Lycanthropes et Loups-garous au cinéma

Catégorie : Années 30 à 40

Frankenstein rencontre le loup garou 05

Frankenstein rencontre le loup-garou – reboot et crossover

En 1943, l’Universal pense en avoir terminé avec son cycle consacré aux monstres du bestiaire fantastique. La créature de Frankenstein, le comte Dracula, la créature du lagon noir, l’homme invisible, la momie… Chacun s’est vu consacré un, voire plusieurs films, y compris le loup-garou… Lawrence Talbot, libéré de ses tourments à la fin du Loup-garou en 1941, dormait même du plus profond des sommeils grâce à l’aconit dispersé dans son tombeau. C’est alors que les scénaristes en décidèrent autrement et envisagèrent de relancer la franchise en inventant le crossover avec Frankenstein rencontre le loup-garou.

Frankenstein rencontre le loup-garou – reboot et crossover

Le monstre dans la glace

Deux pilleurs de tombes pénètrent dans la crypte de Lawrence Talbot. En effet, ils envisagent de dérober l’anneau d’or avec lequel il a été mis en bière. C’est alors qu’une main surgit de la tombe et saisit le profanateur…

Peu après, le ressuscité est retrouvé inconscient à Cardiff. Hospitalisé pour soigner une blessure à la tête, Lawrence tente de faire comprendre à son médecin et à l’inspecteur de police du danger qu’il représente. Face à leur incrédulité, et pour éviter de commettre à nouveau l’irréparable, le jeune homme n’a pas d’autre solution que de prendre la fuite. Talbot finit par retrouver la trace de Maeva, la vieille bohémienne qui était venue à son secours dans le premier film. Ensemble, ils se rendent à Vasaria où se trouvent les ruines du château au sein duquel le docteur Frankenstein a créé sa triste créature. Avec l’aide de la descendante de Victor Frankenstein, Talbot met la main sur les notes du savant et découvre un moyen de mourir une bonne fois pour toutes. Grâce à la créature de Frankenstein, retrouvée dans un bloc de glace…

Une histoire aussi rocambolesque ne pouvait probablement pas éviter les incohérences. Et, en effet, le scénario ne fait pas l’économie de plusieurs facilités scénaristiques… Par exemple, Lawrence est bien trop vite persuadé par la solution ubuesque contenue dans les notes de Victor Frankenstein… Se connecter à la créature et inverser les pôles négatifs et positifs pour drainer l’énergie du monstre, ce qui permettra de tuer en même temps l’hôte, c’est-à-dire Talbot… Pfff… Il faut vraiment être un perdreau de l’année pour croire à une théorie aussi farfelue…

Il ne faudra pas non plus chercher la petite bête lorsque le personnage de Patrick Knowles passera soudain du statut de responsable respectable d’une clinique à celui de savant fou.

Mais il serait indélicat de chicaner, et stupide. En effet, l’intérêt du film réside ailleurs. Et pas seulement dans la réunion de deux monstres mythiques au sein d’un scénario aux rebondissements démentiels.

Doté de tous les ingrédients d’un film divinement suranné, Frankenstein rencontre le loup-garou possède un charme certain. Ainsi, le film est un perpétuel plaisir pour les yeux et ce, dès les premières minutes avec la profanation de la crypte de Lawrence Talbot dans un cimetière lugubre.

Quelques emprunts au cinéma expressionniste démontrent d’ailleurs l’application du metteur en scène. Comme lorsque les ombres des protagonistes se dessinent sur les murs de la chambre d’hôpital du malheureux Talbot.

Le final, grandiose, voit le château englouti sous les eaux après l’impressionnante explosion du barrage.

Frankenstein rencontre le loup-garou – reboot et crossover

Un générique monstrueux

C’est l’Irlandais Roy William Neill qui met parfaitement en scène cette histoire abracadabrante. Lui qui avait débuté sa carrière durant la période du muet avec des films perdus pour la plupart, finira néanmoins de se faire un nom grâce à son cycle des aventures de Sherlock Holmes mettant en scène Basil Rathbone. Ici, le réalisateur de The Scarlet Claw (1944) est à la tête d’un casting exceptionnel. En premier lieu, on trouve lieu Bela Lugosi remplaçant, au pied levé, Boris Karloff dans le rôle de la créature de Frankenstein.

