Lycanthropes et Loups-garous au cinéma

Auteur/autrice : Lycan Page 3 of 8

Je vous propose mes articles afin de traverser la forêt en toute sécurité sans s'éloigner du chemin...

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Orgie Macabre et ribambelle de jolies demoiselles

À partir de quel moment un vidéogramme peut-il être qualifié d’oeuvre cinématographique ? Réponse avec Orgie Macabre, en partie signée par l’homme d’affaires Ed Wood…

Si la présence d’un scénario est indispensable pour faire partie du Septième Art, alors Orgie Macabre relève effectivement le défi, même si c’est tout juste… Un couple roule de nuit dans le désert. Un accident plus tard, les voilà aux portes de l’Enfer où ils doivent subir, jusqu’au petit matin, les danses de jeunes dames à moitié nues.

Orgie Macabre et ribambelle de jolies demoiselles

Pourquoi diable se prendre la tête avec une histoire ?

Après avoir avalé deux ou trois chorégraphies, le cinéphile réalise, avec effroi, qu’Orgie Macabre n’a pas d’autre ambition que de remplir de la pellicule avec des danses plus ou moins lascives. La prise de conscience peut angoisser car le métrage dure tout de même 90 minutes. Mais, et c’est surprenant, l’inquiétude disparaît et l’on se fait finalement assez bien à l’idée étrange de devoir tuer les 90 prochaines minutes à mater des filles au look suranné se dandiner sans pudeur.

Quoi qu’il en soit, s’il s’agit là de l’idée de l’Enfer que se fait le scénariste, avouons qu’on a connu pire comme supplice. Il est fort à parier que de nombreux libidineux n’hésiteraient pas à signer dans l’instant le laissez-passer si les limbes devaient s’avérer un tel délice…

D’autant plus que les demoiselles sont toutes exquises et belles à croquer… Tout droit sorties des années 60, elles arborent des coiffures permanentées et se déhanchent canaillement sur des musiques démodées au gré de mises en scène fantaisistes…

Orgie Macabre et ribambelle de jolies demoiselles

Danser jusqu’à en mourir

Une fois c’est une squaw qui se tortille autour d’un feu de camp, une autre fois c’est une esclave qui dévoile ses courbes en se dandinant au rythme d’une flagellation endiablée… C’est vrai, il n’y a qu’un seul décor. Et le budget effets spéciaux n’a pas permis d’élaborer autre chose qu’une brume évoluant régulièrement devant l’écran. Mais, le cadre est plutôt joli avec des lumières rouges, bleues et vertes attrayantes.

Bien sûr, de nos jours, les danses de nos dévergondées d’un autre temps sont passées de mode. Les mauvais coucheurs diront même ringardes. Les mêmes se pâment devant les danses filmées par George Méliès en saluant le génie du grand-père de la SF… Mais bon, passons…

D’autres concéderont que le ballet proposé est agréablement kitsch, évoquant les films de nudisme des années 50 et 60. En tout cas, c’est un érotisme qui peut faire son effet, si l’on est bon public.

Orgie Macabre et ribambelle de jolies demoiselles

Plastique d’un autre temps

Notre couple de héros n’est pas seul à assister au spectacle gracieux de ces jeunes femmes peu avares de leur nudité… Quatre autres personnages suivent ce french cancan des limbes… Criswell, grand medium devant l’Éternel, s’impose comme maître de cérémonie. Dans la vraie vie, il avait prédit que le président Kennedy ne se représenterait pas aux élections de 1964 (mais aussi que la fin du monde se produirait aux alentours d’août 1999). Le médium est ici tout à faire risible, en particulier lorsqu’il lit ses lignes de dialogue à l’aide d’un prompteur comme l’atteste le va-et-vient de ses yeux.

À ses côtés, la brune Fawn Silver, alias Ghoulita, est une créature renversante. Elle ne se dénude pas d’un poil, faisant ainsi ressentir aux érotomanes, au plus profond de leur chair, la signification véritable du mot “frustration”. Quelle tristesse. Néanmoins, le sex-symbol a bon goût puisqu’elle en pince sérieusement pour la rouquine Pat Barrington. Pourtant, Patou est franchement effroyable lorsqu’elle tente de concurrencer Fay Wray sur le terrain des scream queens… Sa tentative lamentable de hurlement apeuré vaut cependant son pesant de cacahuètes quand on a de l’humour.

Orgie Macabre et ribambelle de jolies demoiselles

“Quand j’étais en vie, c’était un cauchemar”

L’humour n’est d’ailleurs pas en reste grâce à la présence de deux véritables bout-en-train : La momie et le loup-garou. Tous les deux contemplent les demoiselles et se hasardent à faire des commentaires qui se veulent drôles… La plupart du temps, la chute s’avère plus obscure que renversante.

En fin de compte, les moments prêtant à rire sont tout sauf rares dans Orgie Macabre. Ces dérapages, en revanche, ne sont pas voulus.

L’aventure n’est pas désagréable pour autant. Le film est même attachant. Mais Orgie Macabre est bien, malgré tout, une entreprise affligeante. Nul autre que le fameux Ed Wood est responsable de cette œuvre consternante. C’est difficile à concevoir, mais il en a écrit le scénario… d’après son roman. Tâche pour laquelle il a touché la rondelette somme de 600 $… Ça laisse songeur… Quoi qu’il en soit, un sacré margoulin. Réputé pour avoir réalisé le plus mauvais de film de l’Histoire du Septième Art : Plan 9 from Outer Space… Mais ceux qui l’affirment n’ont peut-être pas vu Orgie Macabre.

Orgy of the Dead – USA – 1965 ; réalisation : Stephen C. Apostolof, interprères : Criswell, Fawn Silver, Pat Barrington, William Bates, Mickey Jines, Barbara Nordin…

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Santo en el museo de cera 00

Santo en el museo de cera

Réalisé en 1963, Santo en el museo de cera est le huitième film du fameux catcheur masqué…

La légende commence dans les années 30 lorsque Rodolfo Guzmán commence sa carrière de catcheur. Mais c’est en 1942 qu’il revêt pour la première fois le masque d’argent d’El Santo.

