pas.

Cette fin abrupte et surprenante où nous abandonnons Tara sans solution à son problème était-elle voulue pour assurer une fin ouverte au métrage ?

Spirit of the night : érotisme léché
Spirit of the night : érotisme léché

USA – Roumanie – 1995 – Titre original : Huntress : Spirit of the Night – Réalisation : Mark Manos – Distribution : Jenna Bodnar, George Alexandru, Virgil Andriescu…

Concerto pour un loup-garou : Dix petits monstres poilus

 

Un hôtel isolé en pleine forêt, des invités aux passés troubles qui ne se connaissent pas, des morts en cascade, un chasseur de loup-garou… Cette trame digne des Dix petits nègres sert à Concerto pour un loup-garou, l’avant dernier épisode de la quatrième saison des Contes de la Crypte, série télévisée américaine programmée de 1989 à 1996. Diffusée sur le câble, la série n’était pas soumise au contrôle de la FCC (Federal Communications Commission) ; cette liberté a permis à la série inspirée des EC comics des années 50 de traiter des thèmes comme la violence, la drogue et l’érotisme qui, sur d’autres canaux, lui aurait été interdits.

Concerto pour un loup-garou : Dix petits monstres poilus

L’une des particularités de la série est également de bénéficier d’un casting de premier choix. Dans ce domaine, Concerto pour un loup-garou n’échappe pas à la règle puisque l’épisode bénéficie de la présence de Timothy Dalton, acteur qui a incarné le personnage de James Bond à la fin des années 80. Il est ici un chasseur de loup-garou qui essaye de débarrasser les clients de l’hôtel de la créature qui les déciment les uns après les autres.

Avec son huis-clos et ses protagonistes qui sont autant de coupables potentiels, Concerto pour un loup-garou évoque la structure d’une histoire que n‘aurait pas reniée Agatha Christie. À ce titre, l’épisode propose de nombreux rebondissements par le biais de personnages surprenants, tous monstrueux dans leur genre, allant de l’ancien nazi à un autre type de créature de la nuit.

Concerto pour un loup-garou : Dix petits monstres poilus

Cependant, la durée d’une vingtaine de minutes du métrage ne permet pas de développer les personnages et de rendre l’histoire crédible. Le projet semble avoir été trop ambitieux et l’épisode s’avère plutôt anecdotique. Dans le même genre, Le Mystère de la bête humaine (The Beast Must Die – 1974) est bien plus efficace et réussi, démontrant que le concept des dix petits nègres peut parfaitement s’adapter au mythe du loup-garou.

USA – 1992 – Titre original : Tales from the Crypt Episode 51: Werewolf Concerto – Réalisation : Steve Perry – Distribution : Timothy Dalton, Dennis Farina, Walter Gotell, Charles Fleischer, Reginald VelJohnson…
Concerto pour un loup-garou : Dix petits monstres poilus

Darkwolf étoffe la mythologie du loup-garou

 

C’est avec plaisir que l’on constate que Geoffrey Alan Holliday, ambitieux, a tenté d’étoffer la mythologie du loup garou lors de l’écriture du scénario de Darkwolf. Ainsi, nous découvrons qu’il existe des castes parmi les loups garous. Par exemple, certains le sont à moitié, d’autres à part entière. Un prince-garou règne aussi et des guides sont là pour accompagner les personnes qui se découvrent lycanthropes… Darkwolf, c’est donc un peu le Twilight des films de loups garous. Mais sans les ados, ce qui s’avère logique puisque le film de Richard Friedman est une œuvre pour adultes…

Darkwolf étoffe la mythologie du loup-garou

Après une jolie scène d’action dans une boîte de strip-tease, Darkwolf nous annonce le décès du dernier des sages de l’ordre des chasseurs de loup-garou. Un jeune policier hérite alors de la lourde tâche de lui succéder et de veiller sur une jeune femme. Il ne sait pas encore que la particularité de sa protégée est d’être une louve-garou. Et pas n’importe laquelle puisqu’elle est convoitée par le prince des loups garous lui-même. En effet, l’aristocrate a l’intention de s’accoupler avec la jeune femme pour ensuite lâcher sa progéniture sur l’humanité.

Darkwolf semble venir d’une autre époque, et cela ne se voit pas seulement à son image vidéo très datée années 2000. Les effets-spéciaux en image de synthèse sont aussi en cause ; ils sont d’une telle laideur qu’ils en deviennent mémorables. Et le film assume. Pour preuve, La scène de transformation est parfaitement détaillée, jamais dans l’ombre. Mieux encore, d’autres passages montrent le monstre aller et venir, exposant des effets si ratés, qu’ils en deviennent incomparables, remarquables, inoubliables.