L’acteur reste à jamais dans les mémoires pour son interprétation du Dracula signée Tod Browling en 1931. Par la suite, malheureusement, il se contentera de participer à d’innombrables séries B au sein des fameux studios indépendants surnommés Poverty Row. Sa présence, ici, est presque risible… En fait, elle l’est…

À l’origine, Bela Lugosi avait décliné l’offre de jouer la créature de Frankenstein pour James Whale, au prétexte qu’elle était muette. Dix années plus tard, endetté, il accepte le rôle et participe donc au film de Roy William Neill. L’acteur, au fort accent hongrois, bénéficie bien de plusieurs lignes de dialogues. Mais, lors des projections tests, le public ne cesse de s’esclaffer à chaque fois que le monstre s’exprime. Pour sauver la face, les distributeurs prennent une décision drastique. Ils effacent la voix de l’acteur sur la bande son, rendant la créature complètement muette, elle qui était déjà aveugle… Décidément, le destin aura joué un sale tour à Bela Lugosi…

Dans des seconds rôles on retrouve d’autres noms connus, en particulier dans le milieu du fantastique… Comme Lionel Atwill qui s’est illustré grâce à son personnage de savant fou dans Docteur X (1932). Également présent dans Le Fils de Frankenstein, il incarnait alors l’incroyable inspecteur Krogh. Le personnage infirme, haut en couleur avec son bras raide, sera délicieusement parodié par Mel Brooks dans son excellent Frankenstein junior (1974).

Dans un tout petit rôle, on découvre aussi Dwight Frye. L’acteur était présent dans les deux films qui ont initié les classiques de l’Universal. D’abord en Renfield dans Dracula (1931) puis en Fritz, l’assistant de Frankenstein, dans le film éponyme. Lui aussi bénéficiera d’un hommage posthume. Cette fois-ci orchestré par ce diable d’Alice Cooper à travers sa chanson Ballad Of Dwight Fry.

Frankenstein rencontre le loup-garou – reboot et crossover

Quand Lon Chaney Jr marche sur les traces de son père

Si le film réunit deux monstres sacrés du fantastique, le héros est bien le loup-garou, à nouveau interprété par Lon Chaney Jr.

Le fils de Lon Chaney Senior, qui sévissait durant le muet et dont personne n’a pu oublier le personnage du Fantôme de l’Opéra, reprend ici son rôle de Lawrence Talbot, initié dans Le Loup-garou (1941).

Durant tout le film, Talbot tente de trouver un moyen pour mourir. Autrement dit, le malheureux se montre désespéré au point de vouloir se suicider. Cette obstination est quelque peu tirée par les cheveux. Elle s’appuie un peu trop sur le misérabilisme de la condition du personnage. Néanmoins, elle confère à notre héros un aspect tragique et touchant, à tel point que le public en redemandera…

En effet, les indéniables qualités du film de Roy William Neill vont donner un second souffle à la franchise. Et même sauver de la faillite l’Universal. Celle-ci reconnaissante, lance dans la foulée la production de trois suites qui mettront Lon Chaney Jr. à l’honneur. Au final, la saga permettra à l’acteur de bénéficier lui aussi du statut d’acteur culte, à l’instar de son père.

Deux nigauds contre Frankenstein

Deux nigauds contre Frankenstein

En 1948, lorsque paraît Deux nigauds contre Frankenstein, l’âge d’or des monstres de l’Universal est passé depuis quelque temps déjà.

Bela Lugosi, par exemple, n’apparaît plus que dans de toutes petites séries B aux budgets de plus en plus étriqués, telles que Ghosts on the Loose (1943) où il sert de faire-valoir aux East Side Kicks, une bande de jeunes alors en vogue.

Abbott et Costello, en revanche, ont le vent en poupe…

Deux nigauds contre Frankenstein

Changement de paradigme

Ils se sont rencontrés en 1931 au Brooklyn Theater à New York pour former un duo atypique. Costello incarne un petit gros incompétent tandis que Abbott lui donne la réplique. Le couple fonctionne bien et rencontre le succès grâce à un humour burlesque qu’ils mettent en scène à la télévision ou dans des cabarets. C’est eux qui remontent le moral des citoyens américains durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1940, ils entament une carrière cinématographique avec Une nuit sous les tropiques. Relégués à des rôles secondaires, ils ne sont pas encore en haut de l’affiche. Ce n’est finalement qu’en 1948 avec Deux nigauds contre Frankenstein que le duo rencontre un succès international.