Santo en el museo de cera

Grâce à son agilité et sa polyvalence, il rencontre très vite une grande popularité auprès du public. Au point qu’au milieu des années 50, il devient le héros d’une série de bandes dessinées. Plus tard, et grâce au succès du comic cette fois, les producteurs décident d’offrir une carrière cinématographique au héros masqué.

C’est ainsi que naissent en 1958 deux films signés Joselito Rodríguez : Santo contra el cerebro del mal et Santo contra los hombres infernales. C’est le début d’une carrière cinématographique féconde… Pendant une trentaine d’années, Rodolfo Guzmán va s’attacher à combattre les vilains sur le ring.

Santo en el museo de cera

En ce qui concerne Santo en el museo de cera, l’ennemi du catcheur s’avère le Dr. Karol. Le médecin a connu les camps de concentration nazis. À la fin de la guerre, il s’est expatrié au Mexique où il a monté une attraction originale. Il est en effet le fondateur d’un musée de cire dans lequel il expose différents personnages historiques, mais surtout des créatures monstrueuses.

Parmi elles, on trouve par exemple la reproduction en cire d’un véritable lycanthrope. Le pauvre bougre aurait été la victime d’une malédiction pesant sur sa famille depuis que son père a été mordu au Tibet par le yéti. Selon la légende, chaque septième enfant de la famille se transforme en monstre assoiffé de chair fraîche les soirs de pleine lune…

Santo en el museo de cera

Santo en el museo de cera vaut surtout pour ce fameux Dr. Karol qui pense avoir vu le véritable visage de l’âme humaine dans les camps. Dorénavant, il tente de retranscrire sa révélation sur les visages de ses statues de cire. C’est pourquoi ses œuvres reproduisent majoritairement des monstres.

Le Dr. Karol est un vrai fanatique et l’entendre déclamer ses convictions à la face de ses ennemis est confondant. Ennemis qu’il n’hésite pas à transformer en statue de cire pour effacer les traces de ses crimes.

Santo en el museo de cera

Comme notre héros est un sportif, les films de la série des Santo ne manquent pas d’action bondissante… Santo en el museo de cera ne déroge pas à la règle. Concrètement, cela se traduit par une intrigue fréquemment entrecoupée de combats de catch. Santo ravit alors son public dans la plus pure tradition de ce sport spectacle.

Ainsi, le lutteur masqué affronte trois affreux, dont un Français. Ce passage est particulièrement drôle. En effet, à travers ce personnage ultra stéréotypé, il est possible de voir comment nous perçoivent les Mexicains… À savoir comme des individus prétentieux, méprisants, et imbus de notre personne. Voilà qui démontre une bonne fois pour toutes que les clichés sont bel et bien sans fondement…

Santo en el museo de cera

Dynamiques, les joutes endiablées sont tout à fait réjouissantes. Elles apportent un peu d’exotisme et nous changent des sempiternelles ambiances gothiques généralement mises à profit pour ce genre de films… Si tant est que l’on puisse se lasser de ces atmosphères surannées…

Quoi qu’il en soit, avouons que Santo en el museo n’est pas vraiment un loup-garou… En effet, la créature qu’affronte le catcheur à la fin du métrage n’est ni la vedette du film ni même un véritable loup-garou… Tant pis, trop tard…

Santo in the Wax Museum – Mexique – 1963 ; réalisation : Alfonso Corona Blake, Manuel San Fernando ; interprètes : Santo (Rodolfo Guzmán), Claudio Brook, Norma Mora, Rubén Rojo, Roxana Bellini…

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Extrait

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Hurlements V : la re-naissance – déceptions en rafale

Hurlements V : la re-naissance représente une déception d’autant plus frustrante que le film promettait monts et merveilles avec son histoire censée se dérouler dans un somptueux château roumain au moment où sévit une effroyable tempête de neige….

Une douzaine d’hommes et de femmes, qui ne se connaissent ni d’Eve ni d’Adam, gagnent un week-end dans un château des Carpates.

Tout ce beau monde est plutôt sympathique, même si les personnages se montrent vraiment stéréotypés. On trouve, dans l’ordre, le petit rigolo, l’historien qui croit dur comme fer que le château a été occupé par des lycanthropes, le couple d’amoureux qui ne s’aime plus tant que ça, etc.

Au château, les invités ne sont pas complètement abandonnés. D’une part parce que deux serviteurs sont là pour s’occuper d’eux. D’autre part, un guide est à leur disposition pour attirer leur attention sur les sites de la région dignes d’intérêt. Ces derniers vont néanmoins s’avérer vite inutiles…

En effet, alors que la tempête de neige fait rage au-dehors, les touristes disparaissent les uns après les autres. Au fur et à mesure que le temps passe, on se met à penser que la fameuse famille de loups-garous, malfaisants qui ont sévi dans la région il y a cinq cents ans, n’a peut-être pas été complètement éradiquée…

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Le spectateur, pour sa part, est parfaitement informé de la situation dès la première scène du film. L’introduction a en effet vendu la mèche, le petit dernier de la famille, un bébé, était parvenu à rester en vie après l’effroyable massacre…

Or, c’est justement du descendant du nourrisson dont il est question ici. Dès lors, les révélations s’enchaînent… Non seulement le voyage s’avère complètement truqué mais, en plus, le guide a réuni tous ces protagonistes dans un seul et unique but : démasquer le descendant du loupiot…

Car, en réalité, tous les convives portent une tache sur le bras indiquant leurs funestes origines. Mais tous ne sont pas des lycanthropes…

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Dix petits loups-garous

Revisiter le thème des dix petits nègres si cher à Agatha Christie avec des loups-garous est une bonne idée. En particulier lorsque l’histoire se déroule dans un château reculé de Roumanie, en pleine tempête de neige de surcroît.

Malheureusement, en fin de compte, l’action se contente d’une ou deux pièces dépourvues de toute noblesse. On finit même par se demander si le film n’a pas finalement été tourné exclusivement en plateau…

Pourtant, parfois, les protagonistes se déplacent entre les deux pièces, révélant alors des couloirs fastueux. Sans artifice, les murs froids témoignent d’un château médiéval impressionnant. Malheureusement, au final, nous avons droit à de longues discussions peu enthousiasmantes devant un feu de cheminée.