Darkwolf étoffe la mythologie du loup-garou

Les personnages sortent également du lot avec un prince-garou motard rocker, une Tippi Hedren en guide spirituel SDF, un jeune flic farouche et belle-gueule, une blonde crétine mais mignonne, un Kane « Jason Voorhees » Hodder pour une fois non grimé, et pas encore devenu célèbre par la grâce de la franchise Hatchet.

Très vite, le spectateur comprend qu’il se trouve dans une série Z, mais pas une de celles qui sont mortellement ennuyeuses. Darkwolf c’est du bon navet des familles ; que vous soyez fans de gore, d’érotisme, de thriller ou de films d’action et policiers, vous serez comblé.

Darkwolf étoffe la mythologie du loup-garou

Ainsi, Darkwolf expose clairement à l’écran les carnages commis par les bêtes sauvages. Dans ce domaine, le film ne fait pas dans la dentelle avec des morceaux de barbaques sanglants disséminés de-ci de-là. Darkwolf est aussi un thriller qui se déroule de nuit, ce qui lui garantit un certain cachet. En ce qui concerne l’action, l’œuvre de Richard Friedman assure avec quelques gunfights. Dans le cadre de l’érotisme, le film ne démérite pas, loin de là. Quelques jolies filles dénuées de toute pudeur garantissent le spectacle. En particulier lors d’une séance photos mémorable où, dénudées mais pas sans pilosité, elles enflamment l’écran, et votre salon.

Darkwolf étoffe la mythologie du loup-garou

Dans un film de ce calibre, il peut être surprenant de croiser Tippi Hedren, elle qui, découverte dans une publicité en 1962, s’était confrontée aux créatures ailées du film d’Alfred Hitchock . Elle fait ici une courte apparition en début de métrage dans le rôle du dernier guide. Sa présence démontre cependant que Darkwolf n’est pas une série Z dénuée de toute ambition.

Ainsi, Darkwolf est le produit typiquement conçu pour les personnes qui font passer le spectacle sur le contenu. Quoi qu’on en dise, la réussite, dans ce domaine, n’est pas chose facile. Pour preuve, il suffit de se reporter à la liste de films ne parvenant même pas à divertir. Fort heureusement, Darkwolf ne mange pas de ce pain-là.

USA – 2003 – Réalisation : Richard Friedman – Distribution : Samaire Armstrong, Ryan Alosio, Andrea Bogart, Jaime Bergman, Alexis Cruz, Aaron Van Wagner, Sasha Craig, Kane Hodder, Beau Clark, Steven Williams, Tippi Hedren…

Bande annonce VO :

Something with bite, un episode réjouissant da la série Fear Itself

 

Something with bite, un episode réjouissant da la série Fear Itself
Ernest R. Dickerson livre avec Something with Bite un épisode réjouissant et sans temps mort pour la série Fear Itself.

L’anthologie composée de moyens métrages qui s’adonnent principalement à l’horreur fait ici une exception avec Something with bite où l’humour prend largement le dessus.

Ce n’est pas forcément une surprise puisque Ernest R. Dickerson, réalisateur, avait déjà parfaitement su marier humour et horreur dans son Cavalier du diable (Tales from the Crypt: Demon Knight) en 1995. En revanche, et contrairement à ce dernier, les effets-spéciaux et maquillages gores sont très rares. La créature résultant de la métamorphose s’avère même quelconque.

Something with bite, un episode réjouissant da la série Fear Itself

Something with bite propose cependant une étonnante rencontre entre un vétérinaire et un loup-garou dont découlent quelques idées saugrenues, comme celle de faire admettre la créature dans une clinique vétérinaire…

C’est Wiilbur Orwell, propriétaire de la clinique, qui accueille l’animal, Celui-ci est agonisant mais, avant de mourir sur la table d’opération, la bête assène un coup et blesse le vétérinaire. Dès lors, des meurtres atroces ont lieu dans l’entourage de Wiilbur qui se croit coupable et s’inquiète pour sa femme et son fils. Cependant, en faisant des recherches, il rencontre les « propriétaires » de l’animal qui l’avait attaqué dans sa clinique. Ceux-ci lui certifie qu’être loup-garou n’est pas une malédiction et surtout, qu’une telle créature ne ferait jamais quelque chose qu’elle serait incapable de commettre dans sa forme humaine…

Something with bite, un episode réjouissant da la série Fear Itself

Fear Itself est une anthologie composée de moyens-métrages horrifiques, crée par Mick Garris. Prolifique dans le genre, que ce soit au cinéma ou à la télévision, Mick Garris est par exemple à l’origine de la série Masters of Horror dont Fear Itself est un succédané.