Dans le film de Charles Barton, ils sont confrontés aux monstres sacrés du cinéma fantastique. Le succès aidant, ils exploiteront d’ailleurs la recette à plusieurs reprises.

Il semble que les deux comiques ont toujours été respectueux de leurs illustres partenaires. Il est vrai que leur humour n’insulte jamais les monstres du cinéma fantastique qu’ils cotoient, qu’il s’agisse de Bela Lugosi (Dracula), Glen Strange (le monstre de Frankenstein) ou Lon Chaney Jr (le loup-garou).

Deux nigauds contre Frankenstein

Erreur de livraison

Abbott et Costello interprètent des receveurs de La Poste qui accusent réception de deux volumineux colis dont le destinataire est le musée des horreurs de la ville. Au téléphone, Lawrence Talbot leur demande d’attendre son arrivée afin de pouvoir prendre possession lui-même de la commande. À cet instant, il ne peut empêcher sa transformation en loup-garou, ce qui déclenche une scène hilarante durant laquelle Lou Costello ne comprend par pourquoi son interlocuteur lui aboie à l’oreille…

Plus tard dans la soirée, les deux nigauds livrent finalement les deux colis au musée. Un orage fait sauter l’électricité et ils se retrouvent dans le noir.

C’est là que nous découvrons que les deux colis contiennent les dépouilles du comte Dracula et du monstre de Frankenstein. Il s’ensuit une nouvelle séquence cocasse durant laquelle Lou s’aperçoit que Dracula est en vie et qu’il veut quitter son cercueil. Mais Abbott ne le croit pas et le prend pour un imbécile.

Dracula finit par s’échapper avec le monstre de Frankenstein. Ensemble ils se dirigent vers un château où ils rencontrent une jeune femme qui, avec l’aide d’un médecin, tente de continuer les expériences du baron de Frankenstein. Leur objectif est d’utiliser le cerveau de Lou afin de le mettre dans la boîte crânienne de la créature. Ils espèrent qu’elle ne se dressera plus contre l’autorité de Dracula une fois dotée d’un cerveau de simplet.

Lou, de son côté, croit que la jeune femme est amoureuse de lui et qu’elle raffole de son corps, ce qui laisse perplexe Abbott.

Deux nigauds contre Frankenstein

Des retrouvailles enthousiasmantes

Si Glen Strange n’apparaît pas souvent dans le film, Bela Lugosi et Lon Chaney Jr bénéficient, quant à eux, d’une présence à l’écran tout à fait honorable. Tous les deux se prêtent admirablement au jeu et donnent la réplique à leurs nouveaux partenaires.

Bela Lugosi, dans un rôle très bavard, est parfait en manipulateur sûr de lui. Lon Chaney, de son côté, se lamente sur son sort tout en essayant de sauver le monde à travers sa tentative de contrer la tyrannie de Dracula.

Les passages qui se déroulent dans le château rappellent agréablement le faste de l’âge d’or du cinéma fantastique. Le film se termine également sur une note positive avec le trépas brutal des principaux protagonistes… Le monstre de Frankenstein périt brûlé vif et englouti par les flots tandis que Dracula, sous la forme d’une chauve-souris, est attrapé au vol par Lon Chaney qui saute ensuite par une fenêtre pour s’écraser sur des rochers en bas d’une falaise…

En raison d’un scénario un peu faible, le film est peut-être moins agréable que Deux nigauds et la momie. Cependant, au final, l’humour désuet saura toucher les nostalgiques tandis que les fans de cinéma fantastique pourront se réjouir de la présence de quatre grands du cinéma fantastique… oui, vous avez bien lu, quatre et non trois, puisque le film se termine sur une intervention de Vincent Price donnant sa voix à… L’homme Invisible.

Bande annonce

Bud Abbott and Lou Costello Meet Frankenstein – USA – 1948 ; réalisation : Charles Barton ; interprètes : Bud Abbott, Lou Costello, Lon Chaney, Jr., Bela Lugosi, Glenn Strange…

Deux nigauds contre Frankenstein

Le Loup-garou de George Waggner : un film matriciel

On doit au film Le Loup-garou de George Waggner (ainsi qu’au Monstre de Londres de Stuart Walker), beaucoup des particularités dont sont dotés les loups-garous modernes. Par exemple, dans le folklore, les hommes devenaient des loups-garous après avoir conclu un pacte avec le Diable. Par ailleurs, ils étaient mortels. Ainsi, la transmission de la malédiction par une morsure, la balle en argent comme seule arme capable de mettre un terme aux agissements d’un loup-garou, les pentagrammes comme signe distinctif, et même le fait qu’ils se transforment les nuits de pleine lune, sont dues à Hollywood et plus particulièrement à l’imagination de Curt Siodmak.