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Une autre partie du film se déroule dans les sous-sols du château : une suite de simples couloirs sans saveur. On pourrait presque croire que Hurlements V : la re-naissance avait pour ambition d’inventer le film de couloirs avant même que ce dernier ne commence à apparaître une dizaine d’années plus tard…

Quant à la tempête de neige qui bat son plein dehors, elle se montre finalement bien peu convaincante sur la durée… Après la mort de la première victime, attaquée par le loup-garou sortant brusquement de la neige, les flocons de neige dégénèrent en lointain souvenir. Autant dire que l’effet huis clos ne fonctionne pas du tout.

En ce qui concerne les effets spéciaux, nous n’aurons même pas droit au minimum syndical. En effet, les transformations sont aux abonnés absents durant toute la durée du film.

Hurlements V : la re-naissance - déceptions en rafale

Quant au loup-garou, le costume semble recyclé d’un précédent épisode de la série. Le quatrième peut-être, puisqu’il ressemble à ceux utilisés lors de la séquence de l’église en feu…

Enfin, les protagonistes ne vous diront rien du tout. Parmi eux, on retiendra cependant la présence de Clive Turner… Quelques années plus tard, il commettra l’irréparable en produisant et en réalisant le septième opus de la saga.

Howling V: The Rebirth – Grande-Bretagne – 1989 ; Réalisation : Neal Sundstrom, interprètes : Philip Davis, Victoria Catlin, Elizabeth Shé, Ben Cole, William Shockley, Clive Turner…

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The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo

The Wolf of Snow Hollow est nanti d’un capital de sympathie considérablement élevé. Une petite ville isolée dans une vallée enneigée. Des habitants agréables qui se connaissent tous. Un loup-garou battant joyeusement la Calabre et surtout… La présence de Jim Cummings. Révélé en 2016, l’acteur est surprenant dans un rôle au carrefour de Christian Bale pour American Psycho et de Jim carey.

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Juchée au creux d’une vallée enneigée, Snow Hollow est une petite ville paisible où il ne se passe jamais rien. Par conséquent, on peut aisément comprendre la stupeur des autochtones après la découverte d’une jeune touriste salement amochée. Parmi les restes, une empreinte informe les autorités qu’ils ont affaire à un animal sauvage. John Marshall (Jim Cummings) fait partie de la police locale et sait qu’il doit rapidement mettre la main sur le coupable. Trouver d’autres victimes desservirait les profits de la station d’hiver… Malheureusement, voilà déjà qu’un deuxième cadavre est découvert… Comme les crimes se produisent les nuits de pleine lune, un bruit court désormais suggérant que le coupable pourrait être un loup-garou…

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Jim Cummings s’est fait remarquer avec un court métrage, Thunder Road, dans lequel il joue un policier faisant l’éloge funèbre de sa mère. Deux ans plus tard, il décide de transformer son court en long métrage et reçoit de nombreux prix dans divers festivals, dont le grand prix du jury au festival du cinéma américain de Deauville.

Pour The Wolf of Snow Hollow, Jim Cummings reprend son personnage de flic désabusé, dont le caractère acariâtre n’égale que la mauvaise foi. Il n’est pas aidé par ses problèmes personnels… Ainsi, son père qui travaille avec lui vient de subir une crise cardiaque et les relations qu’il entretient avec sa fille Jenna sont désastreuses. Quant à son agressivité et ses problèmes d’alcool, ils n’œuvrent aucunement à redorer sa popularité auprès de ses collègues… Jim aimerait être un super flic. Mais rien n’y fait, il n’écoute pas les avis de ses proches et prend constamment les mauvaises décisions.

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Pour autant, ce n’est pas un mauvais bougre. Même si l’on peut ressentir une vive irritation le concernant au départ, on arrive finalement à l’apprécier malgré son caractère atypique. Et l’on finit même par ressentir de la sympathie pour ce flic raté. Au point que l’on se surprend à espérer qu’il parvienne à mettre la main sur l’assassin qui rôde les nuits de pleine lune.

De manière surprenante, The Wolf of Snow Hollow est passé inaperçu lors de sa sortie en 2020 alors que le film dispose de tout ce qu’il faut pour agréablement divertir. L’atmosphère d’une petite ville isolée dans la neige charme. Les acteurs s’amusent et communiquent leur bonne humeur. Le film s’est donné pour objectif de surprendre, ce qu’il parvient souvent. Par exemple, de nouveaux personnages font régulièrement leur apparition. Ils sont systématiquement présentés à l’aide à une scène touchante, pour mieux passer l’arme à gauche peu de temps après.

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Cette singularité démontre la volonté de soigner les personnages secondaires, de sorte qu’ils existent à côté de l’envahissant Jim Cummings. À ce titre, ces protagonistes surprennent souvent grâce à des personnalités plus riches qu’il n’y paraît de prime abord. Moins superficiels que de coutume. En outre une interaction bienvenue existe entre les seconds rôles et le héros. Le résultat permet des séquences étranges, surprenantes et parfois très drôles (à ce jeu, le médecin légiste décroche le pompon).

The Wolf of Snow Hollow mélange également avec subtilité les genres horreur et comédie. Mais on s’amuse aussi à y trouver une once de polar avec l’enquête des flics de province. Un brin de satire sociale figure aussi au programme par le biais du drame personnel que vit le protagoniste principal…

<strong>The Wolf of Snow Hollow : La rencontre de Hurlements et de Fargo</strong>

Euphorique au début de l’aventure, une suite de mauvais choix finit par le mettre en difficulté. Son mauvais caractère perce alors et se fait de plus en plus évident. Petit à petit la violence verbale fait place à la brutalité physique. Tel un effet papillon, son incompétence s’impose et les autres se détournent de lui. Son alcoolisme prend alors le dessus et l’on en vient même à le soupçonner d’être le loup-garou…

Simultanément, cette traversée du désert le rend plus humain et à la fin du métrage, on vibre pour cet énergumène qui agaçait pourtant auparavant.