Les échanges entre Wiilbur et les personnes avisées de sa condition rappellent les dialogues entre David et Jack dans Le Loup-garou de Londres. D’ailleurs, il y a peu de chance que cela soit accidentel puisque le scénario de Something with bite a été écrit par Max Landis, fils du réalisateur du classique de 1981.

Comme dans le film de John Landis, le héros est confronté aux doutes qui l’assaillent quant à sa culpabilité. Ces rencontres lui apportent un autre regard sur sa nouvelle condition. Dans le Loup-garou de Londres, c’est Jack qui tente de persuader David de se suicider pour mettre un terme au carnage qu’il commet chaque nuit de pleine lune. Dans Something with bite, les choses sont inversées puisque le vieux couple rencontré par Wiilbur tente plutôt de le rassurer et l’aider à accepter sa condition.

C’est ainsi que le film d’Ernest R. Dickerson tire son originalité, en étant capable d’apporter un regard différent sur la condition de loup-garou, tout en conservant le même type d’humour que celui qui sévissait dans le film de John Landis.

USA – 2009 – Titre original : Something with Bite – Réalisation : Ernest R. Dickerson – Distribution : Wendell Pierce, Paula Jai Parker, Kailin See…

An Erotic Werewolf in London : quel est le potentiel érotique d’une louve-garou ?

 

An Erotic Werewolf in London tente de réparer une injustice…

Bien que les vampires soient des monstres inhumains, cela ne les empêche pas d’être séduisants et de dégager une certaine forme de sensualité. Les cinéastes ne s’y sont pas trompés et l’on constate que les suceurs de sang disposent de nombreuses déclinaisons érotiques.

An Erotic Werewolf in London : quel est le potentiel érotique d’une louve-garou ?

D’origine polonaise, Anoushka est modèle. Elle continuera de travailler avec Seduction Cinema pour The Girl Who Shagged Me (2005), Vampire Obsession (2002) et Play-Mate of the Apes (2002).

C’est différent pour les loups garous. La bestialité de ces créatures poilues aux crocs acérées éclipse toute forme de sensualité.

Naguère, des films ont pourtant su démontrer le potentiel érotique de la femme animale ; il suffit de se remémorer la femme panthère de L’île du docteur Moreau en 1932 ou Irena la Féline en 1942.

Plusieurs décennies plus tard, An Erotic Werewolf in London tente d’aller un peu plus loin…

Ruby et Misty, amies intimes, sont entreprise par Anoushka, une louve-garou européenne. Misty ne résiste pas longtemps et répond aux sollicitations de l’étrangère. Au moment de l’orgasme, cependant, Anoushka se transforme en louve-garou et mord la jeune américaine.

An Erotic Werewolf in London : quel est le potentiel érotique d’une louve-garou ?

William Hellfire, réalisateur, s’était alors spécialisé dans l’horreur avec des films comme The Infamous bondage Murders, qu’il mettait en scène pour sa boîte Factory 2000.

Anoushka s’enfuit et revient en Europe. À Londres, elle raconte son histoire à une journaliste du Daily Lime : Zoe Moonshine.

Intriguée, la reporter décide de partir aux USA pour approfondir son enquête. C’est ainsi qu’elle rencontre Misty, qu’elle séduit à son tour. Attachée à un lit, Misty est offerte à Zoe. Celle-ci a l’intention de vérifier si Misty se transformera bien en louve-garou au moment de l’orgasme.

Force est de constater que An Erotic Werewolf in London n’exploite pas le potentiel érotique de l’animal chez la femme. A minima, par exemple, on aurait pu s’attendre à un maquillage soulignant et érotisant les traits « animaux » du corps féminin. À la place, les maquillages se limitent à des crocs de vampires et quelques touffes de poils appliquées de-ci de-là. Le film ne cherche d’ailleurs pas à tromper son public sur ce point puisqu’il communique avant tout sur le fait que les maquillages ne cachent nullement la nudité des starlettes. Le souci principal des producteurs était probablement de ne pas rebuter le client de base des films érotiques, principalement attiré par les nymphettes imberbes.

An Erotic Werewolf in London : quel est le potentiel érotique d’une louve-garou ?