Le Loup-garou de George Waggner : un film matriciel
Dans un village éloigné, on raconte la légende du loup-garou, cet homme doté de poils et de griffes dignes d’une bête surnaturelle et au hurlement s’apparentant à un chant funèbre.

Larry Talbot (Lon Chaney Jr.) revient au château familial après la mort de son frère et y retrouve son père. Il fait la rencontre de Gwen, dont il tombe amoureux. Larry rend ensuite visite au bohémien Bela (Bela Lugosi), diseur de bonne aventure. Mais ce dernier se transforme en loup-garou et se rue sur la compagne de Larry, Jenny. Larry s’interpose et tue Bela qui a cependant le temps, en le mordant, de lui transmettre la malédiction.

Les démêlés de Curt Siodmak avec Universal

Le scénariste Curt Siodmak (Le Monstre magnétique, coréalisé avec Herbert L. Strock en 1953, Le Retour de Monte-Cristo d’Henry Levin en 1946 ou encore Vaudou de Jacques Tourneur en 1943) s’est inspiré d’un scénario datant de 1931, écrit par Robert Florey (réalisateur de Double Assassinat dans la rue Morgue en 1932 et de La bête aux cinq doigts en 1946, entre autres). À l’époque, le texte original avait été censuré car la transformation de l’homme en loup-garou se déroulait dans un confessionnal, ce qui était considéré comme blasphématoire. Le scénario de Curt Siodmak ne sera pas non plus du goût des studios Universal. En effet, l’histoire imaginée par Siodmak laissait planer un doute sur le drame qui touchait Larry Talbot et il n’était pas certain qu’il soit réellement un loup-garou. Peut-être souffrait-t-il d’un « simple » dédoublement de la personnalité. Or, Universal souhaitait un scénario avec moins de chichi et privilégiant les effets choc.

Le Loup-garou de George Waggner : un film matriciel
Aux côtés de Lon Chaney Junior, on note la présence de Claude Rains, l’inoubliable homme invisible du film éponyme de James Whale réalisé en 1933.

Heureusement pour le studio, Jack Pierce, qui avait déjà grimé Boris Karloff en Monstre de Frankenstein, fit des miracles avec un superbe maquillage de loup-garou. Quant aux transformations réalisées avec un effet de fondu très réussi, elles s’avèrent particulièrement crédibles pour l’époque et participent pour beaucoup à l’aspect spectaculaire du film. Bien que cette dimension soit une des grandes réussites du film, l’étalage des effets spéciaux a quelque peu éclipsé la subtilité du propos. C’est d’ailleurs en réaction au Loup-garou de George Waggner qu’une année plus tard, Jacques Tourneur et Val Lewton réalisent La Féline, un film qui laisse le spectateur dans le doute, même après le mot FIN.

Un loup-garou fantastique : Lon Chaney Jr.

C’est Lon Chaney Junior qui incarne la bête. Précédemment, on l’avait vu adopter le rôle du sympathique colosse mentalement déficient Lennie dans Des souris et des hommes de Lewis Milestone. L’acteur présente un charisme qui sied à merveille au loup-garou auquel il donne vie. En effet, il peut tout aussi facilement incarner la gentillesse et la naïveté que la force brute.

Le Loup-garou de George Waggner : un film matriciel
La malédiction de Larry Talbot est une métaphore du nazisme qui, tout comme elle, apporte le chaos dans la paisible vie des gens.

Tout comme incarner la tragédie d’ailleurs. Et Larry Talbot est bien un personnage tragique : Profondément bon, c’est une force inconnue qui le pousse à commettre des crimes atroces. Crimes qu’il condamne et qui le révulsent, au point qu’il préférerait mourir. Pour accentuer encore la cruauté de son destin, il est abattu par son propre père.

Une mine d’or pour Universal

Au lendemain de Pearl Harbor, la crainte était forte que le public se détourne d’un film d’horreur. Le Loup-garou sera pourtant l’un des plus gros succès de l’année.