The Wolf of snow Hollow invite à ne pas s’arrêter aux premières impressions, à découvrir ce qui se cache derrière la façade que l’on réserve pour les autres. En fin de compte, une thématique pas si bête pour un film de loup-garou…

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En savoir + sur Jim Cummings

Deux nigauds contre Frankenstein

Deux nigauds contre Frankenstein

En 1948, lorsque paraît Deux nigauds contre Frankenstein, l’âge d’or des monstres de l’Universal est passé depuis quelque temps déjà.

Bela Lugosi, par exemple, n’apparaît plus que dans de toutes petites séries B aux budgets de plus en plus étriqués, telles que Ghosts on the Loose (1943) où il sert de faire-valoir aux East Side Kicks, une bande de jeunes alors en vogue.

Abbott et Costello, en revanche, ont le vent en poupe…

Deux nigauds contre Frankenstein

Changement de paradigme

Ils se sont rencontrés en 1931 au Brooklyn Theater à New York pour former un duo atypique. Costello incarne un petit gros incompétent tandis que Abbott lui donne la réplique. Le couple fonctionne bien et rencontre le succès grâce à un humour burlesque qu’ils mettent en scène à la télévision ou dans des cabarets. C’est eux qui remontent le moral des citoyens américains durant la Seconde Guerre mondiale.

En 1940, ils entament une carrière cinématographique avec Une nuit sous les tropiques. Relégués à des rôles secondaires, ils ne sont pas encore en haut de l’affiche. Ce n’est finalement qu’en 1948 avec Deux nigauds contre Frankenstein que le duo rencontre un succès international.

Dans le film de Charles Barton, ils sont confrontés aux monstres sacrés du cinéma fantastique. Le succès aidant, ils exploiteront d’ailleurs la recette à plusieurs reprises.

Il semble que les deux comiques ont toujours été respectueux de leurs illustres partenaires. Il est vrai que leur humour n’insulte jamais les monstres du cinéma fantastique qu’ils cotoient, qu’il s’agisse de Bela Lugosi (Dracula), Glen Strange (le monstre de Frankenstein) ou Lon Chaney Jr (le loup-garou).

Deux nigauds contre Frankenstein

Erreur de livraison

Abbott et Costello interprètent des receveurs de La Poste qui accusent réception de deux volumineux colis dont le destinataire est le musée des horreurs de la ville. Au téléphone, Lawrence Talbot leur demande d’attendre son arrivée afin de pouvoir prendre possession lui-même de la commande. À cet instant, il ne peut empêcher sa transformation en loup-garou, ce qui déclenche une scène hilarante durant laquelle Lou Costello ne comprend par pourquoi son interlocuteur lui aboie à l’oreille…

Plus tard dans la soirée, les deux nigauds livrent finalement les deux colis au musée. Un orage fait sauter l’électricité et ils se retrouvent dans le noir.

C’est là que nous découvrons que les deux colis contiennent les dépouilles du comte Dracula et du monstre de Frankenstein. Il s’ensuit une nouvelle séquence cocasse durant laquelle Lou s’aperçoit que Dracula est en vie et qu’il veut quitter son cercueil. Mais Abbott ne le croit pas et le prend pour un imbécile.

Dracula finit par s’échapper avec le monstre de Frankenstein. Ensemble ils se dirigent vers un château où ils rencontrent une jeune femme qui, avec l’aide d’un médecin, tente de continuer les expériences du baron de Frankenstein. Leur objectif est d’utiliser le cerveau de Lou afin de le mettre dans la boîte crânienne de la créature. Ils espèrent qu’elle ne se dressera plus contre l’autorité de Dracula une fois dotée d’un cerveau de simplet.

Lou, de son côté, croit que la jeune femme est amoureuse de lui et qu’elle raffole de son corps, ce qui laisse perplexe Abbott.

Deux nigauds contre Frankenstein

Des retrouvailles enthousiasmantes

Si Glen Strange n’apparaît pas souvent dans le film, Bela Lugosi et Lon Chaney Jr bénéficient, quant à eux, d’une présence à l’écran tout à fait honorable. Tous les deux se prêtent admirablement au jeu et donnent la réplique à leurs nouveaux partenaires.

Bela Lugosi, dans un rôle très bavard, est parfait en manipulateur sûr de lui. Lon Chaney, de son côté, se lamente sur son sort tout en essayant de sauver le monde à travers sa tentative de contrer la tyrannie de Dracula.

Les passages qui se déroulent dans le château rappellent agréablement le faste de l’âge d’or du cinéma fantastique. Le film se termine également sur une note positive avec le trépas brutal des principaux protagonistes… Le monstre de Frankenstein périt brûlé vif et englouti par les flots tandis que Dracula, sous la forme d’une chauve-souris, est attrapé au vol par Lon Chaney qui saute ensuite par une fenêtre pour s’écraser sur des rochers en bas d’une falaise…

En raison d’un scénario un peu faible, le film est peut-être moins agréable que Deux nigauds et la momie. Cependant, au final, l’humour désuet saura toucher les nostalgiques tandis que les fans de cinéma fantastique pourront se réjouir de la présence de quatre grands du cinéma fantastique… oui, vous avez bien lu, quatre et non trois, puisque le film se termine sur une intervention de Vincent Price donnant sa voix à… L’homme Invisible.

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Bud Abbott and Lou Costello Meet Frankenstein – USA – 1948 ; réalisation : Charles Barton ; interprètes : Bud Abbott, Lou Costello, Lon Chaney, Jr., Bela Lugosi, Glenn Strange…

Deux nigauds contre Frankenstein
Hurlements IV 

Hurlements IV : une désillusion signée John Hough

Sans une incroyable transformation signée Steve Johnson, Hurlements IV ne vaut pas tripette, ce qui s’avère doublement surprenant.

D’une part, parce que Hurlements IV est en réalité l’authentique adaptation du livre de Gary Brandner, considéré comme un excellent roman d’horreur dont les indiscutables qualités sont introuvables dans le film de Joe Dante ; le réalisateur avait délibérément pris de la distance vis-à-vis du matériau d’origine.

D’autre part, parce que le chef d’orchestre de cette terrible désillusion est le talentueux John Hough qui, quelques années auparavant, signe pour les studios Disney les excellents Les Yeux de la forêt, Les Visiteurs d’un autre monde ainsi que La montagne ensorcelée. Avec Les Sévices de Dracula aux débuts des années 70, il offre même, aux studios Hammer, l’un de leurs derniers bons films. Et en 1973, John Hough signe un terrifiant film de maison hantée : La Maison des damnés.