À la fin du tournage de An Erotic Werewolf in London, Seduction Cinema se mit à des projets plus ambitieux. Par conséquent, pendant que le studio travaillait sur des métrages comme SpiderBabe, An Erotic werewolf in London dû attendre son tour pour être terminé. Le film ne sortira finalement qu’en 2008.

Les maquillages sont réalisés par Steve Noack qui s’est inspiré de ceux utilisés pour La louve sanguinaire (1976) de Rino Di Silvestro, une série B transalpine qui flirtait également avec l’érotisme.

Plus sophistiqué est cependant le maquillage dont bénéficie Misty Mundae lors de la dernière scène du film. Le travail de Michael R. Thomas pour transformer Misty Mundae en louve-garou fait cependant plus ressembler l’actrice à un gentil toutou.

L’actrice, icône de Seduction Cinema maison productrice de An Erotic Werewolf in London, connait alors une période faste. Jusqu’alors cantonnée aux rôles de jeunes filles qui finissent déflorées ou assassinées (Playmate of the Apes, The Seduction of Misty Mundae…), elle hérite ici d’un personnage un peu plus épais, ne serait-ce que par sa dangerosité. Au milieu des années 2000, Misty Mundae se produit également sous le nom d’Erin Brown pour les films en dehors du circuit érotique. Elle est d’ailleurs magnifique dans l’épisode Sick Girl réalisé par Lucky McKee pour la série Masters of Horror.

An Erotic Werewolf in London : quel est le potentiel érotique d’une louve-garou ?

Zoe Moonshine, « habillée » dans An Eroctic werewolf in London, faisait ici ses débuts. Elle continuera sa carrière, mais dès lors déshabillée.

Dans An Erotic Werewolf in London, l’actrice dispose d’un charme certain. Sa présence ne se limite pas à rehausser l’intérêt des scènes où elle participe. Elle les rend également moins vulgaires.

Aux côté de Misty Mundae, on trouve Darian Caine, Julian Wells et Ruby LaRocca, également des régulières de Seduction Cinema. Elles finiront ‘ailleurs par devenir employées de Seduction Cinema qui s’inspirait alors des pratiques élaborées par les grands studios au début du cinéma. L’intérêt était de pouvoir ainsi faire travailler plus régulièrement le personnel et donc de produire plus de films.

Produit pour accompagner Erotic Vampire in Paris de Donald Farmer dans un double programme, An Erotic Werewolf in London utilise principalement le mythe du loup-garou pour vendre de la nudité. L’ambition du film de William Hellfire, tourné en mini-dv et betacam en 2001 dans les studios de Seduction Cinema et un motel, est donc relativement peu élevée.

USA – 2006 – Titre original : An Erotic Werewolf in London – Réalisation : William Hellfire – Distribution : Erin Brown, Anoushka, Darian Caine…

Bande-annonce VO :

Sieben Monde, un film d’horreur amusant mais dans lequel l’humour ne prend jamais le dessus

 

Malgré quelques fulgurants épisodes sanglants, Sieben Monde est un film léger. Tour à tour comédie romantique teintée de fantastique, film introspectif puis thriller à suspens lors de sa dernière partie, il se dégage un charme séduisant du film de Peter Fratzscher.

Sieben Monde, un film d’horreur amusant mais dans lequel l’humour ne prend jamais le dessus

Alors qu’il est en train de travailler sur la synchronisation d’un film d’horreur, Thomas Krömer, romancier tout aussi modeste que les films sur lesquels il intervient, est appelé par sa grand-mère pour surveiller sa maison de campagne. Le lendemain, celle-ci est retrouvée morte assassinée, Thomas devient un suspect tout désigné pour les forces de l’ordre.

La police enquête depuis plusieurs semaines sur une série de crimes sadiques et sanglants commis à Münich. Comme les meurtres sont perpétrés les soirs de pleine lune, que les corps sont découverts déchiquetés et que des poils de loup sont à chaque fois retrouvés sur les lieux des massacres, la population commence à évoquer la possibilité que le coupable soit un loup-garou. Pour élucider l’affaire, le commissaire Lasinger confie l’enquête à deux inspecteurs dont les méthodes sont radicalement différentes. Becker croit au surnaturel et applique des méthodes non conventionnelles qui lui attirent les moqueries de ses collègues. De son côté, Graf est beaucoup plus terre à terre.