Universal continuera d’exploiter son nouveau monstre durant les années 40 en lui faisant partager la vedette avec les monstres qui avaient terrifié les foules durant la précédente décennie. Les rencontres entre Dracula et le Monstre de Frankenstein permirent à Larry Talbot de se retrouver au générique de cinq films entre 1941 et 1948.

USA – 1941 – Titre original : The Wolf Man – Réalisation : George Waggner – Distribution : Lon Chaney Jr., Claude Rains, Warren William, Ralph Bellamy…

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Bande-annonce VOSTF

En 1935, Le Monstre de Londres est le premier vrai film de loup-garou.

En 1935, Le Monstre de Londres est le premier vrai film de loup-garou.

Le Monstre de Londres a énormément contribué à la construction de la mythologie du loup-garou au cinéma. Auparavant, dans le folklore, l’homme se transformait en loup, à volonté, et ce grâce à la magie noire. Depuis le film de Stuart Walker, la transformation est subordonnée à la pleine lune. L’individu devient alors une victime qui subit son état après avoir été mordue. Et la créature qui résulte de la transformation est désormais un hybride homme/loup.

À l’inverse, dans Le Monstre de Londres, le projectile en argent n’est pas encore indispensable pour se débarrasser d’un loup-garou puisque le docteur Glendon meurt d’une simple balle de revolver à la fin du film.

En 1935, Le Monstre de Londres est le premier vrai film de loup-garou.

Le tournage se déroula ente le 18 janvier et le 23 février 1935. Le film sortit en salle le 3 juin de la même année.

Dans les montagnes du Tibet, le docteur Glendon (Henry Hull) est en quête d’une plante aux propriétés étranges : la mariphasa. Lorsqu’il trouve enfin l’objet de ses recherches, il est attaqué par une bête effroyable, qu’il parvient à faire fuir mais pas avant d’avoir été mordu.

De retour à Londres, il reçoit la visite de l’énigmatique Dr. Yogami (Warner Oland) qui lui raconte la légende des loups-garous qui auraient élu domicile dans les fameuses montagnes du Tibet où il a trouvé la mariphasa.

Un soir de pleine lune, le docteur Glendon découvre que ses mains s’hérissent de poils. Par accident, il se pique alors avec une épine de mariphasa. Lorsque ses mains retrouvent leur état normal, il en déduit qu’il est guéri. Seulement, le lendemain soir, il est de nouveau victime d’une crise. Et c’est à ce moment-là qu’il découvre que la plante a disparu ; plus rien ne peut empêcher l’horrible transformation.

En 1935, Le Monstre de Londres est le premier vrai film de loup-garou.

Les maquillages sont signés Jack Pierce qui, au départ, avait conçu un masque dont le trait animal était bien plus marqué. À la demande des studios Universal qui craignaient d’être épinglés par la censure de l’époque, il humanisa le maquillage. Pour information, le maquillage original fut utilisé quelques années plus tard, en 1941, pour le film de George Waggner.

Le loup-garou est incarné par Henry Hull, connu à l’époque pour avoir interprété le forçat Megwich dans la première version parlante de Les Grandes Espérances d’après Dickens, également réalisée par Stuart Walker.

Mais en réalité, le premier loup-garou de l’écran est Warner Oland (Charlie Chan) qui mord le héros et lui transmet sa malédiction au tout début de film.

Sources : L’Écran Fantastique

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USA – 1935 – Titre original : Werewolf of London – Réalisation : Stuart Walker – Distribution : Henry Hull, Warner Oland, Valerie Hobson, Lester Matthews, Lawrence Grant…

Bande-annonce VOSTF :

The Undying Monster

The Undying Monster

USA – 1942 – Réalisation : John Brahm  – Distribution : James Ellison, Heather Angel, John Howard, Bramwell Fletcher…

La 20th Century Fox rêve de profiter du succès que rencontrent les films d’épouvante de la Universal dans les années 30. C’est avec du retard qu’elle s’y met et produit trois films du réalisateur John Brahm : the Undying Monster (1942), the Lodger (1944) et Hangover Square (1945).

John Brahm est un réalisateur qui vient d’Allemagne. La Fox l’a engagé car elle l’estimait capable de communiquer un souffle expressionniste à ses films. Il s’agissait là d’une supposition pertinente car les œuvres les plus marquantes de l’expressionnisme allemand appartiennent en effet au genre horrifique.