Les loups de la forêt

Hurlements IV : une désillusion signée John Hough

En réalité, John Hough vit un enfer sur le tournage de Hurlements IV où il est constamment en conflit avec le producteur. Celui-ci se fait un malin plaisir à lui mettre sans cesse des bâtons dans les roues, et pas seulement en lui imposant un budget misérable…

Marie est une jeune femme qui connaît le succès grâce à ses romans. Malheureusement, elle est assaillie de visions étranges qui lui pourrissent la vie. Sur les conseils de son médecin, et afin de trouver un peu de repos, elle emménage avec son époux dans un chalet perdu en pleine cambrousse.

Durant la nuit, elle entend les cris des loups qui errent dans les bois, ce qui l’inquiète énormément puisque la forêt n’est pas censée abriter des animaux aussi dangereux. Par ailleurs, son mari n’entend pas les hurlements, ce qui n’est pas fait pour rassurer Marie. Quoi qu’il en soit, ses hallucinations la tourmentent et l’entraînent à chaque fois un peu plus vers la folie.

Dans ses délires, Marie rencontre également une nonne qui essaie de lui dire quelque chose, mais elle ne sait pas quoi… Plus tard, Marie fait la connaissance d’une jeune femme qui cherche à découvrir ce qu’est devenue l’une de ses plus chères amies, disparue depuis peu… Or, cette amie est justement une nonne !

Ensemble, elles décident de mener l’enquête et découvrent que les habitants du village cachent quelque chose. Par exemple, elles surprennent le shérif en train d’effacer les traces du passage de deux touristes arrivés en camping car.

Pendant ce temps, le mari de Marie fait plus ample connaissance avec l’épicière du village, visiblement nymphomane. Leur relation devient de plus en plus sérieuse et, un soir, alors qu’il doit la retrouver dans la forêt, il est attaqué par un loup qui le blesse sérieusement au torse.

Un budget réduit à portion congrue

Hurlements IV : une désillusion signée John Hough

À partir de ce moment, l’époux devient de plus en plus irascible. L’intervention d’un ami de longue date de Marie met alors le feu aux poudres. Marie assiste à une scène atroce : Elle voit son époux se liquéfier sous ses yeux avant de renaître sous la forme d’un loup-garou ! Alors que les habitants du village se rassemblent en une meute macabre, Marie et sa nouvelle amie arriveront-elles à mettre un terme à la malédiction ?

Après le fastueux scénario de Hurlements III où il était question, ni plus ni moins, que de révolutionner la civilisation humaine, celui de Hurlements IV s’avère plus intimiste. Trop intimiste, même dira-t-on car Hurlements IV ne propose ni plus ni moins qu’une relecture du premier film de la série, le talent de Joe Dante en moins.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule chose qui manque à Hurlements IV qui a bénéficié d’un budget encore plus famélique que celui de Hurlements III. En conséquence, les décors et les personnages sont en nombre limités. Ainsi, le film semble tourner en rond entre la cabane dans laquelle vit le couple et le village. Ici, en dehors des clins d’œil salaces de l’épicière et du shérif qui caracole, il ne se passe malheureusement pas grand-chose de bien affolant.

Les habitants du village remplacent la petite communauté du premier Hurlements et font davantage office de figurants que de personnages à part entière. Dès lors, leur transparence ne génère que peu d’inquiétude chez le spectateur.

Même l’enquête que décident finalement de mener Marie et son amie ex-nonne tourne vite court. Les deux détectives du dimanche apprennent tristement qu’il n’y a rien à découvrir et rentrent chez elles, bredouilles.

Après 75 minutes de bavardages même pas agrémentés d’effets spéciaux, d’érotisme ou même d’un peu de mystère, le film précipite son final.

Effets-spéciaux old school

Hurlements IV : une désillusion signée John Hough

À ce moment, Steve Johnson démontre plus de talent que son prédécesseur Bob Maccaron au poste des effets spéciaux et la transformation en loup-garou de l’époux de Marie s’avère impressionnante.

Après une incroyable phase durant laquelle le pauvre homme se liquéfie sous nos yeux désabusés, un loup-garou s’extirpe de la flaque. Le rendu à l’écran est excellent. C’est à coup sûr le clou du film, une apothéose qui peut parfaitement justifier le visionnage du film pour les complétistes.

Par la suite, les effets spéciaux se bornent malheureusement à l’apparition d’un très beau loup-garou et de quelques autres, simplement maquillés, quant à eux.

Steve Johnson n’est pas seulement l’ex-mari de la star de la série B Linnea Quiglea, celle-là même qui se dénudait dans le cimetière du Retour des morts-vivants. Steve Johnson est surtout un grand nom des effets spéciaux. Avant d’entrer sur la série des Hurlements dès le second opus, il avait déjà démontré son talent sur Videodrome et Le Loup-garou de Londres. Par la suite, il signe les effets de bon nombre de séries B prestigieuses de la fin des années 80 et du début des années 90 (Flic ou zombie, Le cauchemar de Freddy, Le Retour des morts-vivants 3, Le Maître des illusions…).

Howling 4 : The Original Nightmare – USA – 1988 ; John Hough ; interprètes : Romy Windsor, Michael T. Weiss, Antony Hamilton, Susanne Severeid, Lamya Derval, Norman Anstey, Kate Edwards, Dennis Folbigge…

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hurlements 2 le livre

Hurlements n°2 : Loups-garous mexicains

Avec Hurlements n°2, Gary Brandner livre une suite directe à son roman paru en 1977…

Trois années après la destruction du village de Drago, Karen est toujours hantée par des visions épouvantables de hordes de loups-garous se ruant sur elle. La jeune femme consulte bien un psychiatre, mais les interventions du médecin ne l’aident pas beaucoup à traverser son traumatisme car, évidemment, il ne croit pas à ces histoires d’êtres humains capables de se transformer en loup.

Par ailleurs, Karen, l’héroïne du premier livre, ne vit plus avec Chris avec qui elle a affronté les loups-garous ; ils ne sont pas parvenu à surmonter la terrible expérience.