Sieben Monde, un film d’horreur amusant mais dans lequel l’humour ne prend jamais le dessus

Au centre de toutes les attentions, Thomas est donc suspecté d’être, soit un dangereux psychopathe, soit une affreuse créature mi-homme, mi-loup. Lui-même s’interroge depuis qu’il a été attaqué en pleine nuit par un animal sauvage non identifié. Son appétit, très récent, pour les plats à base de viande saignante ainsi que ses amnésies les soirs de pleine lune l’incitent à envisager le pire.

Sieben Monde a été co-financé par la chaîne de télévision allemande Pro7 qui projetait de l’inclure à sa grille de programmation. Finalement, eu égard à la qualité du produit final et grâce à l’insistance de Buena Vista International qui souhaitait produire des films pour le cinéma, Sieben Monde eut droit à une sortie en salle.

Sieben Monde, un film d’horreur amusant mais dans lequel l’humour ne prend jamais le dessus

Une fois n’est pas coutume, voici un loup-garou qui ne parle ni américain ni espagnol mais aux doux accents germaniques C’est Nils-Morten Osburg qui a eu le courage d’écrire un scénario mettant en scène un lycanthrophe. Par la suite, il continua à œuvrer pour la télévision.

Sieben Monde (littéralement « sept lunes ») se démarque du cinéma hollywoodien par des références massives au folklore allemand et en particulier aux contes de Jacob et Wilhelm Grimm, auteurs de Hansel et Gretel, les Musiciens de Brême ou encore Raiponce. Ainsi, on reconnaîtra des emprunts à La Capuche rouge lorsque la grand-mère du héros est dévorée ou encore à Blanche-Neige lorsqu’une pomme empoisonnée est offerte au héros.

Même si le film tente très longtemps de nous faire croire le contraire, il n’y a pas de loup-garou dans Sieben Monde. L’assassin agit en s’inspirant des contes des frères Grimm.

Ainsi, le spectateur n’aura droit à aucune transformation. À la place, le film nous propose une véritable réflexion sur le genre, comme lors de cette scène dans laquelle Krömer attend, terrorisé, sa transformation.

Sieben Monde, un film d’horreur amusant mais dans lequel l’humour ne prend jamais le dessus

Par ailleurs, Thomas, auteur qui cherche à être édité, rencontre régulièrement son éditeur. Celui-ci lui conseille d’écrire un roman d’horreur mettant en scène un loup-garou avec un maximum d’effets macabres. Les échanges entre les deux hommes alimentent encore la réflexion sur le genre.

En définitive, Sieben Monde se rapproche par certains aspects de Scream qui avait connu un grand succès deux années auparavant (1996). Une forme de distance se créé entre le sujet initial (film de loup-garou) au fur et à mesure que le film progresse, comme dans le film de Wes Craven et le slasher.

Plus loin, la crainte du héros de se transformer en bête fait écho à son insécurité sociale (un métier dont l’activité est aléatoire) mais surtout sentimentale puisqu’il n’arive pas à conclure avec Alexandra, son amie d’enfance.

L’humour, voire l’ironie, qui soutient l’intrigue accentue encore cette distance et donc prise de recul par rapport au genre. On sent que le fantastique n’était pas l’intérêt principal des auteurs, ce qui ne signifie pas que le film soit mauvais pour autant.

Peter Frastscher réalise Sieben Monde en 1998. À l’époque, il était âgé de 48 ans et s’était déjà fait remarquer en 1980 avec Asphaltnacht, une comédié musicale sur le thème de la culture punk. Entre de nombreux travaux à différents postes, il s’occupa des scènes d’action d’un film mineur de Jack Arnold : The Swiss Conspiracy (1976). Malgré les qualités de Sieben Monde, Peter Frastscher ne fut ensuite actif qu’à la télévision où il participa à diverses séries comme Tatort.

On notera les interpétrations de Josef Liefers (Krömer) et de Marie Bäumer (Alexandra). En effet, l’interprétation sincère des deux acteurs permet grandement de crédibiliser l’histoire de Sieben Monde.

Il convient de signaler la présence dans un petit rôle de Christoph Waltz, devenu mondialement célèbre depuis que Quentin Tarantino lui a donné le rôle du colonel Hans Landa dans Inglourious Basterds en 2009.

Sources : www.sdb-film.de – www.artechock.de

Allemagne – 1998 – Titre original : Sieben Monde – Réalisation : Peter Fratzscher – Distribution : Jan Josef Liefers, Marie Bäumer, Ulrich Mühe, Christoph Waltz, Peter Lohmeyer…

Bande-annonce VO :

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