Dans the Undying Monster, la famille Hammond vit sous le poids d’une sombre malédiction. Ses membres doivent effectivement se méfier lors de leurs promenades nocturnes, en particulier quand le givre recouvre les pavés qui longent les falaises… En effet, une force obscure les pousserait au suicide. D’ailleurs, cette force vient tout juste de faire à nouveau parler d’elle. Si Sir Oliver Hammond en a réchappé indemne, ce n’est pas le cas de la pauvre paysanne qui passait par là au même moment. Il semblerait qu’elle ait été attaquée par un monstre, comme peuvent le laisser croire les cris de loup entendus depuis le château. Quoi qu’il en soit, l’affaire est suffisamment importante pour que Scotland Yard dépêche deux détectives scientifiques. Ces derniers mènent l’enquête et leur but final est de démontrer qu’il n’y a pas de monstre.

The Undying Monster

L’enquête est menée tambour battant et s’inspire largement de celles conduites de main de maître par Sherlock Holmes. Une femme excentrique, qui accompagne le détective chargé de l’enquête, fait même office de « Watson »… Ses interventions apportent une bonne dose d’humour à l’histoire et à travers elles the Undying Monster s’oriente vers un film de divertissement plutôt que vers une œuvre rivalisant avec l’épouvante que suggéraient Dracula ou Frankenstein. Ceci dit, rappelons cependant que le film date de 1942 et qu’à cette époque, en s’engouffrant dans les salles obscures, les spectateurs désiraient d’abord s’évader et échapper le temps d’un film à la triste réalité de l’époque…

La lande, les hurlements d’un loup, l’enquête menée à la Sherlock Holmes et les nombreux personnages qui jouent un double jeu et forment ainsi autant de suspects possibles… Tous ces éléments rappellent bien évidemment Le Chien des Baskerville. Et tout comme dans le roman de Sir Arthur Conan Doyle, le fantastique est présent dans the Undying Monster mais sans jamais s’imposer vraiment.

L’enquête d’investigation n’est pas menée de manière très sérieuse, la coéquipière du détective de Scotland Yard a en effet toujours le mot pour rire. Le héros est en outre tellement convaincu qu’il n’y a pas trace de fantastique dans cette histoire qu’on finit par y croire nous-mêmes. Ce qui est au final surprenant car l’affiche du film est plus qu’équivoque sur la présence d’un lycanthrope. Et puis à la fin du film, le loup-garou apparaît finalement. Tué, il perd sa pilosité et redevient humain. Et pourtant, les enquêteurs et le scénariste s’obstinent étrangement à réfuter les faits, en prétextant une maladie psychologique courante…

On peut en conclure que le fantastique n’intéressait pas fondamentalement John Brahm. D’ailleurs, ses deux films suivants pour la Universal, the Lodger et Hangover Square mettent en scène des psychopathes. Le premier s’inspire des méfaits du sinistre Jack l’Éventreur, les tueurs restent ainsi tristement humains.

Dans the Undying Monster, la menace est une créature fantastique. Mais il n’y a pas qu’elle qui plonge le spectateur dans le fantastique. L’atmosphère nous réserve des passages largement imprégnés d’épouvante. Le début du film qui se déroule sur la lande, les scènes dans la crypte et même l’atmosphère générale font malgré tout de the Undying Monster, tant bien que mal, un film fantastique.

L’ambiance est d’ailleurs sans aucun doute le point fort du film. Les décors sont superbes. Que ce soient le château et sa chambre secrète qui borde la crypte, la lande brumeuse où ont lieu les crimes ou encore les rochers sur lesquels se brisent les vagues de l’océan, tous ces décors sont superbement mis en valeur. Loin de faire carton-pâte, ils sont impressionnants car immenses et splendides. En complément des décors composant un fond visuel travaillé, la réalisation de John Brahm se révèle surprenante, également. L’étonnante première scène du film nous fait pénétrer dans le château à l’aide de singuliers mouvements continus de la caméra qui décrivent le salon. Plus loin, John Brahm utilise la vue suggestive pour nous mettre dans la peau du monstre. Puis, la caméra à l’épaule, nous entrons de plain-pied dans l’horreur qui se déroule autour du château. La lande, ce paysage si caractéristique et fascinant, est magnifiquement mise en valeur grâce à une photographie superbe finissant d’offrir au film une atmosphère tout à fait particulière.

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