Elle s’est remariée, mais son nouveau compagnon est également incapable de croire à son histoire.

Au final, Karen est donc dans une impasse.

De son côté, Marcia, la rivale louve qui a dérobé à Karen son mari Roy dans le premier livre, nourrit une haine tenace envers elle depuis qu’elle l’a gravement blessée. Désormais, elle est incapable de se transformer en un loup-garou digne de ce nom et prend l’apparence d’une créature pitoyable. Honteuse, elle n’ose même plus se montrer à Roy qui doit dorénavant arpenter seul les bois lors des nuits de pleine lune.

Hurlements n°2 : Loups-garous mexicains

Sang Pour Sang

C’est pourquoi Marcia exige vengeance. Le moment venu, le couple diabolique décide donc de se rendre à Seattle avec la ferme intention de faire payer à Karen le prix de la déchéance de Marcia.

À de nombreux égards, le premier livre se distinguait beaucoup de son adaptation cinématographique. Le second opus de la saga littéraire, quant à lui, a également bénéficié d’une version cinéma qui n’a strictement rien en commun avec son pendant imprimé sur papier…

D’ailleurs, à la suite de cette mésaventure, Gary Brander jura sur sa tête qu’il ne participerait plus jamais à un épisode cinématographique de la franchise….

Au final, Hurlements n°2 s’avère bien plus sérieux que son adaptation cinématographique. D’une part, l’action intense est souvent rythmée par des drames violents et sanglants. D’autre part, le roman évite soigneusement de verser dans l’humour.

En réalité, le livre est empreint d’une véritable dépression.

Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir

La plupart des histoires d’horreur imposent un voyage en enfer à leurs héros mais aussi une bienheureuse rédemption en guise de conclusion.

Plus les épreuves traversées sont horribles, plus l’allégresse du happy end est gratifiante pour le lecteur qui s’est identifié aux personnages.

Celui qui se sera attaché au personnage de Karen aura, quant à lui, constamment l’impression que son salut est impossible. Son trouble post-traumatique semble effectivement insurmontable, même en tuant un ou deux loups-garous supplémentaires. On a ainsi l’impression d’assister à une lutte perdue d’avance. Ce choix dramatique apporte une dimension touchante et particulièrement crédible à l’histoire, ainsi qu’au personnage de Karen.

Les autres protagonistes de Hurlements n°2 n’en sont pas moins intéressants. Tous bénéficient d’un développement qui les rend uniques et intrigants. Autour de Karen, il y a les incrédules sympathiques comme son nouveau mari. D’autres sont détestables comme la nouvelle maîtresse de Chris ; elle n’hésite pas à tendre un piège qui aurait pu être fatal à Karen.

Chris est aussi un personnage passionnant. Même s’il correspond un peu trop au cliché du beau mec qui abandonne tout pour venir au secours de la belle en détresse, il y a quelque chose de déchirant dans son attitude qui le ramène toujours vers Karen. Lui aussi est incapable de reconstruire sa vie, la preuve en est sa collection stérile de conquêtes féminines…

Bien sûr le couple formé par Marcia et Roy suscite également l’intérêt. Marcia est aveuglée par sa haine tandis que Roy est incapable de prendre ses propres décisions tant il est sous la coupe de sa louve.

Hurlements n°2 : Loups-garous mexicains

Laisse les filles

Le contexte des personnages offre ainsi de nombreuses possibilités d’intrigues, et pas seulement horrifiques comme en témoigne cet épisode doucement sensuel durant lequel Marcia séduit Audrey, la maîtresse de Chris.

L’épouvante répond bien sûr également présent lors de plusieurs attaques monstrueuses, de surcroît dans des endroits différents qui nous font voyager aux États-Unis pour nous rendre au Mexique.

Quelques aventures auprès de la population gitane offrent également leur lot de dépaysement avec la présence d’une sorcière qui vit en ermite dans la montagne.

Tout comme dans le premier opus, les loups-garous ressemblent plutôt à de simples loups, ce qui les rend très vulnérables, offrant une possibilité de survie aux protagonistes, seul rayon d’espoir de cet excellent roman…

Retour sur le premier roman :

Hurlements de Gary Brandner

Au commencement était Hurlements le livre

Lorsque Hurlements le livre sort en 1977, la nouvelle vague de films de loups-garous avec ses effets spéciaux fascinants et terrifiants n’avait pas encore déferlé sur les écrans. C’est probablement ce qui explique pourquoi le roman de Gary Brandner ne cherche pas à montrer des lycanthropes spectaculaires, marchant sur deux pattes. D’ailleurs, l’auteur avouait lui-même avoir puisé son inspiration dans les films de l’Universal, dont les monstres étaient on ne peut plus classiques….

Roy et Karyn forment un couple modèle de la classe moyenne américaine. Tout va pour le mieux jusqu’au jour où un type s’infiltre dans la maison alors que Roy est absent. L’ordure profite de l’absence du mari pour violer Karyn. La jeune femme sombre dès lors dans une grave dépression. Pour tourner la page, Roy et Karyn décident de changer d’atmosphère et emménagent dans un village isolé, près de la forêt. À Drago, les deux amoureux trouvent effectivement un certain calme, mais le jour seulement… Car la nuit, c’est une autre histoire… Les hurlements des loups empêchent en effet Karyn de dormir paisiblement.

Au commencement était Hurlements le livre

Hurlements le livre a été un succès critique et public, au point que Gary Brandner écrira deux suites en 1979 et 1985.

Cette renommée n’empêche pas Joe Dante de radicalement remanier l’histoire en faisant par exemple de Karyn une présentatrice de télévision et en transformant les loups-garous en une communauté de personnes à la psychologie tourmentée.

Si Karyn est passée du statut de femme au foyer à celui de reporter, ce n’est pas un hasard. En effet, le réalisateur souhaitait aborder l’hypocrisie de notre société qui censure la violence tout en acceptant les déviances sexuelles dans les médias. Le livre, en ce qui le concerne, s’intéresse plutôt aux conséquences d’un traumatisme sexuel. À ce titre, il s’avère beaucoup plus sombre que son adaptation.

Au commencement était Hurlements le livre

Ainsi, l’une des grandes qualités du roman s’avère la description de ses personnages, attachants. L’évolution de Karyn est intéressante puisqu’elle passe du statut de victime d’un odieux viol à celui de femme devant se battre contre une horde de loups-garous.

Roy, son mari, est également brossé de manière passionnante. D’une part, il est tourmenté par l’amour sincère qu’il éprouve pour sa femme qui le met à l’écart du lit conjugal depuis le viol. D’autre part, il n’est pas insensible à la troublante et belle louve garou qui vit seule à l’orée du bois… Il finira par céder aux avances de cette dernière mais, à l’inverse du film de Joe dante, sa relation avec elle est bien plus intense, ne se limitant pas à une simple escapade extraconjugale… D’ailleurs, le livre explique mieux la fascination qu’il ressent en présence de la louve, une attirance dont les origines ne sont pas uniquement sexuelles.

Le final haut en couleur est particulièrement intense, alignant révélations, surprises, action, attaques de loups-garous, suspense et passages spectaculaires.

En France, Hurlements est disponible chez Fleuve Noir, au sein de la collection Gore. Cette édition est vivement conseillée, même s’il s’agit d’une version raccourcie pour les besoins de la collection.

Pour aller plus loin…

Hurlements de Joe Dante : la renaissance du film de loup-garou

Hurlements III

Quel scénario invraisemblable ! On voit ici tout le charme des années 80 capables d’enfanter des films aux histoires complètement incroyables. Aujourd’hui, qui donnerait crédit à une histoire aussi abracadabrantesque…

Le professeur Beckmeyer est un enseignant-chercheur spécialisé dans les créatures fantastiques. Il dispose d’ailleurs d’un film tourné au sein d’une tribu d’Australie où l’on voit ce qui ressemble à un loup-garou attaché à un arbre et sacrifié par des indigènes.

Hurlements III

Jerboa, une bien jolie jeune fille, vit, quant à elle, dans une communauté recluse. Malmenée par un beau-père autoritaire, elle décide de s’enfuir et prend le premier bus qui part en direction de Los Angeles. Seule et perdue dans la mégalopole, elle rencontre un jeune homme qui,  sous la direction d’une espèce d’Ed Wood, lui ouvre les portes du cinéma. Tout de suite, il a vu en elle un côté sauvage particulièrement photogénique. L’artiste et sa muse finissent par tomber amoureux l’un de l’autre…

Pendant ce temps, le beau-père de Jerboa a envoyé trois de ses sbires la ramener. Jerboa parvient heureusement à s’extirper des griffes de ses ravisseurs… Elle termine sa fuite à l’hôpital où les médecins découvrent effarés les spécificités biologiques de la jeune fille… À l’instar des marsupiaux, Jerboa dispose en effet d’une poche pour y faire grandir ses petits ! Or, Jerboa est justement enceinte !

Hurlements III

Jerboa est finalement récupérée par les siens. Elle est désormais cachée dans la communauté de son beau-père car, alertés de l’existence de ce monstre que l’église décrète indigne de Dieu, les militaires souhaitent entrer dans la danse et retrouver le village de ces abominables créatures.

Pendant ce temps, une danseuse étoile venue de Moscou en tournée aux États-Unis, se révèle être un véritable loup-garou dans une étonnante séquence où, sur scène, elle se transforme tout en exécutant plusieurs tours sur elle-même. Doté d’un sixième sens particulièrement développé, elle suit son intuition qui lui dit qu’une tribu de marsupiaux prospère non loin de là. Guidée par son flair, elle les rejoint, en même temps que le jeune amoureux de Jerboa et juste avant l’attaque des militaires. Ces derniers écrasent la menace que représente ce chaînon manquant et capturent tout ce beau monde afin de les exterminer.

Heureusement, les scientifiques parviennent à raisonner les militaires afin de les laisser étudier ces créatures.

Malheureusement, les expériences pratiquées sur les marsupiaux finissent par agacer ces derniers qui ne parviennent plus à contrôler leur transformation.

Si la plupart sont exterminés, certains parviennent à s’échapper comme le couple formé de Jerboa et de son amoureux, ainsi que celui composé par Beckmeyer, l’enseignant-chercheur, et la danseuse étoile soviétique.

Après plusieurs années passées à vivre en ermites, ils apprennent que l’épuration ethnique organisée par le Président des États-Unis n’est plus souhaitée par la société et qu’il est désormais possible pour les humains et les marsupiaux de vivre en harmonie…

Mensonge ou vérité ?

Hurlements III

HURLEMENTS III est doté d’un scénario ambitieux. Il n’est pas question ici de la mésaventure d’un couple vivant au milieu des bois avec une petite communauté de loups-garous. Non, il s’agit maintenant d’une véritable révolution pour l’Humanité avec la découverte d’une nouvelle espèce humaine ! Rien que ça ! Le final qui fait carrément basculer le monde dans une autre ère démontre surtout la disproportion évidente entre le budget du film et les ambitions des auteurs.

En effet, le manque de moyen se fait ressentir à tous les niveaux. Nombreux sont, par exemple, les comédiens à ne pas être crédibles. Évidemment, il est probable que l’invraisemblable scénario ne les ait pas aidé à croire à l’entreprise…

Par ailleurs, que penser de l’humour ?

S’il permet de désamorcer ce qu’est devenu le film par rapport aux ambitions affichées au départ, il faudra être particulièrement accommodant pour ne pas se montrer effondré, d’autant plus que les faux raccords et autres ellipse incongrues font également partie de la marque de fabrique de HURLEMENTS III.

Malgré le ratage manifeste de l’ensemble, il serait injuste de jeter aux orties ce troisième opus de la série des HURLEMENTS.

Hurlements III

Si les effets spéciaux sont plutôt rudimentaires, voire amateurs, ils s’avèrent nombreux et dépeignent les loups-garous dans la droite lignée de ceux que nous avons découverts et aimés dans le film de Joe Dante. C’est l’Australien Bob McCarron qui a signé les maquillages. Auparavant, il s’était illustré sur MAD MAX 2 et RAZORBACK avant de s’attaquer à ceux de BRAIN DEAD, BODY MELT… et de MATRIX

Voilà qui devrait déjà éveiller votre intérêt…

Par ailleurs, l’humour, aussi pathétique soit-il, aide à faire passer la pilule et atteste de l’absence manifeste de prétention des auteurs.

HURLEMENTS III s’avère donc un bel exemple de série Z dont la naïveté et la générosité rehaussent l’intérêt, et le rendent d’autant plus estimable.

Hurlements III

Plus « scientifique » puisqu’il conte la découverte d’une nouvelle espèce entre humain et marsupial, cet épisode met également de côté tout l’attirail mystique puisqu’on y a que faire des balles en argent et autres influences lunaires. Le film est également plutôt méchant avec les militaires qui tirent sur tout ce qui bouge, et les scientifiques aussi obtus que l’Église. Sans compter un président reaganien salement conservateur.

Philippe Mora, dont il s’agit ici du dernier film dans la série, restera plus connu des amateurs du genre pour LES ENTRAILLES DE L’ENFER (The Beast Within – 1982), déjà un film plutôt moyen mais disposant d’incroyables effets spéciaux. On trouve d’ailleurs l’affiche du film dans l’appartement du héros de HURLEMENTS III… Parmi les autres films marquants de Philippe Mora, citons le documentaire SWASTICA (1973) qui, comme son titre l’indique, traite de la Seconde Guerre mondiale et plus spécifiquement de la banalité avec laquelle Hitler parvint à berner les Allemands.

Howling 3 : The Marsupials – USA – 1987 ; réalisation : Philippe Mora ; interprètes : William Yang, Deby Wightman, Christopher Pate, Jerome Patillo, Barry Otto, Michael Pate, Imogen Annesley, Carole Skinner

El retorno del hombre lobo met un point final aux tourments de Waldemar Daninsky

Les Carpates ressemblent étrangement à l’Espagne, le loup-garou à un ours en peluche grincheux, une momie évoque les cavaliers zombies de la tétralogie d’Amando de Ossorio et les scientifiques sont de jolies femmes séduisantes… El retorno del hombre lobo ne semble pas vraiment en quête de cohérence et les scènes manquent de liant… Mais qu’importe quand l’emballage est si séduisant !

El retorno del hombre lobo met un point final aux tourments de Waldemar Daninsky

La scientifique Erika (Silvia Aguilar) a découvert la chambre funéraire de la comtesse Bathory (Julia Saly). Elle compte en profiter pour ramener à la vie la femme vampire et la mettre sous son emprise. Avec ses amies qui l’aident dans son entreprise, elle est hébergée par un châtelain répondant au nom de Waldemar Daninsky (Paul Naschy). Peu de temps auparavant, celui-ci est revenu d’entre les morts après que deux pilleurs de tombes l’aient tiré de sa léthargie. Waldemar Daninsky est un loup-garou, et son destin est intimement lié à celui d’Elizabeth Bathory car, au Moyen-Âge, c’est ensemble qu’ils ont été exécutés. Mais Waldemar trahit la comtesse et vient en aide à Erika et ses deux amies ; il tombe même amoureux de la belle Karen (Azucena Hérnandez). En retour, pourra-t-elle le délivrer de sa malédiction ?

El retorno del hombre lobo met un point final aux tourments de Waldemar Daninsky

El retorno del hombre lobo n’est pas le premier film dans lequel des jeunes femmes doivent tomber amoureuse de Paul Naschy. La comtesse Bathory a également déjà été appelée à la rescousse des scénarios mettant en scène Waldemar Daninksi. En conséquence, le spectateur attentif peut avoir l’impression d’avoir déjà vu cette histoire quelque part. Paul Naschy interprète d’ailleurs comme à l’accoutumée ce héros au grand cœur mais qui n’a rien d’héroïque, triste car constamment menacé par des forces inconnues. Quant à l’Amour, pour lui il annonce sa propre mort.

Visuellement, le film est au diapason avec une ambiance morose. Les images n’en sont pas moins belles avec les décors du château qui sont fastueux. Dans les ruines environnantes, les toiles d’araignées ne manquent pas à l’appel. La résurrection dans les catacombes de la comtesse Bathory est très jolie avec son atmosphère poussiéreuse… Quelle jolie image que cette vierge nue, pendue par les pieds et égorgée pour laisser couler de sa gorge et le long de ses seins le sang qui réveillera la sanguinaire comtesse. D’ailleurs, El retorno del ombre lobo fait clairement preuve d’une certaine ambition visuelle lorsqu’Elizabeth Bathory, à la fin du métrage, se promène dans ses appartements avec ses nouvelles esclaves vampires enveloppées d’un épais nuage de brouillard.

El retorno del hombre lobo met un point final aux tourments de Waldemar Daninsky

L’érotisme semble cependant quelque peu timide puisque même le saphisme d’Erika n’est que suggéré. Le film se termine avec l’inévitable affrontement entre Waldemark Daninsky et Elizabeth Bathory. La confrontation ressemble plus à une bagarre de catch, discipline dans laquelle s’était d’ailleurs illustré précédemment l’acteur. Quoi qu’il en soit, les maquillages de Paul Naschy transformé en lycanthrope sont somptueux.

En 1967, Paul Naschy avait écrit le scénario du Vampire du Dr. Dracula (1968). À cette occasion, il avait été contraint de jouer le rôle du loup-garou, déjà surnommé Waldermar Daninsky, après que Lon Chaney Jr. eut refusé l’affaire. El retorno del hombre lobo est donc l’occasion pour l’acteur espagnol de boucler la boucle. En prenant lui-même les choses en main puisqu’il réalise, Paul Naschy soigne son œuvre et livre, plus qu’un remake, tout simplement le meilleur film de loup-garou espagnol.

Malheureusement, ce remake replet de gothique arrive un peu tard ; songez que la même année sortait sur les écrans Le Loup-garou de Londres de John Landis.

Espagne – 1981 – Titre alternatif : The Night of the Werewolf – Réalisation : Paul Naschy – Distribution : Paul Naschy, Silvia Aguilar, Azucena Hernández, Julia Saly, Pilar Alcón, Beatriz Elorrieta…

Pour aller plus loin, nous vous conseillons la lecture de notre dossier consacré aux loups-garous espagnols :

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